Alors que l’armée israélienne intensifie ses opérations terrestres et aériennes dans la bande de Gaza, le président Isaac Herzog exprime son trouble face à la reprise des combats. Une crise humanitaire sans précédent s’installe dans le territoire palestinien.
L’armée israélienne a annoncé vendredi l’extension de ses opérations militaires dans le sud de la bande de Gaza, marquant une nouvelle étape dans l’escalade du conflit. Ces actions interviennent après une trêve fragile de deux mois, rompue mardi par des bombardements massifs visant à faire pression sur le Hamas pour la libération des 58 otages encore détenus. Le président israélien Isaac Herzog a exprimé son inquiétude dans une déclaration vidéo, qualifiant la situation de « profondément troublante », sans toutefois nommer directement le Premier ministre Benjamin Netanyahu.
Depuis la reprise des frappes, les bilans humains sont alarmants. La Défense civile de Gaza rapporte au moins 504 morts, dont plus de 190 enfants. Les opérations terrestres se concentrent désormais sur plusieurs zones, notamment Chaboura à Rafah, dans le sud du territoire, ainsi que dans le nord et le centre. Selon le porte-parole du gouvernement israélien, David Mencer, l’armée contrôle désormais une grande partie de Gaza et établit une zone tampon entre le nord et le sud.
Parallèlement, les tensions régionales s’intensifient. L’armée israélienne a mené des frappes aériennes au sud et à l’est du Liban contre le Hezbollah, allié du Hamas. En réponse, le mouvement palestinien a lancé des roquettes vers Tel-Aviv, visant à riposter aux « massacres de civils » qu’il attribue à Israël. Un missile tiré par les rebelles Houthis du Yémen a également été intercepté dans la nuit de jeudi à vendredi.
Face à cette situation, le Hamas a appelé la Ligue arabe et l’Organisation de la coopération islamique à intervenir pour mettre fin à ce qu’il qualifie de « génocide ». Le président français Emmanuel Macron a annoncé une visite en Égypte début avril pour discuter de la reconstruction de Gaza et plaider pour un cessez-le-feu immédiat, ainsi que pour une solution politique à deux États.
Sur le terrain, la population palestinienne endure des conditions de vie désastreuses. Philippe Lazzarini, chef de l’UNRWA, a dénoncé un « déchaînement sans fin des épreuves les plus inhumaines ». Les témoignages des habitants, comme celui de Maysaa Abou Nasr, décrivent une existence marquée par la peur, les déplacements forcés et la destruction. « Nous sommes épuisés », confie-t-elle, tandis que d’autres réclament un cessez-le-feu immédiat.
Benjamin Netanyahu, soutenu par l’ancien président américain Donald Trump, maintient une ligne dure, affirmant que les frappes actuelles ne sont « que le début ». Il insiste sur la nécessité d’une pression militaire pour obtenir la libération des otages. Cependant, les négociations menées par le Qatar, les États-Unis et l’Égypte sont dans l’impasse, le Hamas exigeant un cessez-le-feu permanent et le retrait israélien de Gaza, tandis qu’Israël réclame la démilitarisation du territoire.
La crise humanitaire s’aggrave avec le blocage de l’aide et la coupure de l’électricité, plongeant les 2,4 millions d’habitants de Gaza dans une situation critique. Depuis le début du conflit en octobre 2023, les pertes humaines sont colossales, avec plus de 49 000 morts côté palestinien, selon les chiffres du ministère de la Santé de Gaza, jugés fiables par l’ONU. En Israël, l’attaque du 7 octobre a fait 1 218 victimes, majoritairement civiles.
Alors que les tensions montent et que les appels à la paix se multiplient, l’avenir de la région reste incertain, avec des populations prises en étau entre les exigences politiques et les réalités tragiques du terrain.