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Politique

Santé mentale : le gouvernement lance un plan ambitieux face à l’urgence psychiatrique

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Face à une crise sanitaire grandissante, l’exécutif dévoile une série de mesures pour restructurer la prise en charge des troubles psychiques, tout en suscitant des réserves sur leur mise en œuvre concrète.

Le gouvernement a présenté un vaste plan destiné à transformer en profondeur le système de santé mentale français. Ce dispositif, articulé autour de trois axes majeurs, vise à améliorer le repérage précoce des troubles, renforcer l’accessibilité des soins et revaloriser la filière psychiatrique. L’initiative intervient dans un contexte alarmant, marqué par une pénurie de professionnels, une saturation des services et une hausse préoccupante des pathologies chez les jeunes.

Parmi les mesures phares figure la formation de référents dans les établissements scolaires, avec l’objectif de doter chaque collège et lycée de deux adultes formés d’ici 2026. Le dispositif prévoit également le déploiement d’un modèle national d’intervention précoce et la généralisation de la sensibilisation aux compétences psychosociales. Par ailleurs, 300 000 secouristes en santé mentale devraient être formés à l’horizon 2027, doublant ainsi le nombre actuel.

Pour faciliter l’accès aux soins, le plan mise sur une meilleure organisation des centres médico-psychologiques, avec des créneaux dédiés aux consultations non programmées et un renforcement des équipes pluridisciplinaires. Les urgences psychiatriques bénéficieront d’un appui accru, intégrant notamment des alternatives à l’isolement et à la contention. En parallèle, le conventionnement des psychologues libéraux sera étendu, passant de 6 000 à 12 000 praticiens d’ici cinq ans.

Enfin, pour pallier les difficultés de recrutement, la formation des futurs psychiatres sera rehaussée, avec l’introduction d’un module spécialisé et l’augmentation du nombre d’internes. Une mission sera également lancée pour améliorer les conditions de travail dans les services hospitaliers, souvent décriées pour leur précarité.

Si ces annonces témoignent d’une volonté politique, les acteurs du secteur restent sceptiques quant à leur traduction concrète. Syndicats et professionnels dénoncent l’absence de financements dédiés et un calendrier trop flou, rappelant que les besoins criants ne pourront être comblés sans moyens supplémentaires. Dans un pays où un tiers de la population est touché par des troubles psychiques, l’enjeu dépasse les simples ajustements techniques : il exige une refonte globale du système.

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