Les usines du Guangdong, poumon économique du pays, redoutent l’impact des mesures protectionnistes de Washington sur leurs exportations.
Dans le sud de la Chine, les ateliers du Guangdong, berceau industriel du pays, ressentent déjà les contrecoups des nouvelles barrières douanières imposées par les États-Unis. Ces mesures, qui frappent massivement les produits chinois, menacent de perturber des décennies de dynamisme exportateur.
Les commandes en provenance du marché américain, vitales pour de nombreuses entreprises, commencent à s’éroder. Un fabricant textile de Canton confie que ses ventes outre-Atlantique, représentant près d’un tiers de son chiffre d’affaires, ont chuté de manière significative. Les plateformes de e-commerce chinoises, comme Temu, réagissent déjà en réduisant leurs investissements publicitaires aux États-Unis.
La Foire de Canton, traditionnel lieu d’échanges entre acheteurs internationaux et fournisseurs locaux, reflète cette tension. Les professionnels américains se font rares, et les discussions commerciales semblent marquées par la prudence. Les industriels explorent désormais d’autres débouchés, mais reconnaissent la difficulté de compenser le poids du marché américain, tant par son volume que par son pouvoir d’achat.
Certaines entreprises, comme Wosen Lighting Technology, dénoncent une escalade tarifaire « sans fin » entre les deux puissances. Si les chaînes de production tournent encore à plein régime, la crainte d’un ralentissement durable plane. Les experts soulignent que ces tensions pourraient aussi se répercuter sur les consommateurs américains, avec un risque inflationniste accru.
En Chine, l’impact sur le quotidien des ménages semble toutefois limité. La forte capacité de production locale permet de répondre à la plupart des besoins, réduisant la dépendance aux importations américaines. Reste que cette guerre commerciale, si elle s’envenime, pourrait durablement remodeler les équilibres économiques mondiaux.