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La Britannique Clare Smyth, cheffe trois étoiles, force tranquille à travers la pandémie

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Elle a obtenu une troisième étoile au Michelin pendant le confinement et s’apprête, quatre mois plus tard, à pouvoir enfin rouvrir son jeune restaurant londonien: la Britannique Clare Smyth maintient fermement le cap en pleine tempête pour son secteur.

Cette Nord-Irlandaise de 42 ans est la première et la seule femme britannique à avoir décroché trois étoiles au guide Michelin au Royaume-Uni, et seulement le quatrième chef britannique à recevoir cet honneur.

Une distinction annoncée en janvier dernier, un « rêve » en plein cauchemar de la pandémie: « C’est fantastique que cela se soit produit pendant une année si difficile », confie la cheffe de 42 ans, cheveux blonds et regard clair d’où se dégage une calme autorité.

En plein confinement, les célébrations ont vite tourné court: « On a fêté ça avec une bouteille de champagne et une pizza » et des appels en vidéoconférence avec l’équipe de Core, son restaurant ouvert en août 2017 dans le quartier de Notting Hill.

Le secteur de l’hôtellerie-restauration a particulièrement souffert cet hiver, subissant de longs mois de fermeture. Les restaurants n’accueilleront de nouveau des clients en salles qu’à partir de lundi et ils ne pourront pas compter sur les touristes étrangers, peu nombreux à cause des restrictions aux frontières.

Pendant le confinement, l’équipe de Core a cuisiné des centaines de repas chaque semaine pour des associations et a proposé à ses clients des menus à emporter ou livrés à la maison, une première qui a « très bien fonctionné ».

La réouverture s’annonce sous les meilleurs auspices: les réservations sont complètes jusqu’en août. « On a beaucoup de chance, car on a une base de clients réguliers », dont des célébrités comme la famille de l’ex-footballeur star David Beckham. Pour s’adapter au contexte sanitaire, le nombre de couverts a été réduit: 44 au lieu de 54. Quand aux 42 employés, ils subissent des dépistages du Covid-19 toutes les semaines.

Pomme de terre à l’honneur

Avec ses étagères remplies de livres de cuisine anciens et de carafes de liqueurs et ses sièges confortables, Core est à la fois intime et chaleureux.

Le guide Michelin loue « ses plats modernes qui offrent de magnifiques saveurs et textures mais dans un style sobre et discret ».

Pour la cheffe française Hélène Darroze, Clare Smyth est « un monstre de rigueur et de précision ». « Elle a cette force de caractère dans le travail qui est assez incroyable et j’en suis assez admirative », a confiée Mme Darroze.

En cuisine, Clare Smyth sublime des produits sans prétention comme la pomme de terre ou la carotte. Le plat phare est le « potato and roe », une pomme de terre surmontée d’oeufs de truite et de harengs, servie avec un beurre blanc.

Une recette en hommage aux racines nord-irlandaises de la triple étoilée: « J’ai grandi en mangeant des pommes de terre tous les jours, près des côtes ». Ces saveurs sont donc « très nostalgiques ».

Si à Core tout est « made in Britain », des produits frais à la vaisselle en passant par l’argenterie, l’équipe est en revanche internationale, ce que Clare Smyth compte bien conserver, malgré des conditions d’immigration durcies depuis la sortie du Royaume-uni de l’Union européenne.

« On a besoin de continuer de faire venir ces travailleurs », plaide-t-elle, même si elle redoute que « le Brexit aura un énorme impact sur le recrutement ».

Traiteur pour Harry et Meghan

Déterminée à faire carrière en cuisine, Clare Smyth avait quitté à 16 ans la ferme familiale dans le comté d’Antrim, à l’ouest de Belfast, pour entamer une formation en Angleterre et poursuivre son rêve.

Elle a notamment fait ses classes au Louis XV – Alain Ducasse à Monaco puis au restaurant Gordon Ramsay dans le quartier chic de Chelsea, à Londres, où elle a travaillé 13 ans, grimpant les échelons jusqu’à diriger le restaurant trois étoiles du célèbre chef britannique.

En mai 2018, le prince Harry et Meghan Markle l’ont choisie pour réaliser leur repas de mariage: « C’était comme un conte de fée, on s’en souviendra longtemps ».

Elle a aussi participé à des émissions culinaires comme « MasterChef » au Royaume-Uni et en Australie, « The Final Table » (« Tout le monde à table ») de Netflix ou encore la version américaine de « Top Chef ».

En juillet, elle prévoit d’ouvrir son premier restaurant en Australie, baptisé Oncore, à l’hôtel Crown Sydney.

Avec The Connaught, d’Hélène Darroze, Core est le seul restaurant au Royaume-Uni entré cette année dans le club fermé des trois étoiles, la plus haute distinction du Michelin.

Deux femmes en haut du podium, un fait « plutôt rare », mais « je pense qu’on verra de plus en plus de femmes au top niveau », prédit Clare Smyth. « J’en ai pas mal dans ma cuisine qui, j’espère, dans les cinq à dix prochaines années, gagneront leurs propres étoiles Michelin. »

Europe

Accord UE-Mercosur: von der Leyen veut avancer, un bloc de pays autour de la France entend bloquer

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Accord UE-Mercosur: von der Leyen veut avancer, un bloc de pays autour de la France entend bloquer

À Montevideo, Ursula von der Leyen tente de faire avancer l’accord UE-Mercosur, mais un front de résistance mené par la France menace de le faire échouer.

L’accord de libre-échange entre l’Union européenne (UE) et le Mercosur, un projet ambitieux visant à créer un marché de plus de 700 millions de consommateurs, se trouve à un tournant décisif. Alors que la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, s’efforce de finaliser les négociations lors du sommet du Mercosur à Montevideo, une coalition de pays européens, emmenée par la France, s’emploie à bloquer le processus.

Les discussions autour de cet accord, initiées en 1999, ont récemment connu un regain d’intérêt sous l’impulsion de plusieurs pays clés. Le Brésil, l’Allemagne et l’Espagne notamment, souhaitent conclure avant l’entrée en fonction de Donald Trump, qui menace de renforcer les droits de douane. Le ministre uruguayen des Affaires étrangères, Omar Paganini, a évoqué des « détails minimes » restant à régler, laissant entendre que l’accord pourrait être scellé dès vendredi. Cependant, la réalité des négociations est plus complexe.

Von der Leyen, optimiste quant à la finalisation de l’accord, a posté sur X : « La ligne d’arrivée est en vue. Travaillons ensemble, franchissons-la. » Pourtant, cette perspective est loin de faire l’unanimité. En France, le président Emmanuel Macron a clairement exprimé son opposition, déclarant que l’accord est « inacceptable en l’état ». Il a réitéré son engagement à défendre la « souveraineté agricole » française, une position soutenue par l’Elysée sur les réseaux sociaux.

Cette opposition n’est pas isolée. La France a réussi à rallier d’autres pays européens à sa cause. Le Premier ministre polonais, Donald Tusk, et l’Italie, par la voix de ses sources gouvernementales, ont également manifesté leur désapprobation. Ces pays exigent des garanties supplémentaires pour protéger leurs secteurs agricoles, craignant une concurrence déloyale de la part des produits sud-américains. Pour bloquer l’accord, il suffirait que la France et trois autres pays représentant plus de 35% de la population de l’UE s’y opposent.

Les défenseurs de l’accord mettent en avant les avantages économiques, notamment pour les exportateurs européens qui pourraient bénéficier de nouveaux débouchés, et l’importance de ne pas laisser le champ libre à la Chine. Toutefois, les critiques, principalement des ONG et des mouvements de gauche, soulignent les risques environnementaux, notamment l’accélération de la déforestation en Amazonie et l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre. Greenpeace a qualifié le texte de « désastreux » pour l’environnement, privilégiant les profits des entreprises.

En France, les agriculteurs, inquiets de la concurrence que pourrait engendrer cet accord, ont multiplié les manifestations pour exprimer leur désaccord. La tension autour de cet accord illustre les divergences d’intérêts entre les besoins économiques à court terme et les considérations écologiques et sociales à long terme.

L’avenir de l’accord UE-Mercosur dépendra donc non seulement des négociations techniques, mais aussi de la capacité des pays européens à concilier leurs intérêts divergents. La conférence de presse conjointe prévue à l’issue du sommet pourrait apporter des éclaircissements, mais il est clair que la route vers la ratification est encore semée d’embûches.

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Grève au journal britannique The Guardian contre la vente de son édition dominicale

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Grève au journal britannique The Guardian contre la vente de son édition dominicale

En réponse à la vente potentielle de The Observer, les journalistes du Guardian et de son édition dominicale entament une grève inédite depuis un demi-siècle.

Les journalistes du journal britannique The Guardian, ainsi que ceux de son édition du dimanche, The Observer, se sont mobilisés pour une grève de 48 heures, un événement marquant car il s’agit de la première action de ce type en plus de cinquante ans. Cette grève, qui coïncide avec le 233ème anniversaire de la première parution de The Observer, vise à contester la décision du Guardian Media Group (GMG) de vendre ce vénérable hebdomadaire à Tortoise Media, un site d’actualité lancé en 2019.

Le GMG avait annoncé en septembre dernier son intention de céder The Observer, reconnu par le Guinness World Records comme le plus ancien journal dominical au monde. Le syndicat National Union of Journalists (NUJ) a réagi avec vigueur, appelant à cette grève pour exprimer le mécontentement général face à ce projet de vente. Laura Davison, secrétaire générale du NUJ, a souligné l’importance de The Observer dans le paysage médiatique britannique et a plaidé pour une réévaluation des options afin de garantir un avenir pérenne pour les deux publications.

La vente à Tortoise Media, dirigé par James Harding, ancien rédacteur en chef du Times et de la BBC, et Matthew Barzun, ancien ambassadeur des États-Unis au Royaume-Uni, soulève des inquiétudes quant à l’avenir éditorial et la ligne directrice de The Observer. Les journalistes craignent que cette transaction ne modifie l’identité unique et la mission de ce journal, qui a été acquis par le Guardian Media Group en 1993.

Cette action syndicale met en lumière les tensions croissantes entre les impératifs économiques des groupes de presse et les aspirations professionnelles des journalistes à préserver l’indépendance et l’intégrité de leur travail. La grève, bien que symbolique, témoigne d’un engagement profond des rédacteurs à défendre un journal qui a marqué l’histoire du journalisme britannique.

Le débat sur l’avenir de The Observer est loin d’être clos, et cette grève pourrait bien être le prélude à des négociations plus approfondies entre les parties prenantes pour trouver une solution qui respecte l’héritage de ce journal emblématique tout en répondant aux défis contemporains de l’industrie des médias.

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Ukraine: Zelensky se dit prêt à des concessions si l’Otan protège les territoires contrôlés par Kiev

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Ukraine: Zelensky se dit prêt à des concessions si l'Otan protège les territoires contrôlés par Kiev

Le président ukrainien envisage de placer sous protection de l’OTAN les territoires contrôlés par Kiev en échange d’un arrêt des hostilités avec la Russie.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a récemment exprimé sa volonté de faire des concessions territoriales à la Russie, à condition que l’OTAN offre des garanties de sécurité pour les zones actuellement sous contrôle ukrainien. Cette proposition intervient dans un contexte de tensions accrues et de menaces d’escalade militaire.

Alors que la guerre se prolonge depuis presque trois ans, l’Ukraine fait face à une situation complexe. La menace de nouvelles frappes russes, notamment avec le missile « Orechnik », et l’imminence du retour de Donald Trump à la présidence américaine, rendent l’avenir incertain. Zelensky, conscient des difficultés sur le terrain, propose une solution qui pourrait stabiliser la situation, même si elle implique un compromis sur les territoires occupés par la Russie.

L’objectif principal de Zelensky est de mettre fin à la phase active du conflit. En plaçant les territoires contrôlés par Kiev sous l’égide de l’OTAN, il espère non seulement sécuriser ces zones, mais aussi créer un cadre diplomatique pour la récupération des régions annexées par la Russie. Cette approche pragmatique reflète une volonté de paix, tout en reconnaissant les réalités militaires actuelles.

Cependant, cette proposition ne se fait pas sans risque. L’Ukraine a toujours maintenu une position ferme contre toute cession de territoire, une ligne rouge que Zelensky semble maintenant prêt à redéfinir. Les pourparlers avec l’OTAN pourraient être compliqués par les exigences de Vladimir Poutine, qui insiste sur un retrait ukrainien de territoires supplémentaires et refuse catégoriquement l’adhésion de l’Ukraine à l’alliance.

Les récents développements montrent une intensification des hostilités, avec des frappes russes massives sur les territoires ukrainiens et des menaces directes contre Kiev. La rhétorique belliqueuse de Moscou, couplée à une coopération accrue avec des acteurs comme la Corée du Nord, contribue à une escalade dangereuse. Face à cette situation, Zelensky a multiplié les échanges avec les leaders occidentaux, cherchant à renforcer le soutien international.

Les réactions des dirigeants occidentaux sont mitigées. Emmanuel Macron a condamné fermement les actions russes, soulignant l’illégalité et l’inhumanité des frappes indiscriminées. De son côté, Antony Blinken a réaffirmé l’engagement américain à soutenir l’Ukraine, notamment par une augmentation des livraisons d’armes et l’autorisation d’utiliser des missiles longue portée contre la Russie.

La proposition de Zelensky marque un tournant potentiel dans la stratégie ukrainienne face à la guerre. Elle soulève des questions sur l’équilibre entre la sécurité immédiate et les aspirations territoriales à long terme de l’Ukraine. La suite des événements dépendra des réactions de l’OTAN et de la communauté internationale, ainsi que de la réponse de la Russie à cette initiative diplomatique audacieuse.

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