Économie
A M’Brimbo en Côte d’Ivoire, le succès du cacao bio, meilleur et plus rentable
Avec la chute des prix du cacao pour la deuxième récolte annuelle, les planteurs de Côte d’Ivoire font grise mine. Mais pas à M’Brimbo, un prospère petit village où a été lancée il y a 11 ans la première coopérative de cacao bio du pays.
Sa production est achetée par la société française Ethiquable, spécialisée dans les produits équitables, pour fabriquer le chocolat « Grand Cru M’Brimbo » vendu dans les grandes surfaces en France. Et les cacaoculteurs de la Société coopérative équitable du Bandama (SCEB) de M’Brimbo se frottent les mains : ils vendent leur cacao biologique près du double du prix officiel.
« Quand les producteurs sont formés et bien payés, on est capables de faire du très bon cacao en Côte d’Ivoire. Les résultats sont là », se réjouit Arthur Gautier, ingénieur agronome d’Ethiquable, qui se rend régulièrement à M’Brimbo pour conseiller la coopérative.
Le bio, une solution pour en finir avec la « malédiction » du cacao ivoirien? Si ce pays d’Afrique de l’Ouest s’est imposé comme le premier producteur mondial avec 2 millions de tonnes et plus de 40% du marché, « l’or brun » n’enrichit guère ses planteurs. Plus de la moitié du million de cacaoculteurs ivoiriens – soit 5 à 6 millions de personnes avec leurs familles – vivent dans la pauvreté, produisant un cacao de qualité médiocre, transformé en tablettes et barres chocolatées par une demi-douzaine de multinationales qui empochent l’essentiel des profits.
La démarche menée par la SCEB et Ethiquable est radicalement différente de la logique productiviste promue par le gouvernement ivoirien depuis l’indépendance il y a 60 ans, qui a largement contribué à la destruction de 90% des forêts du pays et à une importante pollution des sols par les produits chimiques, herbicides et pesticides.
Formés par Ethiquable, s’inspirant des techniques utilisées en Amérique Latine, réputée pour la qualité de son cacao, les planteurs de la SCEB désherbent leurs champs manuellement et opèrent avec soin les étapes essentielles de la fermentation et du séchage des fèves, afin de développer le goût chocolaté intense typique du cacao ivoirien.
Qualité et traçabilité
La qualité des fèves est strictement contrôlée par la coopérative avant stockage et vente. Chaque sac de cacao est identifié avec le code de son producteur, la traçabilité est complète.
« Faire du bio c’est plus difficile, il faut plus de travail et plus de main d’oeuvre », explique Solo Bony, un planteur de M’Brimbo, « mais en fin de compte on gagne mieux sa vie ». Ethiquable paie le cacao bio 1.850 francs CFA (2,82 euros) par kilo à la SCEB, dont 1.350 FCFA pour le producteur, contre un prix officiel de 750 FCFA/kg pour le cacao conventionnel, même pas toujours respecté.
De plus, Ethiquable garantit le prix d’achat sur trois ans à la SCEB, alors que les producteurs de cacao conventionnel sont soumis au yoyo des cours du marché mondial fixés par les bourses des matières premières de Londres et New York.
Gagner mieux sa vie n’est pas la seule satisfaction des planteurs bio de M’Brimbo.
« C’est une fierté de faire un produit de qualité, naturel. Et c’est meilleur pour la santé », souligne Solo Bony. Les planteurs qui font du cacao conventionnel traitent leurs champs avec des herbicides et des pesticides « dont ne connaît pas la composition, sans se protéger, sans savoir que ça les tue à petit feu ».
La SCEB expérimente un laboratoire de production d’intrants biologiques – engrais et pesticides – fabriqués à partir de résidus végétaux locaux et destinés à être distribués à tous les producteurs de la coopérative pour améliorer les rendements.
« C’est naturel, moins cher et moins polluant que les produits industriels », argumente Richard Esmel, planteur et responsable de ce laboratoire qui emploie cinq personnes.
Du vélo à la moto
Les planteurs sont aussi formés à l’agroforesterie, technique de culture plus respectueuse de l’environnement et plus durable: cacaoyers plantés à l’ombre de grands arbres plutôt qu’en plein soleil, plantes légumineuses pour enrichir les sols, production diversifiée avec des arbres fruitiers.
« Une plantation de cacaoyers de variétés anciennes menée en bio et en agroforesterie offre un cacao de meilleur qualité, un rendement supérieur et produit pendant 50 ans, contre 20 ans pour une plantation conventionnelle », affirme Arthur Gautier.
La démarche bio entreprise à M’Brimbo est plus ambitieuse mais aussi plus satisfaisante que la simple certification « équitable » (pas de travail des enfants, respect de normes environnementales) attribuée à un peu plus du dixième du cacao ivoirien – 250.000 tonnes -, la prime liée à ce label restant insuffisante pour changer la vie des planteurs.
Président de la SCEB, Evariste Salo se félicite de s’être lancé dans le bio: « J’avais un vélo, j’ai une moto. J’ai pu scolariser mes enfants et construire une maison ».
La coopérative qui avait produit 13 tonnes de cacao avec 33 planteurs en 2010 devrait produire plus de 200 tonnes avec 264 planteurs cette année.
Comptant six employés, elle a investi dans un nouveau siège, un nouveau magasin de stockage de 300 tonnes et va se doter d’un laboratoire d’analyse pour améliorer encore la qualité de son cacao. Elle a aussi financé un dispensaire et une école pour le village, et aide les planteurs à faire face aux frais de scolarité et de santé grâce à sa caisse sociale.
« La SCEB c’est une petite production. Mais l’important, c’est de montrer qu’on peut faire autrement du cacao », analyse Christophe Eberhart, cofondateur d’Ethiquable, qui affirme vendre un quart du chocolat bio en grandes surfaces en France, un marché encore étroit (8% du total), mais en forte progression de +18% de 2019 à 2020.
A la suite du succès de la SCEB, une dizaine de coopératives ivoiriennes produisent actuellement du cacao bio, et d’autres sont en train de se lancer sur le marché.
Économie
Flambée des Prix : le kilo de pommes de terre grimpe de 23% en un an
Entre tensions géopolitiques et changements climatiques, les pommes de terre françaises subissent une hausse significative de leur coût.
Le prix des pommes de terre, ingrédient phare de la cuisine française, a connu une hausse spectaculaire de 23% en moyenne sur l’année écoulée. Cette augmentation, qui voit le filet de pommes de terre passer de 1,70 euro à 2,09 euros, est le résultat de plusieurs facteurs influençant le marché.
Selon Geoffroy d’Evry, président de l’Union nationale des producteurs de pommes de terre, cette flambée des prix est d’abord attribuable au début de la guerre en Ukraine. Ce conflit a engendré une tension considérable sur les prix des engrais et sur les coûts énergétiques. De plus, les épisodes caniculaires subis récemment ont gravement impacté la production française de ce tubercule.
Les répercussions de ces augmentations se font sentir à tous les niveaux de la chaîne de distribution. Les industriels ont dû faire face à une hausse de 50% du coût des pommes de terre en deux ans. En conséquence, les consommateurs observent une augmentation des prix de 25% pour les pommes de terre surgelées, de 20% pour les purées et de 18% pour les chips dans les supermarchés.
Les conditions climatiques extrêmes, comme les inondations récentes dans le Pas-de-Calais et les périodes de sécheresse de plus en plus fréquentes, soulignent l’influence croissante du risque climatique sur les récoltes. Ces événements mettent en évidence la vulnérabilité de la production agricole face aux changements climatiques.
Face à cette situation, il semble peu probable que les prix des pommes de terre connaissent une baisse dans un avenir proche. Cette hausse représente non seulement un défi économique pour les consommateurs mais soulève également des questions sur la durabilité et la résilience de l’agriculture face aux bouleversements climatiques et géopolitiques.
Économie
Tickets-restaurants pour les courses alimentaires : l’Assemblée adopte une prolongation jusqu’à fin 2024
Ce large vote de l’Assemblée (117 pour, 1 contre) doit encore être confirmé au Sénat.
Dans une réponse rapide à la crise inflationniste qui secoue le pays, l’Assemblée nationale a adopté, ce jeudi 23 novembre, la prolongation jusqu’à fin 2024 d’une mesure exceptionnelle concernant l’utilisation des tickets-restaurant. Cette décision, saluée par une majorité écrasante des députés (117 voix pour, 1 contre), est encore soumise à l’approbation du Sénat.
Cette dérogation, initialement prévue pour prendre fin le 31 décembre 2023, permet à environ 5,4 millions de salariés en France d’utiliser leurs tickets-restaurants pour des achats plus variés en supermarché, incluant des produits alimentaires non immédiatement consommables, tels que la farine, les pâtes, le riz, et la viande.
Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, a exprimé un soutien ferme à cette prolongation. S’exprimant sur franceinfo, il a insisté sur l’importance de cette mesure pour les millions de salariés concernés, soulignant la nécessité de leur permettre de continuer à utiliser leurs titres-restaurant pour faire face à la hausse des prix.
Cependant, cette mesure ne fait pas l’unanimité. Le chef étoilé Thierry Marx, figure respectée de la gastronomie française, a critiqué cette extension. Il appelle à la création d’un « titre alimentaire » spécifique, arguant que la dérogation actuelle détourne les tickets-restaurants de leur objectif initial et favorise la grande distribution au détriment des restaurants et des petits commerces.
Le débat se poursuit donc, à la fois dans l’hémicycle et dans l’opinion publique, sur l’équilibre à trouver entre soutien économique aux salariés et préservation de l’esprit originel des tickets-restaurants.
Économie
Économie : Le véhicule électrique perd son élan aux Etats-Unis
Défis infrastructurels et coûts élevés freinent l’adoption des voitures électriques.
Aux États-Unis, l’enthousiasme initial pour les véhicules électriques (EV) semble s’essouffler, confronté à des obstacles imprévus. Plusieurs constructeurs américains signalent une baisse des ventes, attribuée à une infrastructure de recharge insuffisante et à une autonomie limitée des véhicules, qui sont en outre plus coûteux que leurs équivalents à combustion. Cette situation survient dans un contexte d’inflation et de taux d’emprunt élevés, exacerbant les difficultés pour les consommateurs.
Neil Saunders, directeur chez Globaldata, souligne que le ralentissement des ventes d’EV est plus prononcé que dans d’autres catégories de véhicules, et que des facteurs autres que le contexte économique actuel jouent un rôle. Le manque de stations de recharge compatibles et la durée nécessaire pour recharger les véhicules rendent l’utilisation des EV moins pratique comparée aux véhicules traditionnels.
Une étude du CTA révèle que, bien que 76% des conducteurs envisageant un EV le considèrent fiable, des inquiétudes persistent, notamment en ce qui concerne le manque de points de recharge, la longévité de la batterie et le coût élevé d’achat. En octobre, le prix moyen d’un véhicule électrique s’élevait à 51.762 dollars, supérieur de près de 4.000 dollars à la moyenne tous types de motorisations confondus.
Des constructeurs tels que Ford et Tesla s’efforcent de simplifier leurs véhicules pour réduire les coûts. Elon Musk de Tesla a notamment souligné l’importance de diminuer le prix des véhicules pour maintenir des mensualités abordables pour les ménages. Cependant, selon Emmanuel Rosner, analyste chez Deutsche Bank, les constructeurs n’ont pas encore trouvé la formule pour réduire significativement les coûts.
Deux législations fédérales récentes pourraient stimuler le marché, avec des subventions pour la création de stations de recharge et des crédits d’impôt pour les acheteurs d’EV. Neil Saunders reste optimiste sur le long terme, estimant que la trajectoire est favorable aux véhicules électriques, à condition que les infrastructures suivent.
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