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Rénovation énergétique dans les villes historiques : le casse-tête des propriétaires

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À Avranches, comme ailleurs en France, concilier performance thermique et préservation du patrimoine relève du parcours du combattant, entre surcoûts et contraintes architecturales.

Au cœur de la Manche, Avranches dévoile un paysage urbain harmonieux, où granit, fenêtres à petits carreaux et toits d’ardoise dessinent une identité préservée. Mais derrière cette uniformité soignée se cache un défi de taille pour les propriétaires : mener des rénovations énergétiques tout en respectant des règles strictes de protection du patrimoine.

À quelques kilomètres du Mont-Saint-Michel, le centre-ville fait l’objet d’une revitalisation ambitieuse. Pourtant, moderniser un bâti ancien implique souvent des dépenses imprévues. Certains propriétaires, comme Aline Duguet, doivent composer avec des exigences spécifiques : enduits à la chaux, bardages bois ou toitures en zinc, autant de choix imposés par les Architectes des bâtiments de France (ABF) qui alourdissent la facture de plusieurs milliers d’euros.

La mairie tente d’adoucir ces contraintes en accordant des aides financières, comme pour la transformation d’une ancienne boucherie en cinq logements. Isolation renforcée, chauffage modernisé et ventilation performante permettront à ce bâtiment de grimper d’un classement G à B sur l’échelle énergétique. Mais l’extérieur, lui, doit rester fidèle à l’original, sous le contrôle vigilant des ABF.

Cette tension entre modernité et tradition n’est pas propre à Avranches. Partout en France, les propriétaires de logements situés près de monuments historiques se heurtent à des refus de volets, de panneaux solaires ou à l’obligation d’utiliser des matériaux ancestraux. Ces exigences, bien que justifiées par la sauvegarde du patrimoine, compliquent l’accès aux subventions, souvent conditionnées par des gains énergétiques précis.

Les professionnels du secteur pointent aussi l’inadéquation entre certains isolants modernes et les normes techniques requises pour les bâtiments anciens. Résultat : des projets retardés, voire abandonnés, faute de solutions économiquement viables. Pour apaiser ces tensions, Avranches a mis en place un guide pratique et des consultations régulières avec les ABF, afin de redonner une dimension plus conciliante à ces démarches.

Si l’équilibre reste fragile, l’enjeu est double : préserver l’âme des villes tout en répondant aux impératifs écologiques. Un défi qui, malgré les obstacles, commence à trouver des réponses locales.

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