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Macron reçoit le prince héritier saoudien, malgré Khashoggi et la colère des défenseurs des droits humains

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Emmanuel Macron reçoit jeudi à dîner le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, dont c’est la première visite en Europe depuis l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi, et ce malgré la vive colère des défenseurs des droits de l’Homme qui fustigent une visite hautement inappropriée. 

Cette rencontre signe un peu plus la « réhabilitation » du dirigeant de facto du royaume, moins de deux semaines après la visite du président américain Joe Biden en Arabie saoudite, qui a définitivement consacré le retour de « MBS » sur la scène internationale, dans un contexte de guerre en Ukraine et de flambée des prix de l’énergie.

Mohammed ben Salmane est arrivé mercredi soir à l’aéroport parisien d’Orly, où il a été accueilli par le ministre français de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire.

« La visite de MBS en France et de Joe Biden en Arabie saoudite ne changent rien au fait que MBS n’est autre qu’un tueur », a déploré Agnès Callamard, qui avait mené une enquête sur l’assassinat par des agents saoudien de Jamal Khashoggi lorsqu’elle était rapporteure spéciale de l’ONU sur les exécutions extrajudiciaires.

Chroniqueur du Washington Post, critique du pouvoir saoudien, le journaliste avait été tué et démembré le 2 octobre 2018 dans les locaux du consulat saoudien à Istanbul alors qu’il venait chercher des papiers nécessaires à son mariage.

« Le journaliste saoudien avait notamment appelé à rendre au royaume sa +dignité+ en mettant fin à la guerre +cruelle+ au Yémen, ou encore dénoncé les nouvelles vagues d’arrestations (en Arabie saoudite) consécutives à l’intronisation de MBS », rappelle Reporters sans frontières (RSF) dans un communiqué.

Les services de renseignement américains avaient pointé la responsabilité de Mohammed ben Salmane dans l’assassinat du journaliste.

Le prince héritier dément avoir ordonné l’assassinat même s’il dit en porter la responsabilité en tant que dirigeant.

« Choquant »

En déplacement en Afrique, dont il reviendra jeudi après-midi, le président français Emmanuel Macron recevra MBS pour un « dîner de travail », prévu à 20H30 de Paris (18H30 GMT) à l’Elysée.

Salué pour ces réformes, MBS est toutefois critiqué à cause de la répression menée contre les dissidents dans les milieux religieux, politique, intellectuel, économique et même au sein de la famille royale.

Son image de réformateur avait été mondialement ternie par l’assassinat de Jamal Khashoggi.

Si le « fist bump », salut poing contre poing, échangé entre les deux hommes à Jeddah lors de la visite de M. Biden a scellé le retour du président américain sur sa promesse de campagne de traiter le royaume en « paria », le premier déplacement de MBS au sein de l’Union européenne passe mal chez les défenseurs des droits de l’Homme.

« MBS peut apparemment compter sur Emmanuel Macron pour le réhabiliter sur la scène internationale malgré le meurtre atroce du journaliste Jamal Khashoggi, la répression impitoyable des autorités saoudiennes contre toute critique, crimes de guerre au Yémen », a taclé sur Twitter la directrice pour la France de Human Rights Watch, Bénédicte Jeannerod.

Son retour en grâce auprès de chefs d’Etat occidentaux est « d’autant plus choquant que nombre d’entre eux ont exprimé à l’époque leur dégoût (pour le meurtre) et leur engagement à ne pas ramener MBS dans la communauté internationale », a-t-elle dit.

« Macron avait déjà fait le plus gros du travail de réhabilitation en visitant lui-même MBS » à Ryad en décembre dernier, observe Quentin de Pimodan, expert du royaume sunnite à l’Institut de recherche pour les études européennes et américaines, interrogé par l’AFP. « Mais là, on atteint un autre niveau. Il arrive en France, Macron n’est pas là. MBS ne prend plus du tout les pincettes qu’il aurait pu prendre il y a un an ou deux. Il se déplace comme il l’entend », poursuit-il.

« Pragmatisme »

Moins de quatre ans après l’affaire Khashoggi, l’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février a provoqué un affolement des prix de l’énergie.

Les pays occidentaux cherchent depuis lors à convaincre l’Arabie saoudite, le premier exportateur de brut, d’ouvrir les vannes afin de soulager les marchés et limiter l’inflation.

Mais Ryad résiste aux pressions de ses alliés, invoquant ses engagements vis-à-vis de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP+), l’alliance pétrolière qu’il codirige avec Moscou.

Face à « des prix de l’énergie qui explosent, (…) clairement, les droits de l’Homme en Arabie saoudite ne sont plus vraiment la priorité dans l’agenda » des pays occidentaux, qui rivalisent de « pragmatisme », relève Camille Lons, chercheuse associée à l’Institut international pour les études stratégiques.

Cette visite controversée a été fustigée par l’ancien candidat écologiste à la présidentielle française Yannick Jadot. « Au menu du dîner entre Emmanuel Macron et MBS le corps démembré du journaliste Khashoggi ? Le chaos climatique ? La paix et les droits humains (…) Non ! Du pétrole et des armes ! L’exact opposé de ce qu’il faut faire ! », a-t-il dénoncé sur Twitter.

Au contraire, la cheffe de file des députés du parti présidentiel Renaissance Aurore Bergé a jugé « important que le président de la République puisse recevoir un certain nombre de ceux qui sont de facto ses interlocuteurs (…) d’autant plus dans le contexte que l’on connaît, lié (…) aux enjeux énergétiques majeurs que nous avons ».

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Macron face à la nation : un rendez-vous à 20h pour dissiper le flou

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Macron face à la nation : un rendez-vous à 20h pour dissiper le flou

Après la chute historique du gouvernement Barnier, Emmanuel Macron s’adressera aux Français jeudi soir. Une allocution attendue qui pourrait définir l’avenir politique du pays et du président lui-même.

La chute du gouvernement de Michel Barnier, renversé par une motion de censure à l’Assemblée nationale, a plongé la France dans une crise politique sans précédent depuis des décennies. Cette situation met également le président Emmanuel Macron sous une pression inédite, alors qu’il doit gérer à la fois une majorité relative fragilisée et des appels de l’opposition à sa démission.

Dans ce contexte tendu, l’annonce de l’Élysée d’une allocution présidentielle prévue à 20h jeudi suscite une attente considérable. Le chef de l’État, récemment rentré d’Arabie Saoudite, devra non seulement répondre à l’urgence politique créée par la chute de son Premier ministre, mais aussi rassurer un pays en quête de stabilité. Le silence persistant sur la nomination d’un successeur à Michel Barnier alimente les spéculations, renforçant l’importance de cette prise de parole.

Pour Emmanuel Macron, ce discours est une occasion cruciale de reprendre la main sur le récit politique. Il devra convaincre qu’il est encore en mesure de gouverner face à une Assemblée nationale frondeuse et une opinion publique de plus en plus critique. Ses opposants, notamment La France insoumise, ne manqueront pas de scruter chaque mot, prêts à amplifier la contestation si le message présidentiel ne répond pas aux attentes.

Alors que l’histoire de la Ve République n’a que rarement connu de telles impasses, l’intervention de 20h pourrait être déterminante pour définir non seulement les prochaines étapes institutionnelles, mais également l’avenir d’un mandat déjà marqué par des défis multiples. La France attend des réponses, et c’est désormais à Emmanuel Macron de les fournir.

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Réouverture de Notre-Dame: 6.000 policiers et gendarmes mobilisés, annonce le préfet de police

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Réouverture de Notre-Dame: 6.000 policiers et gendarmes mobilisés, annonce le préfet de police

La cathédrale Notre-Dame de Paris rouvre ses portes après une restauration titanesque. Un impressionnant dispositif de sécurité sera mis en place pour garantir la sérénité de l’événement.

La réouverture de la cathédrale Notre-Dame de Paris, prévue pour ce week-end, sera marquée par un dispositif de sécurité d’une ampleur exceptionnelle. Le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, a dévoilé les détails de cette opération lors d’une conférence de presse, soulignant l’importance de protéger cet événement symbolique et historique.

Le déploiement de 6.000 agents des forces de l’ordre, comprenant policiers et gendarmes, est prévu pour les deux jours de célébrations. Ce chiffre reflète l’engagement des autorités à garantir la sécurité de la cinquantaine de chefs d’État et de gouvernement attendus, ainsi que des milliers de visiteurs. Ce dispositif est comparable à celui mis en place pour la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques, illustrant ainsi la gravité de la situation sécuritaire.

Bien que Laurent Nuñez ait affirmé qu’aucune menace spécifique n’avait été identifiée, il a rappelé que la France demeure sous le coup d’un niveau de menace terroriste élevé. Pour faire face à ce risque, des mesures supplémentaires seront prises, notamment l’implication de militaires du dispositif Sentinelle et une attention particulière portée à la lutte contre les drones, sous l’égide de l’armée.

La brigade fluviale et la BRI, avec ses tireurs d’élite, seront également de la partie, renforçant ainsi la sécurité sur l’île de la Cité, où l’accès sera strictement contrôlé. Seuls les invités et les prestataires de services auront le droit d’accéder à cette zone historique, tandis que la circulation sera interdite.

Les préparatifs pour la réouverture ont déjà commencé, avec des restrictions de circulation mises en place dès mercredi. Cinq zones de confinement seront établies sur les quais hauts de la rive gauche pour accueillir jusqu’à 40.000 personnes samedi, tandis que la capacité de la cathédrale elle-même est limitée à 3.000 personnes.

Lors de cette conférence, le préfet de police était accompagné par des figures importantes de la vie parisienne, telles que Mgr Olivier Ribadeau Dumas, recteur de Notre-Dame, Patrick Bloche, premier adjoint à la maire de Paris Anne Hidalgo, et Ariel Weil, maire de Paris Centre, soulignant ainsi l’engagement collectif pour la réussite et la sécurité de cet événement.

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Le couvre-feu levé en Nouvelle-Calédonie, plus de six mois après les émeutes

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Le couvre-feu levé en Nouvelle-Calédonie, plus de six mois après les émeutes

Après plus de six mois de tensions et de restrictions, la Nouvelle-Calédonie voit le couvre-feu être levé, signalant une amélioration de la situation sécuritaire sur le territoire.

Les émeutes qui ont secoué la Nouvelle-Calédonie depuis le 14 mai dernier ont finalement cédé la place à un retour progressif à la normalité. Le Haut-commissariat de la République à Nouméa a annoncé ce lundi la levée du couvre-feu instauré en réponse aux troubles, permettant aux citoyens de retrouver une certaine liberté de mouvement après des mois de confinement nocturne.

Cette décision marque un tournant dans la gestion de la crise qui a profondément marqué le territoire français du Pacifique sud. En effet, le Haut-commissaire souligne que, malgré les persistance de certaines poches d’agitation, l’ordre public a été rétabli suffisamment pour permettre cette levée.

La situation sécuritaire, bien que toujours fragile, montre des signes encourageants de stabilisation. Le couvre-feu, initialement mis en place de 18H00 à 06H00, avait été progressivement assoupli, mais restait en vigueur de minuit à 05H00 du matin jusqu’à cette annonce. Cette mesure d’urgence avait été décidée en réponse aux violences déclenchées par une réforme électorale controversée, qui avait provoqué la colère des indépendantistes et entraîné des affrontements meurtriers.

La levée du couvre-feu s’accompagne également de la suppression de l’interdiction de port ou de transport d’armes à feu sans motif légitime, bien que des restrictions sur la vente de munitions restent en vigueur. Les autorités maintiennent toutefois des mesures de contrôle sur la vente d’alcool à emporter, limitant les quantités jusqu’au 20 décembre. La consommation d’alcool sur la voie publique reste interdite, et les rassemblements publics continuent d’être prohibés dans le Grand Nouméa, témoignant d’une vigilance persistante face à des risques de résurgence des troubles.

Les émeutes ont eu un coût humain et matériel considérable : treize morts, des centaines de blessés, des milliers d’arrestations et des dégâts matériels estimés à plus de 2,2 milliards d’euros. Le Premier ministre Michel Barnier, à son arrivée à Matignon en septembre, a décidé d’abandonner la loi ayant provoqué ces troubles, dans un effort pour apaiser les tensions et permettre un retour à la paix civile.

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