Des cumuls dépassant 1,50 mètre et des mesures de confinement inédites plongent la région dans une atmosphère surréaliste.
Les Alpes subissent depuis vingt-quatre heures des chutes de neige d’une ampleur exceptionnelle pour la saison. Avec des hauteurs dépassant localement les 1,50 mètre, le paysage s’est transformé en un décor hivernal spectaculaire, contraignant les habitants et vacanciers à l’immobilisation. Plusieurs stations ont pris la décision radicale de confiner leurs populations pour éviter tout risque, une première pour un mois d’avril.
À Val-Claret-Tignes, les résidents décrivent une situation inédite. Les déplacements sont strictement encadrés, avec des plages horaires restreintes pour le ravitaillement. « On ne peut sortir que pendant une courte fenêtre, ensuite c’est le retour obligatoire à l’intérieur », explique un gérant d’hôtel, encore sous le choc. Les rues, habituellement animées, sont désertes, et les toits, nus la veille, portent désormais une épaisse couche blanche.
Du côté de Val-Thorens, la station la plus haute d’Europe, l’étonnement se mêle à l’inquiétude. « En une nuit, tout a disparu sous la neige. Les remontées mécaniques sont bloquées, les commerces fermés… C’est irréel », témoigne une vacancière. Les autorités locales ont décrété un confinement partiel, interdisant toute circulation non essentielle. Les forces de l’ordre surveillent le respect des consignes, tandis que les équipes de secours s’activent pour sécuriser les zones exposées aux avalanches.
Malgré les perturbations, certains responsables tentent de rassurer. « Le domaine skiable sera accessible dès que les conditions le permettront », promet un directeur de station, soulignant les efforts déployés pour déblayer les pistes. Mais la prudence reste de rigueur : plusieurs coulées de neige ont déjà été signalées en Savoie, rappelant la dangerosité de cet épisode météorologique hors norme. Entre fascination et appréhension, les Alpes vivent un moment historique, suspendu entre beauté et chaos.