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Le Tchad mise sur un « charbon vert » pour lutter contre la déforestation

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Face à l’avancée du désert, une initiative locale transforme des déchets agricoles en combustible alternatif, réduisant la pression sur les forêts.

Au nord de N’Djamena, une usine pilote produit un combustible innovant à partir de résidus végétaux. Tiges de mil, palmes de rônier et autres déchets agricoles sont carbonisés, broyés puis agglomérés pour former des boulets moins polluants que le charbon de bois traditionnel. Ce procédé, développé par une ONG locale, vise à freiner la déforestation massive qui frappe le pays depuis des décennies.

Les promoteurs du projet mettent en avant plusieurs avantages : une combustion plus longue, moins de fumée et un impact réduit sur l’environnement. Bien que ce combustible émette toujours du CO2, son bilan carbone reste inférieur à celui du charbon classique, selon des experts locaux. L’initiative s’inscrit dans un contexte critique où près de 90 % des forêts tchadiennes ont disparu depuis les années 1970, aggravé par l’afflux récent de réfugiés soudanais ayant accru la demande en bois de chauffe.

Financé en partie par la Banque Mondiale, le projet approvisionne déjà certains camps de réfugiés. Les responsables espèrent étendre la production à l’ensemble du territoire, mais soulignent la nécessité de baisser les coûts et d’obtenir des soutiens publics. Des exonérations fiscales et des subventions sont évoquées pour rendre ce combustible accessible au plus grand nombre.

Si l’initiative reste modeste pour l’instant, elle ouvre une piste prometteuse dans un pays en première ligne face à la désertification. D’autres acteurs commencent à s’y intéresser, mais un véritable essor nécessitera des investissements bien plus importants et une politique nationale volontariste.

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