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Économie

« Trains de la colère : la révolte monte contre des lignes SNCF à l’abandon »

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Des centaines d’usagers et élus ont convergé vers Paris pour dénoncer l’état déplorable des liaisons ferroviaires vers le centre de la France, symbole d’un désinvestissement chronique.

La gare de Limoges a servi de point de ralliement à un mouvement de protestation inédit. Voyageurs, élus locaux et syndicalistes ont embarqué à bord de convois rebaptisés « trains de la colère » pour exiger des améliorations urgentes sur les lignes Paris-Clermont-Ferrand et Paris-Orléans-Limoges-Toulouse (POLT). Ces axes, jugés prioritaires par les manifestants, souffrent depuis des décennies de retards répétés, de matériel vétuste et d’un manque criant de modernisation.

Les slogans fusent, reflétant une lassitude généralisée. « On en a ras-le-POLT », clament les protestataires, tandis que des banderoles réclament une desserte ferroviaire digne de ce nom. Pour beaucoup, le voyage vers la capitale est un sacrifice nécessaire, tant les dysfonctionnements se multiplient. Un élu local résume l’ambiance : « Comme on a affaire à des malentendants, on se déplace pour être plus près de leurs oreilles. »

Les témoignages des usagers illustrent un quotidien marqué par les désagréments. Une octogénaire se souvient avec nostalgie d’une époque où les retards étaient rares, contrastant avec les pannes récurrentes d’aujourd’hui. À Clermont-Ferrand, les passagers dénoncent des trajets rallongés de quarante minutes en quarante ans, ainsi que des infrastructures mal entretenues.

Les responsables politiques locaux pointent du doigt l’incohérence des politiques publiques. Le maire de Limoges ironise sur la facilité avec laquelle un étudiant peut rejoindre Bruxelles plutôt que Clermont, faute de liaisons efficaces. Les entreprises ne sont pas épargnées : un représentant du parc Michelin souligne l’impact négatif sur l’attractivité économique de la région.

Face à cette mobilisation, le gouvernement a promis des mesures, dont un « geste tarifaire », tout en reconnaissant la dégradation du service. La SNCF, de son côté, évoque un plan de modernisation à hauteur de trois milliards d’euros d’ici 2027. Mais pour les associations, ces engagements restent insuffisants. Elles réclament des investissements bien plus conséquents pour sortir ces lignes de l’ornière et offrir enfin un service à la hauteur des attentes.

Cette journée de protestation marque un tournant dans la mobilisation des territoires périphériques, déterminés à faire entendre leur voix. Reste à savoir si les promesses se concrétiseront ou si la colère continuera de gronder le long des voies ferrées.

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