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Des étudiants serbes parcourent 1 400 km à vélo pour dénoncer la corruption

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Une arrivée triomphale à Strasbourg marque l’aboutissement d’un périple engagé contre les dérives du pouvoir en Serbie.

Quatre-vingts jeunes Serbes ont achevé mardi leur traversée de l’Europe à bicyclette, parcourant plus de 1 400 kilomètres depuis Novi Sad jusqu’à Strasbourg. Leur objectif : alerter les institutions européennes sur la corruption endémique qui mine leur pays. Accueillis par une foule en liesse sur la place Kléber, ils ont franchi les derniers mètres sous les applaudissements et les slogans de soutien, dont le désormais célèbre « Pumpaj », devenu emblématique de leur lutte.

Ce voyage, baptisé « À vélo pour la vérité », a duré près de deux semaines et les a conduits à travers six nations, avec des étapes symboliques comme Budapest, Vienne ou Munich. Leur initiative s’inscrit dans un mouvement plus large de protestation né après l’effondrement mortel d’un auvent à la gare de Novi Sad en novembre dernier, un drame ayant coûté la vie à seize personnes. Pour beaucoup, cet accident illustre les négligences et les malversations qui rongent les infrastructures publiques.

Les manifestants réclament notamment la transparence totale sur les contrats de rénovation attribués à des entreprises étrangères, ainsi que des réformes structurelles pour en finir avec l’impunité. Malgré quelques concessions, comme la démission du Premier ministre en janvier, les autorités serbes refusent toujours de publier l’intégralité des documents incriminés.

Mercredi, une marche est prévue dans les rues de Strasbourg, passant devant le Conseil de l’Europe et la Cour européenne des droits de l’homme, avant de rejoindre le Parlement européen. Les organisateurs entendent ainsi interpeller directement les décideurs du Vieux Continent, exigeant justice et démocratie pour la Serbie.

Face à cette mobilisation, le président Aleksandar Vučić a récemment lancé un contre-mouvement politique, accusant les manifestants d’être manipulés par des « puissances étrangères ». Une rhétorique qui ne semble pas entamer la détermination de ces jeunes, bien décidés à faire entendre leur voix jusqu’au bout.

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