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L’UE dresse une liste controversée de pays « sûrs » pour limiter les demandes d’asile

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Une décision saluée par certains États membres, mais vivement critiquée par les associations de défense des droits humains.

L’Union européenne a officialisé une liste de sept pays considérés comme « sûrs », réduisant ainsi les chances d’obtenir l’asile pour leurs ressortissants. Parmi eux figurent le Kosovo, le Bangladesh, la Colombie, l’Égypte, l’Inde, le Maroc et la Tunisie. Cette mesure vise à accélérer le traitement des demandes et, le cas échéant, à faciliter les renvois vers ces États.

La Commission européenne justifie cette approche en affirmant que ces nations ne présentent pas de risques systémiques pour leurs citoyens, malgré des rapports contradictoires sur les violations des droits fondamentaux. Elle précise que cette liste, qualifiée de « dynamique », pourra être modifiée en fonction de l’évolution des situations politiques et sociales dans les pays concernés.

Plusieurs États membres, comme la France, l’Allemagne ou la Belgique, appliquent déjà des critères similaires à l’échelle nationale. Toutefois, l’absence d’une harmonisation européenne avait jusqu’ici favorisé le « shopping » des demandeurs d’asile, qui ciblaient les pays aux procédures les plus souples.

Les réactions sont contrastées. L’Italie, qui a activement poussé ce dossier, y voit une victoire politique. À l’inverse, des ONG dénoncent une atteinte au droit d’asile, pointant du doigt des régimes accusés de réprimer leurs opposants, comme la Tunisie. La proposition doit encore être validée par le Parlement européen et les États membres, un processus qui s’annonce houleux tant les positions divergent.

Cette initiative s’inscrit dans un contexte de durcissement des politiques migratoires européennes, sous la pression des partis de droite et d’extrême droite. Elle fait écho à un projet similaire avorté en 2015, notamment en raison des débats autour de l’inclusion de la Turquie. Bruxelles multiplie les mesures restrictives, comme en témoigne également son projet de centres de rétention externalisés, révélé quelques semaines plus tôt.

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