Alors que le procès du pédocriminel Joël Le Scouarnec se poursuit à Vannes, une enquête préliminaire a été ouverte pour retrouver d’autres victimes potentielles. Les autorités craignent que certaines n’aient pas encore été identifiées malgré les efforts déployés.
Une nouvelle enquête a été lancée par le parquet de Lorient afin de rechercher d’éventuelles victimes supplémentaires de Joël Le Scouarnec, ancien médecin jugé pour des viols et agressions sexuelles sur près de 300 patients. Cette initiative intervient alors que le procès, ouvert le 24 février 2025, se déroule devant la cour criminelle du Morbihan. Les autorités judiciaires estiment que certaines victimes n’ont pas encore pu être localisées, malgré la médiatisation importante de l’affaire et les multiples campagnes de sensibilisation.
Joël Le Scouarnec, âgé de 74 ans, avait consigné dans des carnets détaillés les violences sexuelles qu’il infligeait à ses victimes, principalement des mineures. Ces documents, qui mentionnaient souvent les noms, prénoms et âges des personnes concernées, ont permis aux enquêteurs de la section de recherches de la gendarmerie de Poitiers d’identifier environ 300 victimes. Cependant, de nombreux autres noms figurant dans ces écrits n’ont pas encore été associés à des individus précis, laissant planer le doute sur l’existence de victimes non retrouvées.
Les avocats de l’accusé, Me Thibaut Kurzawa et Me Maxime Tessier, ont indiqué que leur client ne s’opposerait pas à être entendu dans le cadre de cette nouvelle enquête. Ils ont toutefois rappelé que Joël Le Scouarnec, déjà condamné à 15 ans de prison en 2020 pour des viols et agressions sexuelles sur quatre enfants, reste présumé innocent dans cette affaire. Ce dernier a récemment reconnu des actes d’abus sexuels sur sa petite-fille lors d’une audience, ce qui pourrait donner lieu à des poursuites supplémentaires.
Les avocats des parties civiles, quant à eux, saluent cette nouvelle enquête comme une « avancée formidable ». Me Francesca Satta, représentant plusieurs victimes, a déclaré être régulièrement contactée par des personnes se demandant si elles pourraient figurer parmi les victimes non identifiées. De son côté, Me Céline Astolfe, avocate de la Fondation pour l’Enfance, a souligné les limites des investigations actuelles, notamment l’absence de recours aux données de la Sécurité sociale pour établir une liste exhaustive des patients de l’ex-médecin.
Malgré les efforts des enquêteurs, il semble probable que certaines victimes ne seront jamais identifiées, laissant un goût amer aux associations de défense des droits des enfants. Cette affaire, qui a déjà secoué la France, pourrait donc révéler de nouveaux éléments dans les mois à venir, alors que la justice tente de faire toute la lumière sur les agissements de Joël Le Scouarnec.