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Nemmouche face à la justice : la défense dénonce un « tortionnaire fantasmé »

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Mehdi Nemmouche, déjà condamné à perpétuité pour l’attentat du musée juif de Bruxelles, est accusé d’avoir été le geôlier d’otages occidentaux en Syrie. Son avocat a livré une plaidoirie virulente, dénonçant une « construction kaléidoscopique » et un « coupable idéal ».

Lors du procès de Mehdi Nemmouche devant la cour d’assises spéciale de Paris, la défense a déployé une stratégie audacieuse. Me Francis Vuillemin, l’avocat de l’accusé, a passé près de trois heures à déconstruire les accusations portées contre son client. Selon lui, Nemmouche, déjà condamné à la réclusion à perpétuité pour l’attentat de Bruxelles en 2014, n’aurait jamais été impliqué dans la détention d’otages occidentaux en Syrie. « Il leur faut un coupable, et celui-ci est idéal », a-t-il lancé, qualifiant son client de « tortionnaire trop beau pour être vrai ».

Me Vuillemin a vivement critiqué les témoignages des anciens otages, qu’il a qualifiés de « récit construit ». Il a pointé du doigt les contradictions dans leurs déclarations, soulignant que certains n’avaient initialement pas reconnu Nemmouche avant de changer d’avis. L’avocat a également évoqué la « perfusion médiatique » qui, selon lui, a influencé les esprits au fil des années. « Le fameux Abou Omar n’existe pas, c’est une construction kaléidoscopique », a-t-il affirmé, dénonçant une figure fantasmée par les victimes.

La plaidoirie a été marquée par des attaques directes contre les parties civiles et la presse. Me Vuillemin a reproché aux médias de soutenir « corporatistement » les journalistes victimes, tout en accusant l’accusation de jouer un double jeu en demandant que le procès soit filmé. « Ma défense n’est pas complotiste, elle est totale », a-t-il martelé, cherchant à démontrer que les preuves reposent sur des bases fragiles.

Assis dans le box, Mehdi Nemmouche, 39 ans, a écouté attentivement son avocat. L’homme, déjà condamné pour l’attentat de Bruxelles où il avait tué quatre personnes, nie catégoriquement avoir été impliqué dans la détention des otages. Les témoignages des journalistes français Didier François, Edouard Elias, Nicolas Hénin et Pierre Torres, libérés un mois avant l’attentat, restent cependant au cœur de l’accusation.

En conclusion de sa plaidoirie, Me Vuillemin a évoqué la vie de son client en prison, décrivant un homme « épanoui » malgré l’isolement total. « C’est fou pour un avocat de dire ça, mais la prison est devenue son élément naturel », a-t-il déclaré, soulignant que Nemmouche avait trouvé une forme de stabilité après une vie marquée par le chaos. Sans demander l’acquittement, l’avocat a simplement conclu par un « Jugez-le ».

Le verdict, attendu vendredi en fin de journée, déterminera si Mehdi Nemmouche sera reconnu coupable de ces nouvelles accusations. Entre-temps, la défense aura marqué les esprits par une plaidoirie aussi virulente que controversée.

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