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Les Antilles françaises face à une menace silencieuse : les coupes budgétaires américaines fragilisent l’alerte aux catastrophes

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Les Antilles françaises, vulnérables aux cyclones et tsunamis, dépendent d’un système d’alerte américain menacé par des restrictions budgétaires. Une situation qui inquiète les experts et les autorités locales.

Les Antilles françaises, régulièrement exposées aux risques de cyclones et de tsunamis, se retrouvent dans une situation précaire. Leur système d’alerte, largement dépendant des infrastructures américaines, est aujourd’hui menacé par des coupes budgétaires aux États-Unis. Cette dépendance soulève des inquiétudes majeures, alors que l’archipel participe actuellement à l’exercice Caribe Wave 2025, une simulation annuelle visant à tester les capacités de réaction face à un séisme suivi d’un tsunami.

En Guadeloupe, à Saint-Martin et à Saint-Barthélemy, les autorités locales et les secours s’efforcent de renforcer leurs dispositifs d’alerte. Parmi eux, le système FR-Alert, déployé depuis 2022, permet de prévenir en temps réel les détenteurs de téléphones portables en cas de danger. Cependant, malgré ces avancées, les moyens restent insuffisants. Seule la commune de Deshaies, en Guadeloupe, a obtenu le label « Tsunami Ready » décerné par les Nations unies, témoignant de son engagement en matière de préparation aux risques.

La France dispose bien d’un Centre national d’alerte aux tsunamis (Cenalt), mais celui-ci ne couvre que la Méditerranée occidentale et l’Atlantique nord-est. Pour les Antilles, c’est le Pacific Tsunami Warning Center, basé à Hawaï, qui joue un rôle crucial. Or, ce centre américain est aujourd’hui fragilisé par des réductions de budget, mettant en péril la coopération internationale en matière de surveillance océanique. Depuis février, les échanges entre scientifiques américains et l’Institut français de recherche sur l’océan (Ifremer) sont au point mort, selon des informations rapportées par France Info.

Face à ces incertitudes, des initiatives locales émergent pour renforcer la résilience des territoires. Cédric Coco-Viloin, fondateur d’un atelier de fabrication numérique en Guadeloupe, développe par exemple un réseau alternatif basse fréquence, autonome et peu énergivore. Ce système, relié à des capteurs, pourrait transmettre des données cruciales comme les hauteurs de crues ou la force des vents, complétant ainsi les dispositifs officiels.

Malgré ces efforts, les défis restent immenses. La culture du risque et la volonté politique font souvent défaut, et les plans d’évacuation ou les documents de gestion de crise sont méconnus dans de nombreuses communes. Les experts, comme Gaël Musquet, spécialiste des systèmes d’alerte, plaident pour des investissements nationaux plus ambitieux afin de garantir la sécurité des populations.

Dans un contexte où la coopération internationale semble vaciller, les Antilles françaises doivent redoubler d’efforts pour se préparer aux catastrophes naturelles. La question reste ouverte : les autorités locales et nationales parviendront-elles à combler les lacunes avant qu’il ne soit trop tard ?

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