Politique
Pass à l’Assemblée: le gouvernement cible LR et veut maintenir le cap
A trois mois de la présidentielle, le gouvernement fustige une « amicale de l’irresponsabilité » des oppositions, ciblant en priorité Valérie Pécresse, après la suspension surprise à l’Assemblée du texte instaurant le pass vaccinal, qu’il espère toujours faire aboutir au plus vite.
Le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a reconnu mardi matin que les oppositions avaient « manifestement réussi » leur « coup » pour « faire dérailler » les choses.
Mais « on va tout faire pour tenir au plus près le calendrier qui était prévu », a-t-il assuré sur France Inter en défendant un texte « absolument nécessaire ».
Le coup de théâtre s’est joué à l’Assemblée nationale dans la nuit de lundi à mardi: l’examen du texte transformant le pass sanitaire en pass vaccinal ne devait être qu’une simple formalité, mais il s’est transformé en nouveau couac lorsqu’une majorité de députés ont refusé par un vote à main levée la poursuite des débats.
Saluée bruyamment par l’opposition, cette suspension surprise va vraisemblablement contrarier le calendrier d’adoption définitive du texte par le parlement prévue initialement pour la fin de la semaine.
Mardi à la mi-journée, la conférence des présidents de groupes parlementaires du Palais Bourbon devait se réunir et inscrire la suite de son examen à l’agenda de l’Assemblée, peut-être dès mardi soir ou mercredi, a avancé une source parlementaire.
L’audition au Sénat en fin d’après-midi du ministre de la Santé Olivier Véran a été reportée à une date ultérieure non précisée.
« Amateurs un jour, amateurs toujours », a raillé le président du groupe LR à l’Assemblée Damien Abad après ce « gros camouflet pour la majorité En Marche et le gouvernement », « mis en minorité ».
A trois mois du premier tour de la présidentielle, les candidats de droite comme de gauche ont aussi largement critiqué le gouvernement et salué la suspension de l’examen.
Pour le candidat LFI et député Jean-Luc Mélenchon, c’est « une correction » infligée à Olivier Véran, qui avait sollicité l’accord de l’hémicycle pour poursuivre les débats après l’heure normale de clôture de l’Assemblée à minuit.
« Ca se passe comme ça car ce gouvernement ne respecte personne », a réagi la candidate PS à la présidentielle Anne Hidalgo sur France 2, tandis que la candidate RN Marine Le Pen saluait « une victoire pour la démocratie ».
Pécresse et LR dans le viseur
Gabriel Attal, lui, réfute tout amateurisme de la majorité, déjà prise en défaut de mobilisation à plusieurs reprises, et fustige « une forme d’amicale de l’irresponsabilité » formée par « les députés de La France insoumise, du Rassemblement national et les députés LR ».
Il s’en est particulièrement pris aux Républicains et à leur candidate Valérie Pécresse, donnée au second tour de la présidentielle dans les sondages face à Emmanuel Macron.
Gabriel Attal a pointé du doigt le décalage entre d’un côté une candidate et des députés LR qui affichent publiquement leur soutien au pass, et de l’autre des parlementaires LR qui, une fois dans l’hémicycle, critiquent et votent contre.
Il a ainsi appelé Valérie Pécresse à « clarifier sa position »: « soit elle a menti en disant qu’elle soutenait le pass vaccinal (…), soit elle disait la vérité (…), mais à ce moment-là, ses troupes ne la suivent pas ».
« Il y a eu clairement un défaut d’anticipation et de mobilisation », a cependant admis une source parlementaire LREM, déplorant également un « coup » de la présidente de séance, la LR Annie Genevard.
Jusqu’alors, les débats autour du projet de loi transformant le pass sanitaire en pass vaccinal avançaient à pas comptés en raison de l’hostilité de députés de plusieurs groupes politiques.
Dans un hémicycle chauffé à blanc, les débats s’étaient attardés sur l’épineuse question du pass vaccinal pour les mineurs dès 12 ans et les restrictions susceptibles de s’imposer aux jeunes non-vaccinés, avec à la clef des escarmouches entre Olivier Véran et quelques députés de droite comme de gauche.
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Politique
Le PS prêt à négocier avec les macronistes et LR sur la base « de concessions réciproques »
Le Parti Socialiste, sous la direction d’Olivier Faure, se dit prêt à entamer des pourparlers avec les macronistes et la droite pour former un gouvernement temporaire.
Dans une démarche inédite, le Parti Socialiste (PS) montre une ouverture significative envers les macronistes et Les Républicains (LR) pour constituer un gouvernement d’unité nationale. Olivier Faure, Premier secrétaire du PS, a exprimé lors d’une interview sur franceinfo sa volonté de négocier des « concessions réciproques » afin de sortir de l’impasse politique actuelle. Cette proposition intervient dans un contexte où le pays ne peut se permettre de rester paralysé par les querelles partisanes.
La stratégie du PS repose sur un compromis temporel, envisageant la formation d’un gouvernement à durée limitée. Ce gouvernement serait le fruit d’une négociation préalable, orchestrée par un « préfigurateur » désigné par Emmanuel Macron. L’objectif est de trouver un terrain d’entente sur des sujets cruciaux, tels que les retraites, où le PS propose un gel de la réforme plutôt qu’une abrogation immédiate, afin de permettre une conférence de financement ultérieure. Cette approche pragmatique reflète une volonté de dialogue et de recherche de solutions concrètes.
Faure reconnaît que les discussions excluront les forces du Nouveau Front populaire, notamment les Insoumis, qui se sont auto-exclus du processus. Cependant, il invite Laurent Wauquiez et LR à participer aux négociations, sous réserve de concessions mutuelles. Cette ouverture illustre une flexibilité politique rare, où le PS accepte de faire des compromis sur des positions traditionnellement fermes, comme la réforme de l’ISF, où il envisage un rétablissement rapportant 15 milliards d’euros au lieu des trois initialement proposés.
Le PS, sans majorité absolue, se trouve contraint de naviguer dans un paysage politique fragmenté. Faure insiste sur le fait que son parti n’abandonne pas ses valeurs, mais qu’il est prêt à faire des concessions pour le bien commun. « Je suis prêt à entrer en discussion. Ça ne veut pas dire que je suis prêt à dire que je suis devenu macroniste », souligne-t-il, marquant ainsi une distinction claire entre compromis et reniement idéologique.
France
« Bavardage creux », « dérive préoccupante » : les politiques réagissent à l’allocution d’Emmanuel Macron
Emmanuel Macron, dans son allocution, promet un gouvernement d’intérêt général, mais les critiques fusent de tous bords politiques.
Dans son discours adressé à la nation, Emmanuel Macron a esquissé une vision de la France unie sous un « gouvernement d’intérêt général », une rhétorique qui se veut rassembleuse. Pourtant, ce message semble avoir rencontré un mur de scepticisme et de critiques de la part de ses adversaires politiques.
Adresse aux Français. https://t.co/irpXQN9qfN
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) December 5, 2024
Jean-Luc Mélenchon, leader de la France Insoumise, a vivement critiqué le discours présidentiel, le qualifiant de « bavardage creux et prétentieux ». Pour lui, l’utilisation de l’article 49.3 pour imposer des lois sans vote parlementaire est une atteinte directe à la démocratie, justifiant ainsi la censure du gouvernement Barnier. Cette censure, selon Mélenchon, n’est pas dirigée contre Barnier, mais contre la politique d’Emmanuel Macron lui-même.
De l’autre côté de l’échiquier politique, Jordan Bardella du Rassemblement National a également exprimé son inquiétude face à ce qu’il perçoit comme une « dérive préoccupante » de la macronie. Il suggère que le président s’éloigne des réalités du terrain et du peuple français.
Boris Vallaud du Parti Socialiste a quant à lui voté la motion de censure comme une « sanction d’un mauvais budget de la sécurité sociale », tout en appelant à un Premier ministre issu de la gauche. Cette critique vise non seulement le fond du discours mais aussi la forme, dénonçant une politique qui, selon lui, manque de considération pour les besoins sociaux.
Marine Tondelier, d’Europe Écologie Les Verts, a salué la prudence de Macron dans la nomination de son Premier ministre, mais n’a pas manqué de critiquer le ton « condescendant » du discours. Elle semble apprécier la retenue du Président dans sa précipitation à nommer un successeur à Barnier, mais déplore le manque de respect perçu dans son allocution.
Enfin, Rachida Dati, ancienne ministre, a indiqué que Macron devrait agir rapidement pour nommer un nouveau Premier ministre, reflétant une attente de décisions concrètes et rapides de la part du Président.
L’allocution d’Emmanuel Macron, bien que visant à rassurer et à fédérer, a plutôt suscité un concert de critiques, reflétant un fossé grandissant entre le chef de l’État et les représentants de diverses tendances politiques. Ce discours, loin de combler les divisions, semble les avoir accentuées, laissant le public informé dans l’attente de voir comment le Président répondra à cette vague de scepticisme.
France
Macron face à la nation : un rendez-vous à 20h pour dissiper le flou
Après la chute historique du gouvernement Barnier, Emmanuel Macron s’adressera aux Français jeudi soir. Une allocution attendue qui pourrait définir l’avenir politique du pays et du président lui-même.
La chute du gouvernement de Michel Barnier, renversé par une motion de censure à l’Assemblée nationale, a plongé la France dans une crise politique sans précédent depuis des décennies. Cette situation met également le président Emmanuel Macron sous une pression inédite, alors qu’il doit gérer à la fois une majorité relative fragilisée et des appels de l’opposition à sa démission.
Dans ce contexte tendu, l’annonce de l’Élysée d’une allocution présidentielle prévue à 20h jeudi suscite une attente considérable. Le chef de l’État, récemment rentré d’Arabie Saoudite, devra non seulement répondre à l’urgence politique créée par la chute de son Premier ministre, mais aussi rassurer un pays en quête de stabilité. Le silence persistant sur la nomination d’un successeur à Michel Barnier alimente les spéculations, renforçant l’importance de cette prise de parole.
Pour Emmanuel Macron, ce discours est une occasion cruciale de reprendre la main sur le récit politique. Il devra convaincre qu’il est encore en mesure de gouverner face à une Assemblée nationale frondeuse et une opinion publique de plus en plus critique. Ses opposants, notamment La France insoumise, ne manqueront pas de scruter chaque mot, prêts à amplifier la contestation si le message présidentiel ne répond pas aux attentes.
Alors que l’histoire de la Ve République n’a que rarement connu de telles impasses, l’intervention de 20h pourrait être déterminante pour définir non seulement les prochaines étapes institutionnelles, mais également l’avenir d’un mandat déjà marqué par des défis multiples. La France attend des réponses, et c’est désormais à Emmanuel Macron de les fournir.
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