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Mayotte renaît : la nature reprend timidement ses droits après le cyclone Chido

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Six mois après le passage dévastateur du cyclone, la végétation mahoraise tente de se reconstruire, entre espoirs et défis écologiques.

Les parfums envoûtants des ylangs-ylangs flottent à nouveau sur les terres d’Hassani Soulaïmana, agriculteur à Ouangani. Une renaissance inespérée pour cet exploitant, dont la parcelle agroforestière avait été réduite à un champ de ruines en décembre dernier. Bananiers, curcuma et bambous repoussent peu à peu, redonnant vie à un paysage meurtri par les vents violents de Chido, qui a coûté la vie à 40 personnes dans l’archipel.

Si le vert réapparaît progressivement, les forêts restent clairsemées, fragilisées par la saison sèche à venir. Les pluies récentes ont favorisé la repousse, mais l’épreuve n’est pas terminée pour les espèces locales. Un autre danger guette : les plantes invasives, comme le tabac bœuf ou l’acacia mangium, profitent des espaces dégagés pour coloniser les sols, étouffant la flore endémique. Autour du lac Karihani, des opérations d’arrachage sont menées pour contenir cette invasion, mais la tâche est colossale.

Certaines découvertes surprennent, comme ces tomates cerises apparues spontanément sur la parcelle d’Hassani. « C’est Chido qui les a semées », s’amuse-t-il. Pourtant, pour les défenseurs de l’environnement, l’urgence est ailleurs. Les cultures illégales grignotent les zones déboisées, et les moyens manquent pour protéger les écosystèmes. Les replantations massives, elles, ne débuteront qu’en 2026, le temps de restaurer les pépinières détruites.

Malgré ces obstacles, la résilience de la nature offre une lueur d’espoir. Mais sans une mobilisation accrue, les forêts de Mayotte, vitales pour les ressources en eau et la protection du littoral, pourraient payer un lourd tribut à long terme.

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