Nous rejoindre sur les réseaux

Monde

La sécurité privée, omniprésente dans Johannesburg la dangereuse

Article

le

la-securite-privee,-omnipresente-dans-johannesburg-la-dangereuse
Une équipe de l'entreprise de sécurité privée Blue Hawk Tactical approvisionne ses armes avant une opération visant un site minier clandestin, près de Springs, en Afrique du Sud, le 28 avril 2021. ©Michele Spatari

La nuit tombe sur un quartier cossu de Johannesburg et trois gardes armés jusqu’aux dents partent en patrouille. Un peu plus tôt, ils se retrouvaient pour revêtir l’uniforme, tester leurs fusils d’assaut… et prier.

Après avoir détaillé les incidents des douze dernières heures, dans la salle de gym de la « caserne », le commandant interroge la relève, une dizaine de ninjas au garde-à-vous: « D’autres questions? Alors on baisse la tête ». Casquettes retirées entre mains jointes. Amen.

« Je prie aussi chaque matin », confie Forget Ndlovu. « Ce boulot est dangereux, tu ne sais jamais si tu vas rentrer à la maison. On aide les autres à avoir une meilleure vie », plaisante ce chef d’équipe de 46 ans, qui reconnaît être « nettement mieux payé » qu’un policier.

D’ailleurs ici, dans les banlieues riches, « les gens comptent sur nous, pas sur la police », inefficace et gourmande en bakchichs, confie ce vétéran de Cortac, entreprise de sécurité privée incontournable dans la mégalopole de 4,5 millions d’habitants.

Les agents privés sont « bien plus nombreux à patrouiller la nuit que la police ».

En Afrique du Sud, le secteur de la sécurité emploie 500.000 agents sur le terrain – source précieuse d’emplois dans un pays à plus de 30% de chômage – alors qu’il n’y a que quelque 150.000 policiers.

Le CV des « privés »: un permis de conduire, une formation aux armes à feu, un casier judiciaire vide.

Fausses alertes

Deux ou trois hommes par pick-up, dont l’un avec un maître-chien et son animal. « Pour débusquer des suspects quand on sait qu’ils se cachent après une intrusion », confie Ryan, 25 ans, qui préfère ne pas donner son nom de famille.

Dans la lumière rosée du soir, des joggeurs saluent au passage le véhicule, les gardes dans leurs étroites casemates aussi. Un paysage de complexes cachés derrière des grilles, barrières actionnées par un gardien, murs hauts et barbelés.

Dès 17H00, dans ce quartier de Linksfield, les alarmes suraiguës se mêlent aux aboiements des chiens. C’est l’heure de pointe pour la sécurité privée qui protège chaque maison. Impensable de vivre sans eux, tant la criminalité est élevée. Et à cette heure, les gens rentrent de leur journée, oubliant l’alarme ou la déclenchant sans faire exprès, multipliant les fausses alertes.

L’insécurité, très réelle dans la capitale économique sud-africaine et aggravée par la misère liée à la pandémie, nourrit une grande méfiance. Sujet de conversation récurrent, obsession locale.

Dans ce pays archi-dangereux, l’un des plus violents au monde – avec notamment un taux de 36 meurtres pour 100.000 habitants, contre une moyenne mondiale de sept, il ne s’agit pas de mollir.

A « Joburg », les trajets à pied sont fortement déconseillés. Des promeneurs se font braquer chaque jour. Des voisins partagent, sur des groupes Whatsapp, les détails des derniers cambriolages ou agressions. Modus operandi, descriptions de suspects…

Tout d’un coup, il faut foncer, un abonné a déclenché son « bouton panique ». Dans le pick-up, la conversation s’arrête. Peut-être une vraie urgence. Deux rues avant la destination, le central rappelle sur le talkie. « Fausse alerte ».

Méfiance exacerbée

Vingt minutes plus tard, une autre urgence. Cette fois dans un centre commercial. Les hommes, fusil en main, sautent du pick-up et partent en courant. « Ouh là les chéries on s’éloigne, il se passe quelques chose », s’exclame un coiffeur qui ramène ses clientes dans sa boutique.

Tension palpable sur le parking. Chacun retient son souffle. « Appuyé sur le bouton par erreur », rapporte laconique l’un des agents.

La routine consiste à conduire lentement et en boucle dans le quartier. Sans jamais répéter le trajet, il faut tromper l’ennemi. Mpengesi et Mabuya, qui ne donnent que leur prénom, ne changent jamais de périmètre. « Comme ça on connait chaque recoin ».

Ralentir quand on repère une voiture qui rentre ou sort d’un garage. Attendre la fin de la manoeuvre. « C’est souvent dans ces quelques secondes que les braqueurs attaquent ».

Un portail resté ouvert. On sonne. « La propriétaire attend un réparateur ». D’accord, on alerte les autres voitures.

Régulièrement, « la salle de contrôle reçoit des appels signalant des gens ou comportements suspects », confie Mabuya. Comme cette voiture stationnée depuis un moment, un homme noir au volant.

L’équipe Cortac intervient, interroge le monsieur, un chauffeur Uber qui attend le client. « On lui a dit de circuler, il fout les jetons aux voisins ».

Europe

Julian Assange obtient un nouveau répit pour contester son extradition

Article

le

Julian Assange obtient un nouveau répit pour contester son extradition

La Haute Cour de Londres a accordé à Julian Assange un sursis supplémentaire dans sa lutte contre son extradition vers les États-Unis. Les magistrats ont donné trois semaines au gouvernement américain pour fournir des garanties sur la procédure judiciaire entourant le fondateur de WikiLeaks en cas d’extradition.

Cette décision fait suite à un recours de M. Assange, qui souhaitait une ultime audience en appel pour contester son extradition. Les magistrats britanniques ont exigé des garanties de la part des États-Unis, notamment concernant le traitement de M. Assange en tant que ressortissant australien, l’assurance qu’aucune peine de mort ne serait requise à son encontre, ainsi que sa protection en vertu du premier amendement de la Constitution américaine, garantissant la liberté d’expression.

Si ces garanties ne sont pas jugées suffisantes par la justice britannique, une nouvelle audience sera organisée pour débattre à nouveau de la légitimité de la demande d’appel de Julian Assange. En revanche, si les garanties sont considérées comme valables, l’audience en appel aura lieu et une décision sera prise sur le fond de l’affaire.

Cette décision accorde à Julian Assange quelques semaines de répit et lui offre une nouvelle opportunité de se défendre. Cependant, une extradition reste possible à l’issue de cette procédure. En cas d’extradition, M. Assange pourra encore faire appel devant la Cour européenne des droits de l’homme.

La justice américaine poursuit Julian Assange pour avoir publié plus de 700 000 documents confidentiels sur les activités militaires et diplomatiques américaines à partir de 2010, en partenariat avec plusieurs médias internationaux, dont Le Monde. Parmi ces documents, une vidéo montrait des civils, dont des journalistes, tués par un hélicoptère de combat américain en Irak en 2007.

Julian Assange avait été arrêté par la police britannique en 2019 après sept ans passés à l’ambassade d’Équateur à Londres pour éviter son extradition vers la Suède dans une affaire d’enquête pour viol, classée sans suite la même année.

Des voix se sont élevées pour exhorter le président américain Joe Biden à abandonner les dix-huit chefs d’accusation retenus contre Julian Assange, qualifiés d’espionnage, durant le mandat de Donald Trump. La santé de M. Assange, détenu depuis cinq ans dans la prison de haute sécurité de Belmarsh à Londres, suscite également des préoccupations, certains craignant un risque de suicide en cas d’extradition.

Lire Plus

Monde

Sénégal : Bassirou Diomaye Faye, le candidat de la « rupture », remporte la présidentielle

Article

le

Sénégal : Bassirou Diomaye Faye, le candidat de la « rupture », remporte la présidentielle
Sénégal : Bassirou Diomaye Faye, le candidat de la « rupture », remporte la présidentielle

Libéré de prison il y a dix jours seulement, le vainqueur de la présidentielle a assuré lors de sa première déclaration officielle que son pays resterait « l’allié sûr et fiable » de tous les partenaires étrangers « respectueux ». Emmanuel Macron lui a adressé ses vœux de réussite.

Les rues de Dakar ont été le théâtre d’une explosion de joie lorsque les premières tendances de l’élection présidentielle ont été annoncées, révélant la victoire du candidat de l’opposition, Bassirou Diomaye Faye. Les partisans de l’opposition ont célébré cette victoire avec enthousiasme, tandis que le candidat de la majorité, Amadou Ba, a reconnu sa défaite.

Amadou Ba, lors d’une déclaration à ses partisans au siège de l’Alliance pour la République, avait exprimé son espoir d’un second tour. Cependant, dès le lendemain matin, les médias sénégalais ont unanimement proclamé la victoire écrasante de Bassirou Diomaye Faye. Plusieurs autres candidats, y compris d’anciens rivaux politiques, ont également félicité le vainqueur.

La défaite du camp présidentiel constitue un revers significatif, les résultats indiquant une large défaite dans toutes les grandes villes du pays. Cette défaite est interprétée comme un vote de sanction contre les 12 années de pouvoir de Macky Sall, marquées par des promesses non tenues et des scandales de corruption.

Le scrutin s’est déroulé dans le calme, avec une participation estimée à plus de 61 % selon la société civile. Les Sénégalais, impatients de voter après plusieurs reports, ont exprimé leur satisfaction quant à la conduite pacifique du processus électoral.

Bassirou Diomaye Faye, relativement peu connu jusqu’à son arrestation en mai 2023, devient ainsi le cinquième président du Sénégal et le plus jeune jamais élu. Son élection intervient dans un contexte de grandes attentes de la population, en particulier des jeunes, pour un changement significatif dans le pays.

Le nouveau président a promis de ne jamais trahir les Sénégalais et s’est engagé à œuvrer pour un allègement du coût de la vie et une refondation des institutions. Son défi principal sera de réconcilier une nation divisée après des années de tensions politiques.

Lire Plus

Europe

Quatre suspects mis en examen pour terrorisme après l’attentat en Russie

Article

le

Quatre suspects mis en examen pour terrorisme après l'attentat en Russie

Quatre hommes originaires du Tadjikistan ont été formellement inculpés pour terrorisme en relation avec l’attaque meurtrière survenue dans une salle de concert près de Moscou. Ces hommes sont soupçonnés d’être les assaillants responsables du carnage ayant coûté la vie à au moins 137 personnes.

Trois des suspects ont plaidé coupable de toutes les accusations portées contre eux. Ces mises en examen surviennent dans le cadre de l’enquête diligentée par les autorités russes, qui ont également arrêté un total de onze personnes en lien avec cet attentat terroriste.

L’attaque, revendiquée par l’État islamique au Khorassan, la branche d’Asie centrale de Daesh, a secoué la Russie et suscité des réactions au-delà de ses frontières. Vladimir Poutine a soulevé la possibilité d’une implication de l’Ukraine dans l’attaque, une thèse rapidement réfutée par Kyiv et les États-Unis.

Cette tragédie, la plus meurtrière que l’Europe ait connue depuis un certain temps, ravive les craintes d’une résurgence du terrorisme sur le continent. En réponse, la France a élevé son niveau d’alerte au « urgence attentat », le plus haut niveau du plan Vigipirate, soulignant ainsi la gravité de la menace terroriste.

Dimanche, une journée de deuil national a été décrétée en Russie en mémoire des victimes de cette attaque dévastatrice.

Cette série d’événements rappelle la nécessité d’une coopération internationale renforcée dans la lutte contre le terrorisme, ainsi que l’importance d’une vigilance constante pour prévenir de telles tragédies à l’avenir.

Lire Plus

Les + Lus