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Économie

Venezuela : une répression musclée contre le marché noir du dollar

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Face à la flambée des taux parallèles, Caracas durcit le ton avec arrestations et menaces, plongeant les commerces dans la confusion.

Au Venezuela, la chasse aux spéculateurs du dollar bat son plein. Les autorités ont lancé une vaste opération pour traquer ceux qui diffusent les cours du marché noir, entraînant des arrestations et la fermeture de plusieurs plateformes en ligne. Cette offensive intervient alors que l’écart entre le taux officiel et le taux parallèle s’est considérablement creusé, atteignant parfois 50 % de différence.

Dans les rues de Caracas, l’incertitude règne. Les commerçants, autrefois habitués à afficher les prix en dollars parallèles, ont retiré toute mention du taux informel par crainte des représailles. Pourtant, le billet vert reste la monnaie de référence dans les transactions quotidiennes depuis sa dépénalisation en 2018. Les clients se retrouvent désormais confrontés à un véritable casse-tête : selon le mode de paiement choisi – en dollars, en bolivars ou par carte –, les montants à débourser varient sensiblement.

Cette situation découle en partie des décisions de la Banque centrale, qui a réduit ses interventions sur le marché des changes après des mois de stabilité. L’annonce du rétablissement partiel des sanctions pétrolières américaines a également pesé sur la monnaie locale, accélérant la dépréciation du bolivar. En réponse, le gouvernement a ressorti l’argumentaire du « dollar criminel », accusé de saper l’économie nationale.

Les récentes arrestations, présentées comme le fruit d’une enquête « discrète », ont temporairement fait baisser le cours parallèle. Mais l’absence de référence claire a semé le chaos. Certains établissements appliquent désormais des taux fantaisistes, laissant les consommateurs démunis face à des facturations incohérentes.

Les experts soulignent que ces mesures répressives ne résoudront pas les déséquilibres structurels. La rareté des devises et la méfiance persistante envers le bolivar continuent d’alimenter la demande de dollars, malgré les risques judiciaires. Une fois de plus, la population subit les conséquences d’une économie en roue libre, où chaque achat devient une équation insoluble.

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