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Haïti et la France : l’héritage toxique d’une dette coloniale de 127 ans

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Pendant plus d’un siècle, Haïti a été étranglée par une indemnité imposée par la France en échange de son indépendance, plongeant le pays dans une spirale de pauvreté et d’instabilité.

En 1825, Haïti, première république noire issue d’une révolte d’esclaves, se voit contrainte de payer une somme exorbitante à la France pour obtenir la reconnaissance de son indépendance. Le roi Charles X exige 150 millions de francs-or, une somme démesurée pour l’époque, sous peine de voir son jeune État isolé diplomatiquement et menacé militairement. Ne pouvant honorer cette dette immédiatement, Haïti emprunte auprès de banques françaises, s’enfonçant dans un cycle infernal de remboursements et d’intérêts.

Cette « double dette », à la fois indemnité et emprunt, a asphyxié l’économie haïtienne pendant 127 ans, jusqu’en 1952. Les fonds détournés pour satisfaire Paris ont privé le pays d’investissements essentiels : routes, écoles, hôpitaux. Selon des historiens, ce fardeau financier a largement contribué à la fragilité institutionnelle et aux crises politiques récurrentes qui secouent encore Haïti aujourd’hui.

La Fondation pour la mémoire de l’esclavage qualifie cet épisode de « spirale de dépendance néocoloniale ». Pour de nombreux Haïtiens, cette dette symbolise l’injustice persistante du colonialisme, où la victoire contre l’oppresseur s’est transformée en une nouvelle forme d’asservissement économique. Alors que le bicentenaire de cette reconnaissance forcée approche, la question des réparations et de la mémoire collective reste brûlante, tant à Port-au-Prince qu’à Paris.

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