Le géant américain a été reconnu coupable d’avoir faussé la concurrence pendant plus de dix ans, selon une décision judiciaire sans appel.
Une décision historique vient de tomber dans l’affaire opposant Google aux autorités américaines. Le groupe a été formellement reconnu coupable d’avoir instauré un monopole sur le marché de la publicité digitale, selon le verdict rendu par une juge fédérale. Les preuves présentées démontrent que l’entreprise a délibérément mis en place des stratégies anticoncurrentielles pour verrouiller ce secteur lucratif.
Le jugement, qui s’appuie sur une analyse détaillée de 115 pages, souligne que Google a systématiquement lié ses outils de gestion publicitaire à des clauses contractuelles restrictives. Cette intégration forcée a permis au géant du numérique de consolider sa position dominante, tout en marginalisant ses concurrents. La juge a également pointé du doigt des modifications techniques volontaires, conçues pour désavantager les plateformes rivales.
Les conséquences de ces pratiques ont été sévères : hausse artificielle des tarifs, déséquilibre dans la répartition des revenus et entraves à l’innovation. Les éditeurs de sites web, notamment les médias, figurent parmi les principales victimes de ce système. La justice a exigé que les parties concernées proposent sous sept jours des mesures correctives, qui pourraient inclure une cession d’actifs.
Cette condamnation s’inscrit dans un contexte plus large de tensions réglementaires autour des GAFAM. Google fait déjà face à une autre décision judiciaire pour entrave à la concurrence dans le domaine des moteurs de recherche. Les autorités américaines réclament désormais des restructurations majeures, dont un possible démantèlement de certaines activités clés comme le navigateur Chrome.
L’entreprise, qui conteste fermement ces accusations, argue que le procès repose sur une vision obsolète du marché publicitaire. Elle met en avant l’évolution des supports, comme les applications mobiles ou les réseaux sociaux, pour minimiser la portée du verdict. Mais la justice semble avoir tranché : les méthodes employées par Google ont bel et bien franchi la ligne rouge de la concurrence loyale.