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Société

Philippe Tabarot maintenu aux Transports, une ligne inflexible face aux conflits sociaux

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Le ministre des Transports conserve son portefeuille après avoir imposé un cap de fermeté dans la gestion des dossiers sectoriels les plus sensibles.

Confirmé dans ses fonctions ministérielles ce dimanche, Philippe Tabarot poursuit l’application d’une doctrine marquée par la rigueur dans les négociations sociales et la promotion de l’ouverture à la concurrence. L’ancien sénateur Les Républicains, spécialiste des questions de mobilité, maintient ainsi l’orientation qu’il avait adoptée depuis sa prise de fonction à la fin de l’année 2024.

En neuf mois, le ministre âgé de 54 ans a dû faire face à plusieurs dossiers épineux, dont les grèves des contrôleurs ferroviaires et aériens, ainsi que les incertitudes entourant le chantier de l’autoroute A69. Face aux mouvements sociaux, il a systématiquement adopté une posture intransigeante, qualifiant les revendications des contrôleurs SNCF de « peu légitimes » et dénonçant les demandes « inacceptables » des syndicats aériens minoritaires.

Sur le dossier de l’A69, le ministre s’était insurgé contre les blocages administratifs avant de se rendre sur le terrain pour accompagner la reprise des travaux. Son approche se veut également pragmatique en matière budgétaire, ayant initialement exprimé des réserves sur l’augmentation permanente de la taxation du transport aérien avant de convenir d’une « pause » dans les prélèvements sectoriels.

Parlementaire expérimenté, Philippe Tabarot avait précédemment porté une proposition visant à encadrer le droit de grève durant les périodes de vacances scolaires, texte adopté au Sénat mais resté en commission à l’Assemblée nationale. Il a néanmoins obtenu satisfaction avec le vote d’une loi sur la sécurité dans les transports, malgré le retrait de certaines dispositions par le Conseil constitutionnel.

Son expérience territoriale comme vice-président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur chargé des transports lui a permis de piloter la première privatisation d’une ligne TER entre Marseille et Nice. Il présente cette ouverture à la concurrence comme un levier pour améliorer le service aux usagers tout en préservant les deniers publics.

Le ministre, reconnaissable à son imposante carrure et son affabilité naturelle, est issu d’une famille politiquement engagée. Son père Robert fut responsable de l’OAS à Oran, tandis que sa sœur Michèle siège comme députée LR dans les Alpes-Maritimes. Quelques jours après sa nomination au gouvernement, une information judiciaire avait été ouverte pour des faits présumés de détournement de fonds publics et prise illégale d’intérêts lors de ses fonctions municipales au Cannet entre 2018 et 2020. Le ministre avait alors affirmé n’avoir « rien à se reprocher », mettant en avant des documents attestant selon lui de la régularité de son action.

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