Europe
Les Suisses refusent d’interdire les pesticides de synthèse
Les électeurs suisses ont largement refusé dimanche d’interdire les pesticides de synthèse. Ils ont en revanche accepté de muscler les mesures policières contre le terrorisme, en dépit des critiques de l’ONU et de défenseurs des droits humains.
Aucun grand pays n’a jusqu’à présent interdit les pesticides de synthèse. Ailleurs dans le monde, le Bhoutan avait annoncé il y a quelques années vouloir devenir le premier pays au monde à vivre d’une agriculture « 100% bio ».
Les Suisses ont refusé dimanche d’engager leur pays – qui abrite un des plus grands fabricants de produits phytosanitaires, le groupe bâlois Syngenta, racheté en 2017 par le géant chinois ChemChina – sur cette voie.
« C’est un choix de la raison et du pragmatisme, c’est un choix qui garantit l’avenir de notre agriculture et qui assure la sécurité alimentaire de notre pays. Ce double non donne la possibilité au monde agricole de poursuivre ses réformes de transition vers une production plus durable », a réagi le président suisse, Guy Parmelin, en conférence de presse.
Un premier texte, qui demandait l’interdiction des pesticides de synthèse dans un délai de 10 ans, ainsi que de toute importation de denrées alimentaires produites à l’étranger à l’aide de ces produits ou en contenant, a été rejeté à 60,56%, selon les résultats définitifs.
Férocement combattue dans les campagnes, l’interdiction, soutenue par les écologistes et la gauche, a également été rejetée dans les villes de Genève et Fribourg. Le « oui » ne l’a emporté que dans le canton de Bâle-Ville – où se trouve le siège de Syngenta.
Le comité ayant présenté le texte a appelé le gouvernement à l’issue du vote à « régulièrement tester la population pour détecter les résidus de pesticides ».
Une autre initiative – rejetée à 60,68% – prévoyait que les subventions de la Confédération helvétique aux agriculteurs soient versées uniquement aux exploitations qui n’utilisent pas de pesticides, bannissent l’utilisation préventive ou régulière d’antibiotiques et sont en mesure de nourrir leurs animaux avec le fourrage qu’elles produisent elles-mêmes.
Terrorisme et droits humains
Les électeurs ont par ailleurs été 56,58% à soutenir la loi sur les mesures policières de lutte contre le terrorisme, donnant à la police les moyens d’agir plus facilement à titre préventif face à un « terroriste potentiel ».
La police pourra mieux les surveiller, limiter leurs déplacements et les obliger à participer à des entretiens, ceci dès l’âge de 12 ans. A partir de 15 ans, les personnes pourront être assignées à résidence pendant neuf mois, moyennant l’approbation d’un tribunal.
Les opposants de gauche à la loi estiment qu’elle ne respecte pas les droits fondamentaux, mettant en danger l’héritage du pays en la matière. L’ONU et plusieurs experts en droit et défenseurs des droits humains avaient également crié au danger.
« La Suisse aura désormais la loi antiterroriste la moins professionnelle, la plus inefficace et la plus dangereuse du monde – un embarras majeur pour la Suisse en tant qu’État de droit », a déclaré à l’AFP le Rapporteur de l’ONU sur la torture Nils Melzer, après le vote.
« Avec cette loi, la Suisse se dote d’une définition du terrorisme imprécise qui ouvre la porte à l’arbitraire policier. Propager la crainte dans une intention politique sera déjà considéré comme du terrorisme, même si aucune menace d’acte violent n’est établie », a déploré Patrick Walder, directeur de campagne chez Amnesty International Suisse.
Le gouvernement assure que les droits fondamentaux seront garantis et fait valoir que les programmes de déradicalisation sont insuffisants face à certaines personnes.
Même si la Suisse a été épargnée par les attentats jihadistes qui ont frappé l’Europe, la menace reste « élevée » selon les autorités, qui ont fait valoir qu' »en 2020 deux attaques au couteau, probablement à +motivation terroriste+, ont eu lieu », à Morges et Lugano.
CO2 et Covid
Les Suisses ont revanche rejeté de justesse, à 51,59%, la loi visant à réduire encore les émissions de CO2 d’ici 2030.
La loi prévoyait notamment d’augmenter la taxe sur le mazout et le gaz naturel, ainsi que l’introduction d’une taxe sur les billets d’avion au départ de la Suisse.
« Le non sorti des urnes aujourd’hui n’est pas un non à la protection du climat. (…) De nombreuses personnes veulent renforcer la protection du climat mais pas de cette manière », a déclaré au cours de la même conférence de presse la ministre de l’Environnement et de l’Energie. « Le changement climatique reste urgent, c’est pourquoi il faut avancer et trouver un chemin très vite ».
Pour le WWF, « les vainqueurs de la votation d’aujourd’hui auront à rendre des comptes demain. La Suisse provoque déjà des dégâts climatiques pour près de 20 milliards de francs par année ».
Autre texte soumis au vote, la loi Covid, donnant au gouvernement des compétences supplémentaires pour combattre l’épidémie et atténuer ses effets sur la société et l’économie, a obtenu le soutien de 60,21% des électeurs.
Europe
La Cour européenne des droits de l’homme ouvre une procédure contre la France pour « acte de torture »
La Cour européenne des droits de l’homme examine le cas de Laurent Théron, éborgné lors d’une manifestation en 2016.
La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a pris une mesure sans précédent en ouvrant une procédure à l’encontre de la France pour ce qui est qualifié d' »acte de torture » ou de « traitements inhumains et dégradants » à l’encontre d’un manifestant blessé lors d’une manifestation contre la loi travail en 2016.
Cette décision intervient après sept années de combat judiciaire dans l’affaire Laurent Théron. Le manifestant avait perdu l’usage de son œil droit le 15 septembre 2016, lorsqu’il avait été atteint au visage par l’explosion d’une grenade à main de désencerclement tirée par un CRS lors de la manifestation. Le brigadier-chef responsable du tir avait été renvoyé devant la cour d’assises de Paris, mais avait été acquitté le 14 décembre 2022 au motif de la légitime défense, malgré l’absence de réel danger.
Les avocats de Laurent Théron, Mes Céline Moreau, Olivier Peter et Lucie Simon, ont exprimé leur satisfaction face à l’ouverture de cette procédure par la CEDH. Ils ont souligné que cette décision pourrait avoir un impact significatif sur d’autres enquêtes en cours concernant des manifestants blessés, notamment lors du mouvement des Gilets jaunes. Cette affaire soulève des questions cruciales sur la responsabilité de l’État français dans la protection des droits des manifestants, en particulier face à l’utilisation excessive de la force.
La CEDH, basée à Strasbourg, a communiqué au gouvernement français deux questions essentielles : le requérant a-t-il été « victime de traitements contraires à l’article 3 de la Convention européenne des droits de l’homme », qui prohibe la torture et les traitements inhumains et dégradants ? De plus, « l’enquête menée en l’espèce par les autorités internes a-t-elle satisfait aux exigences de l’article 3 de la Convention » ?
Cette procédure devrait prendre plusieurs mois, mais elle suscite déjà un débat important sur la question de la protection des droits des manifestants en France et l’application de la législation en matière de maintien de l’ordre.
Europe
Irlande : Scènes de chaos à Dublin après une attaque au couteau sur des enfants
Des heurts violents attribués à des groupes d’extrême droite ont éclaté jeudi soir à Dublin, suite à une attaque au couteau survenue en début d’après-midi. Cette attaque, qui a laissé plusieurs personnes blessées, dont trois enfants, a été déclarée non terroriste par la police.
La soirée a été marquée par des scènes de chaos : des véhicules incendiés, dont une voiture de police et un bus, ainsi que des magasins pillés. Le calme n’est revenu que tard dans la nuit, après que le superintendant en chef Patrick McMenamin a qualifié les événements de « sauvagerie gratuite ». Heureusement, aucun blessé grave n’a été signalé malgré les confrontations violentes avec les forces de l’ordre.
Au cœur des troubles, des pancartes proclamant « Irish Lives Matter » et des drapeaux irlandais ont été aperçus, témoignant d’une tension inédite depuis des années. Ces incidents ont éclaté dans un quartier abritant une importante population immigrée, sur fond de rumeurs concernant l’origine de l’agresseur présumé.
Le commissaire Drew Harris a souligné le rôle d’une « faction de hooligans dingues » mus par une idéologie d’extrême droite, tout en mettant en garde contre les « rumeurs » et « insinuations » diffusées à des fins malveillantes.
La ministre de la Justice Helen McEntee, dans un appel au calme, a condamné fermement ces actes et promis une réponse sévère contre toute attaque envers la police.
L’enquête, menée par la police locale sous la direction de Liam Geraghty, s’oriente vers une attaque isolée, écartant tout motif terroriste. Le Premier ministre Leo Varadkar, tout en annonçant l’arrestation d’un suspect, a exprimé sa solidarité avec les victimes et leurs familles.
Les faits, qui se sont déroulés près d’une école, ont laissé une femme et une petite fille grièvement blessées, tandis qu’un garçon de cinq ans a pu être libéré de l’hôpital.
Cet événement soulève de nouvelles questions sur la montée de l’extrémisme et de la violence urbaine en Irlande, dans un contexte de crise du logement et de discours anti-immigration alimentés par des figures d’extrême droite.
Europe
Pays-Bas : large victoire de l’extrême droite aux législatives
Porté par un discours anti-immigration, le parti de Geert Wilders s’est imposé dans les urnes mercredi. Un séisme électoral qui risque d’être ressenti dans toute l’Europe.
Une victoire monstre et une situation bloquée : le populiste de l’extrême-droite, Geert Wilders, a réussi un exploit. Le leader (et seul membre) de son parti PVV (Parti de la Liberté) a, selon les sondages à la sortie des urnes, gagné les élections législatives aux Pays-Bas, et aura probablement 37 sièges (une augmentation de 18 par rapport à l’Assemblée actuelle) sur 150. Le bloc de gauche GL-PvdA obtiendra 25 sièges pour devenir le deuxième plus grand parti. Le VVD, de loin le plus important parti lors des élections précédentes, recule fortement et devrait terminer à 24 sièges. Le débutant, le parti de centre droit « Nouveau contrat social », gagnerait 20 sièges.
Selon la tradition, le plus grand parti peut prendre la tête de la formation d’une nouvelle coalition gouvernementale, bien qu’il ne s’agisse pas d’une règle écrite. Geert Wilders a déclaré mercredi soir qu’il pourrait essayer de former une coalition de centre droit avec le BBB, le VVD et le NSC. Le PVV « ne peut plus être ignoré », a-t-il martelé. Mais il reste à voir si ces partis souhaitent entrer en pourparlers avec Wilders.
La cheffe du parti libéral VVD, Dilan Yeşilgöz-Zegerius, qui se voyait déjà comme la première femme Premier ministre, a déclaré qu’elle ne voyait pas comment Wilders pourra former une majorité. Frans Timmermans, le leader du bloc de gauche GroenLinksPvda, a été plus explicite et a exclu à nouveau d’entrer « dans une coalition qui exclut des Néerlandais ».
A Bruxelles, on étudiera minutieusement les résultats des élections à La Haye. Par le passé, Wilders a souvent plaidé en faveur d’un Nexit et d’un retour au florin. Par conséquent, la première réaction européenne est venue du Premier ministre hongrois Viktor Orban sur X (anciennement Twitter) : « Le vent du changement est là ».
Même enthousiasme en France où la présidente du groupe Rassemblement national à l’Assemblée nationale, Marine Le Pen, a félicité Geert Wilders et son parti d’extrême droite pour « leur performance spectaculaire » aux législatives.
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