Réunis à l’initiative des députés RN, Aurélien Lopez-Liguori et Nicolas Meizonnet, une trentaine d’acteurs du secteur ont dressé un état des lieux alarmant de la filière et formulé des propositions pour sa sauvegarde.
À Sète, le Théâtre de la Mer s’est transformé, le temps d’une journée, en agora pour un secteur en péril. Ce samedi 1er mars, sous l’impulsion des députés du Rassemblement National, Aurélien Lopez-Liguori et Nicolas Meizonnet, élus et professionnels de la pêche méditerranéenne ont tiré la sonnette d’alarme. Autour d’eux, une trentaine d’acteurs de la filière et plusieurs figures politiques locales, dont Sébastien Pacull, conseiller municipal et communautaire. Tous partagent un constat implacable. La pêche en Méditerranée est asphyxiée par des réglementations toujours plus contraignantes, un abandon progressif des aides publiques et la menace d’une restructuration brutale.
Le plan West Med est au cœur des préoccupations. Présenté comme un dispositif destiné à protéger les ressources marines, il impose en réalité une réduction continue de l’activité des pêcheurs. Les professionnels dénoncent un calendrier trop sévère et un manque d’adaptation aux spécificités de la Méditerranée. Si rien ne change, nombre d’entre eux craignent une disparition progressive du métier. Face à cette situation, les députés RN demandent un moratoire immédiat sur l’application de ces restrictions.
Le renouvellement de la flotte est une autre inquiétude majeure. Jugée vétuste et énergivore, la flottille méditerranéenne ne bénéficie pas des subventions européennes du FEAMPA, contrairement à d’autres régions françaises. Une injustice dénoncée lors des assises. Les députés présents ont annoncé leur intention de déposer une proposition de résolution européenne pour modifier cette situation et permettre enfin aux pêcheurs méditerranéens de moderniser leurs embarcations.
À ces difficultés s’ajoute le poids du prix du gazole. Depuis la suppression des aides gouvernementales en juin 2024, le carburant représente une part croissante des charges des entreprises de pêche. Pour beaucoup, cette décision a fragilisé un secteur déjà sous tension. Les députés du Rassemblement National souhaitent que ces subventions soient rétablies dans le cadre du prochain budget de l’État.
La question des parcs éoliens offshore a également alimenté les discussions. Leurs implantations au large d’Agde et de Port-la-Nouvelle inquiètent les pêcheurs, qui y voient une nouvelle restriction de leur espace de travail. Certains redoutent des conséquences directes sur la biodiversité marine et dénoncent des projets menés sans concertation avec les acteurs du secteur. Les députés RN ont réaffirmé leur opposition à ces installations et leur volonté d’en faire un enjeu clé des élections régionales de 2028.
À l’issue des échanges, les parlementaires ont souligné leur engagement aux côtés des pêcheurs. Un combat qu’ils entendent mener tant au niveau national qu’européen. L’avenir de la pêche méditerranéenne dépendra des décisions qui seront prises dans les mois à venir, mais aussi de la mobilisation des acteurs du secteur face à ces défis.