France
Début des vendanges dans le Bordelais : des raisins gorgés de soleil, un millésime prometteur
Sur la table de tri du Château Carbonnieux, grand cru classé de Graves, les grappes de sauvignon blanc aux reflets dorés défilent sous le regard acéré d’un saisonnier: dans le Bordelais, les fruits gorgés de soleil annoncent un millésime 2022 prometteur.
Le domaine viticole, installé en AOC Pessac-Léognan, aux portes de Bordeaux, est l’un des premiers de la région à avoir sorti les sécateurs.
En raison de la sécheresse et des épisodes successifs de canicule, les baies, 30% à 40% plus petites que d’habitude, se sont vite gorgées en sucre, avec 13,5 degrés d’alcool potentiel sur les premières parcelles récoltées.
« Il y a quelques raisins confits par le soleil mais les grappes sont compactes, vraiment magnifiques, étonnamment dorées, c’est le rêve si l’on passe à côté des orages dévastateurs », se réjouit Andréa Perrin, maître de chai et quatrième génération de cette famille à la tête de ce célèbre château produisant du vin depuis plus de sept siècles.
A cause de la sécheresse, « il y aura un petit manque à gagner, moins de volume, donc moins de bouteilles, mais par rapport aux conditions météo que nous subissons, c’est un millésime assez inespéré pour l’instant », estime-t-il.
« Les équilibres sucre-acidité sur les parcelles sont très bons. C’est agréable à déguster », abonde, « confiant », son père Eric Perrin, l’un des copropriétaires du château de 42 hectares, qui produit 40% en blancs et 60% en rouges.
Ici, la vigne a échappé au gel, survenu avant l’arrivée des premiers bourgeons, à la grêle et au mildiou, ce champignon dévastateur qui ne s’est pas développé à la faveur d’un printemps chaud et sec.
Malgré la sécheresse, la plante n’a pas connu de phénomène de blocage, gardant son vert vif.
« Grâce aux méthodes culturales, le feuillage n’a pas jauni car le système racinaire est allé puiser l’eau en profondeur », explique Eric Perrin, rassuré par « la précocité végétative pour la maturité de ses raisins » qui permettra de récolter les merlots début septembre puis 15 jours plus tard les cabernets sauvignons.
Et les fines gouttes de pluie arrosant au même moment ses parcelles sont un autre motif de satisfaction: « Comme disait notre grand-père, c’est de l’or qui tombe ! », sourit-il.
Débute toutefois pour les propriétaires une course contre la montre pour éviter que l’acidité du fruit ne s’effondre. Car avec les températures caniculaires, toutes les parcelles ont évolué inhabituellement à la même vitesse. « Pour garder la fraîcheur, il va falloir aller vite », explique encore Andréa Perrin, qui espère reproduire le bon millésime de 2020.
En plein été, le vignoble doit faire face à un autre défi : trouver le personnel saisonnier nécessaire pour « augmenter la cadence de ramassage ».
Régénérer Bordeaux
Si Château Carbonnieux a échappé aux vicissitudes de la météo contrairement à certains vignobles du Médoc ou du Pays Foyen touchés par des épisodes violents de grêle, le Bordelais dans sa globalité peut espérer beaucoup de son cru de 2022.
« Ce sera un millésime très particulier, qui va donner des vins aux arômes que l’on n’a pas l’habitude de voir », s’enthousiasme Olivier Dauga, consultant en vins.
« Celui qui peut récolter des fruits sains, pas trop marqués par tous les incidents climatiques, y compris les fumées des incendies (survenus en Gironde en juillet et août), la qualité des raisins est là, avec des PH élevés et des vins qui seront généreux, plus amples en bouche, sans dureté ».
Chez les blancs, moins de notes d’agrumes et plus de fruits blancs, d’abricots un peu mûrs et des notes de miel. Chez les rouges, place aux fruits confits, à la cerise noire et aux épices. « Le problème, ce sera l’équilibre des vins », estime ce spécialiste.
Dans ces vins aux maturités différentes, peut se voir aussi une « projection du Bordeaux » avec des conditions météorologiques appelées à se répéter avec le changement climatique.
De même, face au phénomène critique du « Bordeaux Bashing », ces évolutions pourraient « régénérer son image classique » auprès des boudeurs, selon lui
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France
« Un viol est un viol ! »: Gisèle Pelicot se dit « humiliée » face aux 51 accusés
Gisèle Pelicot a exprimé son indignation face aux avocats cherchant à minimiser les viols qu’elle a subis, insistant que « un viol est un viol ». Son témoignage poignant a marqué une étape clé dans ce procès retentissant.
Lors du procès des viols de Mazan, Gisèle Pelicot, figure centrale de cette affaire, a brisé son silence avec colère. Face à une salle d’audience où plusieurs des 51 accusés se tenaient, elle a dénoncé l’attitude des avocats qui tentaient de relativiser la gravité des faits. Pelicot, victime de viols entre 2011 et 2020, a notamment rejeté avec force les propos d’un avocat suggérant qu’il pouvait exister différents degrés de viol. Avec fermeté, elle a martelé qu' »un viol est un viol », condamnant toute tentative de minimiser la gravité des actes subis.
Gisèle Pelicot a également témoigné de l’humiliation ressentie depuis le début du procès, exacerbée par les insinuations d’un prétendu consentement lié à son état d’ébriété. Elle a rappelé qu’elle se trouvait dans un état de quasi-coma au moment des faits, ce que des vidéos encore à diffuser prouveront. Des experts, même masculins, ont été choqués par ces enregistrements, selon ses dires.
Le procès a pris une autre dimension lorsque Jean-Pierre M., l’un des accusés, a reconnu être « un violeur » et a réclamé une sanction sévère. Ce dernier, bien qu’impliqué dans des crimes similaires, n’est pas poursuivi pour les agressions contre Gisèle Pelicot, mais contre sa propre épouse. Le récit de son enfance traumatisée par des violences sexuelles répétées de la part de son père a donné un aperçu du climat de silence et de souffrance qui entoure souvent ces actes.
L’affaire des viols de Mazan soulève une vaste réflexion sur la responsabilité des hommes dans les violences sexuelles. Des voix, comme celle du journaliste Karim Rissouli, soulignent l’importance de cette prise de conscience collective, évoquant même « le premier grand procès de la masculinité » en France. Associations féministes et personnalités publiques appellent à une rupture avec la complicité silencieuse des hommes face aux violences faites aux femmes.
Économie
Michel Barnier envisage d’augmenter les impôts face à la situation budgétaire
Michel Barnier, Premier ministre, a laissé entendre qu’une augmentation des impôts était envisagée en raison de la situation alarmante des comptes publics. Bien que les détails restent flous, cette perspective suscite des réactions contrastées au sein de la majorité et de l’opposition.
Michel Barnier a récemment laissé entendre qu’il ne s’interdirait pas de revoir la fiscalité à la hausse, en raison de la détérioration des finances publiques. Si la forme exacte de cette éventuelle augmentation d’impôts n’a pas encore été clarifiée, l’hypothèse a été évoquée lors de plusieurs réunions, notamment avec le groupe Ensemble pour la République (EPR) à l’Assemblée. Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur démissionnaire, a d’ailleurs confirmé avoir reçu cette indication directement du Premier ministre lors d’un entretien privé. « Michel Barnier m’a dit qu’il augmenterait les impôts », a-t-il déclaré, exprimant une certaine inquiétude face à l’incertitude qui plane encore autour des modalités et des cibles de cette potentielle réforme fiscale.
Cette annonce s’inscrit dans un contexte financier tendu. Le Premier président de la Cour des Comptes, Pierre Moscovici, a récemment souligné que le débat fiscal ne pouvait plus être éludé, compte tenu de l’état préoccupant des finances publiques. En privé, Michel Barnier a critiqué la gestion de son prédécesseur à Bercy, Bruno Le Maire, et justifié la nécessité d’une révision fiscale, malgré le malaise que cela suscite. « Ce n’est pas par plaisir que je vais devoir augmenter les impôts, mais la situation est catastrophique », aurait-il confié à certains de ses interlocuteurs.
Parmi les pistes explorées, le Premier ministre semble pencher pour une révision de l’impôt sur les sociétés, un levier qui pourrait, selon ses proches, permettre de redresser les comptes publics tout en stimulant l’économie. D’autres élus de sa majorité, notamment certains membres des Républicains (LR), plaident pour le rétablissement de l’impôt sur la fortune (ISF), une mesure très populaire auprès de l’opinion publique et qui pourrait être perçue comme un geste en direction de la gauche.
Cependant, cette perspective divise profondément. Du côté des Républicains, l’augmentation des impôts est perçue comme une ligne rouge infranchissable. Laurent Wauquiez, président du groupe Droite Républicaine, a réaffirmé sa ferme opposition à toute hausse des prélèvements, estimant que la France se situe déjà parmi les pays où la pression fiscale est la plus élevée. Selon lui, c’est dans la rationalisation des dépenses que se trouve la solution, et non dans l’alourdissement des impôts.
La question de l’imposition risque donc de devenir un point de crispation majeur dans les semaines à venir, à la fois au sein de la majorité, où certains soutiennent cette option, et dans l’opposition, notamment au sein du Rassemblement National, qui pourrait envisager de déposer une motion de censure si une telle mesure venait à être actée. Quant à Michel Barnier, il devra bientôt présenter son discours de politique générale, où il sera attendu au tournant sur ces enjeux cruciaux pour l’avenir économique du pays.
France
Brigitte Macron femme transgenre: deux femmes condamnées pour diffamation
Deux femmes, ayant diffusé une rumeur transphobe à l’encontre de Brigitte Macron, ont été condamnées pour diffamation. Elles doivent verser 8 000 euros de dommages et intérêts à la Première dame et 5 000 euros à son frère.
Deux femmes ont été condamnées par le tribunal correctionnel de Paris pour avoir propagé une infox virale selon laquelle Brigitte Macron serait une femme transgenre. Elles doivent payer une amende de 500 euros avec sursis ainsi qu’un total de 8 000 euros de dommages et intérêts à Brigitte Macron, et 5 000 euros à son frère, Jean-Michel Trogneux.
Ce verdict fait suite à la diffusion d’une longue « interview » sur YouTube en 2021, où l’une des femmes, Amandine Roy, autoproclamée « médium », interrogeait Natacha Rey, une prétendue journaliste autodidacte. Ensemble, elles relayaient cette théorie conspirationniste, basée sur la fausse idée que Brigitte Macron n’aurait jamais existé, et que son frère aurait pris son identité après un changement de sexe.
L’avocat de Brigitte Macron, Me Jean Ennochi, a souligné l’importance de cette décision, bien qu’il ait qualifié cela de simple application de la loi. Il a rappelé les dommages considérables causés par cette rumeur, qui avait rapidement pris une ampleur internationale. En réponse, la Première dame a décidé de porter plainte en janvier 2022, aboutissant à ce jugement.
La rumeur avait eu un écho mondial, notamment aux États-Unis, où elle avait été relayée dans des cercles d’extrême droite. Ce phénomène s’inscrit dans une tendance inquiétante qui a également visé d’autres figures politiques féminines, telles que Michelle Obama ou Kamala Harris, souvent victimes de fausses informations à caractère transphobe.
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