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Violences scolaires : un rapport accablant dénonce la passivité de l’État

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Des années de souffrances ignorées, des milliers de victimes : la commission parlementaire tire la sonnette d’alarme et propose des mesures choc.

Un constat sans appel. Après trois mois d’enquête, les députés chargés d’examiner les violences en milieu scolaire ont rendu un rapport accablant, pointant du doigt les carences systémiques de l’État. Les investigations, déclenchées suite au scandale de l’établissement Notre-Dame-de-Bétharram, révèlent l’ampleur d’un phénomène longtemps occulté.

Le document évoque des pratiques qualifiées de « monstrueuses », allant jusqu’à des actes assimilables à de la torture : privations de nourriture, injections de substances, humiliations répétées. Ces violences, institutionnalisées dans certains cas sous couvert d’excellence pédagogique, auraient perduré pendant des décennies, affectant des générations d’élèves.

Parmi les 50 propositions formulées, les parlementaires réclament la création urgente d’un fonds d’indemnisation pour les victimes, une mesure promise mais toujours non concrétisée selon les associations. Ils demandent également un renforcement radical des contrôles, particulièrement dans les internats et établissements privés, où les inspections étaient jusqu’alors quasi inexistantes.

Le texte ne ménage pas les responsables politiques, épinglant nommément le Premier ministre pour son inaction lorsqu’il était ministre de l’Éducation. Les rapporteurs relèvent qu’il était parfaitement informé des dysfonctionnements mais n’a pas pris les mesures nécessaires.

L’enseignement catholique fait l’objet de critiques particulières, accusé de cultiver une « loi du silence » et de fonctionner comme un « ministère bis » échappant au contrôle de l’Éducation nationale. Les défenseurs du privé contestent cette vision, affirmant que des réformes sont en cours et que la majorité des établissements fonctionnent correctement.

Au-delà des polémiques, le rapport souligne l’urgence d’une refonte globale du système de protection des élèves, avec notamment l’obligation de vérifier l’honorabilité du personnel et la levée du secret confessionnel pour les crimes sur mineurs. Un chantier colossal qui devra surmonter les résistances institutionnelles pour éviter que l’histoire ne se répète.

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