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Société

Bayrou sous le feu des critiques : un duel tendu à l’Assemblée sur l’affaire Bétharram

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Le Premier ministre a vivement rejeté les accusations de mensonge et d’ingérence, lors d’une audition marathon marquée par des échanges musclés avec l’opposition.

Devant la commission d’enquête parlementaire, François Bayrou a fermement nié toute implication dans la dissimulation des violences commises au sein du collège-lycée Notre-Dame de Bétharram. Pendant plus de cinq heures, le chef du gouvernement a défendu sa version des faits, qualifiant cette audition de tentative politique pour le pousser à la démission. Il a dénoncé une focalisation excessive sur son rôle personnel, au détriment, selon lui, d’un débat centré sur les victimes.

Les accusations portées contre lui reposent sur des témoignages contradictoires, notamment ceux d’un ancien magistrat, d’un gendarme et d’une enseignante à la retraite. Bayrou a toutefois reconnu une « part de responsabilité collective », tout en insistant sur son ignorance des violences à l’époque des faits. À Bordères, près de Pau, le représentant des victimes, Alain Esquerre, a tempéré les critiques en soulignant que le Premier ministre n’était « pas la cause unique » du scandale, mais bien l’un des acteurs concernés.

L’audition a viré au règlement de comptes lorsque Paul Vannier, député de La France insoumise, a accusé Bayrou d’éluder ses responsabilités. Les échanges, souvent tendus, ont atteint leur paroxysme lorsque le Premier ministre a reproché à son contradicteur de mentir, suscitant des réactions indignées. En parallèle, Bayrou a contesté les déclarations d’une ancienne professeure affirmant l’avoir alerté à plusieurs reprises, qualifiant ses propos d’« affabulations ». Une sortie vivement critiquée par plusieurs élus, qui y ont vu une attaque injuste.

L’affaire, qui remonte aux années 1970-1990, implique des centaines de plaintes pour violences et agressions sexuelles au sein de l’établissement. Elle touche personnellement Bayrou, dont les enfants ont fréquenté ce lycée catholique et dont l’épouse y enseignait le catéchisme. Les révélations récentes sur des agressions subies par sa propre fille ont encore complexifié le dossier.

Malgré les tensions, le Premier ministre a annoncé la création d’une autorité indépendante dédiée à la protection des mineurs, promettant d’y associer les victimes. Une initiative qui ne suffira sans doute pas à apaiser les critiques, alors que sa popularité continue de chuter. La commission rendra ses conclusions fin juin, prolongeant une crise politique qui fragilise un peu plus l’exécutif.

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