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Côte d’Opale : le paradoxe des plages où cohabitent vacanciers et migrants

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Sur fond de vagues turquoise et de parasols colorés, une autre réalité se dessine : celle d’exilés épuisés cherchant l’ombre d’une gare, tandis que des habitants se mobilisent dans l’ombre.

Le littoral du nord de la France offre un spectacle contrasté. D’un côté, les estivants profitent du sable chaud et des criques pittoresques. De l’autre, des groupes d’hommes, souvent jeunes, errent près des voies ferrées ou des parkings, attendant une improbable traversée vers l’Angleterre. À Wimereux, station balnéaire réputée, cette dualité frappe plus qu’ailleurs.

Sous un soleil de plomb, les cabines de plage alignées côtoient des silhouettes recroquevillées à l’abri des bâtiments désaffectés. Certains viennent d’être délogés des dunes voisines, où ils espéraient embarquer clandestinement. Parmi eux, des Afghans, des Somaliens, des Égyptiens, tous unis par le même rêve : franchir la Manche.

Face à cette détresse, des citoyens ont choisi d’agir. Un collectif local, né en réaction à l’installation de campements éphémères, distribue nourriture, boissons et chargeurs de téléphone. Pour ces bénévoles, souvent retraités, il s’agit d’un engagement moral autant que politique. « C’est une forme de résistance », confie l’une d’elles, évoquant l’indifférence de certains voisins.

Pourtant, la solidarité ne fait pas l’unanimité. Des altercations ont éclaté, certains habitants reprochant aux aidants de « faciliter » le passage des migrants. Malgré tout, le mouvement persiste, palliant l’absence des grandes organisations humanitaires, absentes de cette zone.

La nuit venue, lorsque les touristes regagnent leurs locations, le paysage bascule. Les embarcations de fortune glissent vers les eaux sombres, tandis que les habitants, témoins malgré eux de ce drame quotidien, oscillent entre compassion et lassitude. Un dilemme qui, comme les marées, revient inlassablement.

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