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Économie

Les brasseurs artisanaux résistent malgré la tempête économique

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Dans un contexte de baisse de la consommation et de hausse des coûts, les petites brasseries innovent pour survivre, entre vente directe et diversification.

Au cœur de Montreuil, une ancienne menuiserie s’est transformée en lieu de fermentation où se mêlent arômes de malt et effervescence artistique. Ici, une brasserie artisanale a choisi de miser sur un modèle hybride, associant production locale et espace convivial. Le propriétaire, reconverti dans le brassage après une carrière dans les arts graphiques, y voit une solution pour traverser la crise. « Sans la vente sur place, nous aurions déjà fermé », confie-t-il, tout en surveillant une nouvelle fournée de bière blonde.

Le secteur traverse une période difficile. Après l’essor des microbrasseries dans les années 2010, près de 250 établissements ont mis la clé sous la porte depuis début 2024. La flambée des prix des matières premières, accentuée par la guerre en Ukraine, a étranglé les petites structures. Les géants du gaz et du verre, indispensables à la production, ont également renchéri leurs tarifs, obligeant certains artisans à s’approvisionner à l’étranger.

Pour tenir, les brasseurs multiplient les stratégies. Certains ouvrent des espaces polyvalents mêlant restauration, concerts et séminaires. D’autres, comme cette brasserie de Seine-Saint-Denis, doublent leur capacité de production tout en gardant des prix accessibles. « On survit, mais on avance », résume le gérant, qui mise aussi sur le financement participatif et les partenariats locaux.

Plus loin, en Seine-et-Marne, une brasserie historique constate une baisse de 20 % de sa production. « La demande faiblit, les charges augmentent, et la météo défavorable de cette année n’a rien arrangé », déplore son fondateur. En France, la consommation de bière a reculé de 7 % en deux ans, reflétant à la fois des contraintes budgétaires et une défiance croissante envers l’alcool chez les jeunes générations.

Pourtant, des passionnés continuent de croire au potentiel du marché. Un Américain installé à Paris prépare ainsi l’ouverture d’un brewpub associant bières artisanales et cuisine mexicaine. « La nouvelle génération consomme différemment, mais le goût et le partage restent intacts », assure-t-il. Malgré les vents contraires, l’artisanat brassicole français tente de garder le cap, entre tradition et réinvention.

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