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Économie

Pratt & Whitney : des moteurs innovants qui plombent l’industrie aéronautique

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Les turbomachines américaines, bien que performantes, engendrent des immobilisations massives et des surcoûts pour les compagnies aériennes.

La situation des moteurs GTF de Pratt & Whitney cristallise les défis technologiques et économiques du transport aérien. Ces turbomachines, équipant notamment les Airbus A220, affichent des performances énergétiques remarquables avec une réduction de 15 à 20 % de la consommation de carburant. Pourtant, leur manque de fiabilité entraîne des conséquences lourdes pour les exploitants.

Plusieurs centaines d’appareils restent immobilisés en raison de pannes récurrentes, obligeant les compagnies à revoir leurs plans de vol et à engager des dépenses imprévues. Air Baltic, l’un des premiers opérateurs de l’A220, a subi d’importantes perturbations, conduisant même au départ de son PDG. La flotte d’Air France n’est pas épargnée, avec six avions cloués au sol cette année. Les problèmes techniques concernent principalement la chambre de combustion, sujette à des microfissures, et le palier 4, dont les fuites nécessitent des interventions complexes.

RTX, la maison mère de Pratt & Whitney, assure que les versions récentes des moteurs présentent une durabilité améliorée. Toutefois, une solution définitive ne serait attendue qu’en 2026, laissant les transporteurs dans l’incertitude. Les retards de développement expliqueraient en partie ces dysfonctionnements, selon des experts. Les motoristes, pressés par les calendriers des avionneurs, auraient sacrifié la robustesse au profit de l’efficacité énergétique.

Cette situation fragilise également les perspectives commerciales de l’A220, dont près de 500 exemplaires restent à livrer. Les compagnies, habituées à des moteurs moins performants mais plus fiables, doivent désormais composer avec cette nouvelle donne technologique. L’enjeu pour Pratt & Whitney sera de rétablir rapidement la confiance, sous peine de voir son avantage concurrentiel s’éroder face au Leap de CFM, réputé pour sa longévité.

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