L’ancien magnat du cinéma comparaît à nouveau pour violences sexuelles, dans un procès qui cristallise les enjeux du mouvement #MeToo.
Devant le tribunal de Manhattan, l’accusation a dressé un portrait implacable de Harvey Weinstein, dépeint comme un homme usant de son influence pour imposer ses désirs. « Il détenait tous les leviers, elles ne possédaient aucune arme », a résumé la procureure, décrivant un système où le refus n’était pas une option. L’ancien producteur, aujourd’hui affaibli par des problèmes de santé, écoute les débats en silence, loin de l’image du puissant patron qui régnait sur Hollywood.
Ce nouveau procès fait suite à l’annulation en 2024 de sa précédente condamnation, une décision qui avait provoqué l’indignation des militantes féministes. Les faits reprochés concernent des agressions sexuelles et un viol sur trois femmes entre 2006 et 2013. Malgré l’annulation new-yorkaise, Weinstein reste incarcéré en raison d’une autre condamnation en Californie.
L’accusation a insisté sur le traumatisme des victimes, évoquant leur sentiment de honte et leur souffrance persistante. Les témoignages attendus devraient révéler des détails glaçants sur les méthodes du producteur, accusé d’avoir profité de la vulnérabilité de jeunes femmes aspirant à percer dans le cinéma.
La défense, quant à elle, tente de retourner le récit en parlant de relations consenties, arguant que les plaignantes ont maintenu des contacts avec Weinstein après les faits. L’avocat de l’accusé a ironisé sur les « promotions canapé », suggérant une instrumentalisation des relations par des carriéristes.
Ce procès dépasse la simple figure de Weinstein : il incarne un tournant dans la lutte contre les violences sexuelles. Les débats, qui s’annoncent tendus, devraient durer plusieurs semaines, sous le regard d’une opinion publique toujours sensible aux questions de pouvoir et d’abus.