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Culture

Une troupe péruvienne réinvente Shakespeare avec des acteurs porteurs de trisomie 21

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Sur les planches londoniennes, ces artistes exceptionnels prouvent que le handicap n’est pas un frein à l’excellence théâtrale.

Une compagnie théâtrale venue du Pérou fait sensation sur les scènes internationales avec une relecture audacieuse d' »Hamlet ». Ce qui la distingue ? Ses huit interprètes, tous porteurs de trisomie 21, transforment ce classique shakespearien en manifeste pour l’inclusion. Actuellement en représentation au Barbican de Londres, leur performance bouleverse les conventions et élargit les horizons du monde du spectacle.

À l’origine de cette aventure artistique, Jaime Cruz, un passionné de 30 ans qui n’a jamais laissé son handicap définir ses ambitions. Ancien ouvreur au Teatro La Plaza de Lima, il a convaincu la directrice artistique Chela de Ferrari de lui donner sa chance. « Son regard sur le fameux monologue ‘Être ou ne pas être’ apporte une profondeur inédite », confie-t-elle. Depuis cette rencontre déterminante, la troupe s’est constituée à travers des auditions rigoureuses, défiant les préjugés sur les capacités des personnes trisomiques.

Les réactions du public international témoignent de l’impact de leur travail. Cristina León, l’une des comédiennes, souligne avec émotion : « Nous prouvons chaque soir que les limites qu’on nous impose n’existent que dans les têtes des autres ». Leur version d' »Hamlet », jouée en espagnol avec surtitres, a déjà conquis Séoul, New York ou Melbourne, avec une tournée de 35 villes cette année.

Pour Manuel García, autre membre de la troupe, monter sur scène relève du combat politique : « La société nous dit souvent ce que nous ne pouvons pas faire. Le théâtre nous permet de répondre : regardez ce dont nous sommes capables ». Une philosophie que partage leur metteuse en scène, pour qui ce projet artistique constitue « une résistance vivante aux discriminations ».

Plus qu’un spectacle, cette initiative redéfinit les frontières du possible dans les arts vivants. La singularité de chaque interprète – qu’il s’agisse d’élocution particulière ou de gestuelle unique – devient une force créative. « Nous célébrons ces différences au lieu de les corriger », insiste la directrice. Une leçon d’humanité qui résonne bien au-delà des planches.

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