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Économie

Eaux minérales sous surveillance : le Sénat dévoile ses conclusions explosives

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Après des mois d’enquête, les sénateurs lèvent le voile sur les pratiques controversées de l’industrie des eaux embouteillées, mettant en cause à la fois les industriels et les autorités de contrôle.

Le rapport tant attendu de la commission sénatoriale jette une lumière crue sur les dérives du secteur des eaux minérales en France. Les investigations, menées pendant six mois avec plus de 70 auditions, révèlent des manquements graves dans l’application des réglementations européennes, notamment concernant l’utilisation de traitements interdits pour masquer des contaminations bactériologiques.

Au centre des préoccupations : les pratiques de Nestlé Waters, propriétaire de marques emblématiques comme Perrier ou Contrex, accusé d’avoir recours à des filtres ultraviolets et à du charbon actif non autorisés. Ces procédés, bien que justifiés par l’entreprise comme des mesures de sécurité sanitaire, violent clairement la législation qui impose une pureté naturelle des eaux minérales. Une affaire judiciaire pour tromperie est d’ailleurs en cours à Paris, suite à des plaintes d’associations de consommateurs.

Les sénateurs pointent également les lacunes des pouvoirs publics dans leur rôle de surveillance. Malgré des alertes remontant jusqu’à l’Élysée dès 2021, les autorités ont tardé à réagir, validant même a posteriori un plan de transformation des sites de Nestlé Waters incluant des microfiltres jugés problématiques par certains experts. Des documents confidentiels, transmis par la présidence de la République mais non exploités, alimentent les suspicions d’ingérence politique.

La situation reste tendue sur le terrain. Dans le Gard, la préfecture a sommé Nestlé de retirer ses systèmes de microfiltration d’ici deux mois, considérant qu’ils altèrent la composition microbienne de l’eau. Une décision cruciale pend également concernant le renouvellement de l’autorisation d’exploitation de la source Perrier, après un avis défavorable des hydrogéologues mandatés par l’État.

Avec un marché estimé à 3 milliards d’euros annuels et des milliers d’emplois en jeu, l’industrie tente de limiter la casse. Le syndicat professionnel (SESEMN) a récemment défendu l’image d’une filière globalement vertueuse, rejetant l’amalgame avec des cas isolés. Pourtant, un rapport de l’Igas en 2022 avait déjà révélé que 30% des marques testées utilisaient des traitements non conformes – un document longtemps resté confidentiel.

Ce scandale soulève des questions plus larges sur la transparence et la sécurité sanitaire, alors que les consommateurs français, premiers buveurs d’eau en bouteille au monde, attendent des garanties incontestables. Les recommandations du Sénat pourraient bien redessiner les contours d’un secteur sous pression.

1 Commentaire

1 Commentaire

  1. TOUFOULECAM

    19 mai 2025 at 7 h 10 min

    Les autorités de contrôle ont fait un rapport que l’état composé de cou.lles molles a mis sous le tapis.
    La transparence et la sécurité sanitaire passe au deuxième plan derrière la paix sociale.

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