Nous rejoindre sur les réseaux

Économie

Jemna, l’oasis tunisienne qui cultive l’autogestion depuis la révolution

Article

le

Dans le sud tunisien, une palmeraie autogérée redonne vie à toute une région, défiant les obstacles politiques avec un modèle économique solidaire.

Au cœur d’une région aride, les habitants de Jemna ont transformé leur destin en reprenant le contrôle d’une palmeraie historique après la chute du régime de Ben Ali en 2011. Quinze ans plus tard, ce laboratoire d’autogestion fait vivre des dizaines de familles et finance des projets locaux, sans compter sur l’État.

Autrefois exploitée par des proches du pouvoir à des tarifs dérisoires, la palmeraie est désormais gérée par une association locale qui réinvestit l’intégralité des bénéfices dans la communauté. Grâce à la culture des dattes Deglet Nour, près de 160 emplois ont été créés, dont une majorité de saisonniers pendant les récoltes. Les revenus ont permis de construire des infrastructures essentielles : un marché, des salles informatiques pour les écoles, et même un espace dédié aux familles endeuillées dans le cimetière communal.

Cette réussite n’a pourtant pas été facile. Les habitants ont dû résister pacifiquement aux pressions gouvernementales, défendant leur droit à une gestion collective. Aujourd’hui, ils réclament une reconnaissance légale de leur modèle, proposant de régulariser leur situation en payant les loyers impayés depuis 2011.

Inspirés par une tradition de justice sociale et de débats publics, les Jemniens ont su préserver leur unité malgré les divergences idéologiques. Leur prochain objectif ? Construire une usine de transformation des dattes pour employer durablement une centaine de femmes. Une preuve que, même dans l’adversité, l’autogestion peut porter ses fruits.

Click to comment

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Les + Lus