Face aux défis géopolitiques et aux menaces extérieures, l’eurodéputé français plaide pour une Europe plus forte et unie. Selon lui, le moment est critique et exige une réponse à la hauteur des enjeux.
Raphaël Glucksmann, eurodéputé et co-président du parti « Place Publique », alerte sur la nécessité pour l’Europe de se réveiller face aux pressions croissantes venant de la Russie et des États-Unis. Dans un entretien accordé à l’AFP, il souligne que l’Union européenne traverse une période charnière, marquée par des tensions géopolitiques sans précédent. Pour lui, il est impératif que les Européens prennent leur destin en main et agissent avec détermination.
Le retour de Donald Trump sur la scène politique américaine a provoqué un électrochoc, notamment après les tensions visibles entre le président américain et son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky. Cet épisode a, selon Glucksmann, réveillé de nombreux pays européens, dont l’Allemagne, qui envisage désormais de repenser son alliance traditionnelle avec les États-Unis. Le futur chancelier allemand Friedrich Merz a même évoqué la possibilité de se passer de l’appui américain, une déclaration qui marque un tournant historique.
Glucksmann insiste sur le fait que l’Europe traverse un « moment de colère et de sursaut ». Il estime que cette prise de conscience doit être cultivée et transformée en actions concrètes. Cependant, il met en garde contre la tendance des sociétés modernes à oublier rapidement les crises, comparant leur mémoire à celle de « poissons rouges ». Pour lui, il est crucial de ne pas laisser cette opportunité s’échapper.
Face aux menaces extérieures, l’eurodéputé français propose une stratégie ambitieuse. Il soutient l’idée d’un emprunt commun de 500 milliards d’euros, similaire à celui mis en place pendant la pandémie de Covid-19. Cette mesure permettrait de financer la défense européenne sans sacrifier les dépenses sociales, un équilibre essentiel pour convaincre les opinions publiques souvent sceptiques. Glucksmann critique cependant la proposition de la Commission européenne, qui se contente de faciliter les dépenses militaires des États membres sans véritable coordination.
En conclusion, Raphaël Glucksmann appelle à une Europe plus forte et unie, capable de résister aux pressions extérieures et de préserver son autonomie. Pour lui, le temps est compté et les décisions prises aujourd’hui détermineront l’avenir du continent.