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Économie

Retraites : les partenaires sociaux cherchent à prendre leur indépendance face au gouvernement

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Les syndicats et organisations patronales veulent reprendre la main sur les négociations, malgré les tensions persistantes et les défections.

Les discussions sur la réforme des retraites se poursuivent, mais dans un climat de fragilité croissante. Les trois syndicats et deux organisations patronales encore engagés dans les négociations ont exprimé leur volonté de s’affranchir de l’influence du pouvoir politique. Cette démarche d’autonomisation intervient après les déclarations controversées du Premier ministre François Bayrou, qui a affirmé que les concertations ne permettraient pas de revenir à un âge légal de départ à la retraite fixé à 62 ans. Ces propos ont notamment conduit la CGT à quitter la table des négociations.

Les partenaires sociaux restants, dont la CFDT, la CFTC et la CPME, entendent désormais définir eux-mêmes leurs objectifs et leur calendrier. « Nous allons écrire notre propre feuille de route », a déclaré Eric Chevée, représentant de la CPME. Yvan Ricordeau, de la CFDT, a insisté sur la nécessité de clarifier les objectifs et le cadre des discussions. Cependant, les négociateurs devront surmonter de nombreux obstacles pour maintenir un dialogue constructif, d’autant que les critiques envers le gouvernement et le patronat se multiplient.

La CGT, en quittant les négociations, a dénoncé une « mise à mort » du processus par le Premier ministre et le Medef. Pour la centrale syndicale, la question des 62 ans reste centrale, une position soutenue par une majorité de Français selon un récent sondage. Par ailleurs, des manifestations ont eu lieu à Paris et Toulouse, rassemblant des retraités et des syndicalistes réclamant une retraite à 60 ans et une revalorisation des pensions.

Du côté des employeurs, le Medef reste discret sur ses propositions, excluant toute augmentation des cotisations patronales. Diane Milleron-Deperrois, négociatrice du Medef, a évoqué d’autres leviers possibles, sans toutefois les détailler. En parallèle, la CFTC et la CFE-CGC ont critiqué l’absence de propositions concrètes de la part du patronat pour rétablir l’équilibre du système des retraites.

Les partenaires sociaux envisagent également de reprendre le pilotage du régime général des retraites, une compétence transférée au pouvoir politique en 1995. La CFDT, en particulier, a des idées précises sur la manière de réorganiser cette gestion. Par ailleurs, les discussions pourraient s’élargir à des questions plus larges de protection sociale, selon Yvan Ricordeau.

Malgré ces avancées potentielles, l’avenir des négociations reste incertain. Avec le départ de la CGT, de FO et de l’U2P, les partenaires sociaux restants devront redoubler d’efforts pour parvenir à un consensus. La question de l’âge légal de départ et celle du financement du système continuent de diviser les acteurs, rendant toute issue rapide et consensuelle peu probable.

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