L’ONG écologiste, visée par une lourde sanction financière, promet de se battre pour défendre ses actions et ses valeurs.
Greenpeace se retrouve dans une situation critique après une décision de justice américaine. L’organisation a été condamnée à verser plus de 665 millions de dollars à Energy Transfer, l’exploitant de l’oléoduc Dakota Access Pipeline. Cette condamnation, rendue le 19 mars, fait suite à des années de mobilisation de l’ONG contre ce projet controversé, jugé néfaste pour l’environnement et les droits des populations autochtones.
L’affaire remonte à 2016, lorsque Greenpeace s’est associée à la tribu des Sioux de Standing Rock et à d’autres groupes écologistes pour s’opposer à la construction de l’oléoduc. Les manifestants dénonçaient notamment la menace que représentait ce projet pour les terres sacrées des Sioux et leurs ressources en eau potable. Des milliers de personnes avaient rejoint le mouvement, donnant lieu à des mobilisations massives et médiatisées.
Le jury a estimé que Greenpeace était responsable de la « majorité des griefs » formulés par Energy Transfer. Face à cette décision, l’ONG a immédiatement annoncé son intention de faire appel. « Vous ne pouvez pas mettre en faillite un mouvement », a déclaré Sushma Raman, une représentante de Greenpeace, soulignant la détermination de l’organisation à poursuivre son combat.
Cette condamnation soulève des inquiétudes quant à l’impact sur la liberté d’expression et le droit de manifester. Michael Burger, expert en droit climatique à l’université de Columbia, qualifie ce jugement de « dangereux et potentiellement préjudiciable ». Il déplore l’absence de garde-fous juridiques pour protéger les organisations contre les poursuites abusives.
Malgré cette amende colossale, Greenpeace refuse de baisser les bras. « Nous ne reculerons pas et nous ne serons pas réduits au silence », a affirmé Kristin Casper, membre du conseil général de Greenpeace International. L’ONG a également déposé une plainte contre Energy Transfer devant un tribunal néerlandais, invoquant des lois européennes contre les procédures abusives. Cette bataille juridique, qui s’annonce longue et complexe, pourrait redéfinir les limites de l’activisme environnemental à l’échelle mondiale.