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Thau : le Préfet refuse un projet de 16 500 logements jugé trop gourmand en foncier

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Thau : le Préfet refuse un projet de 16 500 logements jugé trop gourmand en foncier

Le Préfet de l’Hérault a opposé un refus catégorique à la révision du Schéma de cohérence territoriale (SCoT) du Bassin de Thau, qui prévoyait la construction de 16 500 logements, principalement dans le triangle urbain Sète-Frontignan-Balaruc. Une décision qui sanctionne l’amateurisme du Syndicat mixte du Bassin de Thau (SMBT), incapable de proposer un projet respectant les exigences environnementales et réglementaires.

Le projet de révision du Schéma de cohérence territoriale (SCoT) du Bassin de Thau vient de connaître un coup d’arrêt significatif. Alors que le document, porté par le Syndicat mixte du Bassin de Thau (SMBT), visait à définir les grandes orientations d’aménagement pour les vingt prochaines années, il se heurte aujourd’hui à un mur institutionnel. Selon nos informations, deux avis successifs émanant de l’Inspection générale de l’environnement et du développement durable (MRAe) et du Préfet de l’Hérault, viennent de pointer les insuffisances majeures du projet. Une décision qui, si elle bloque temporairement la révision du SCoT, sonne comme une victoire pour la préservation de l’environnement et la lutte contre l’urbanisation incontrôlée.

Le SCoT du Bassin de Thau est un document stratégique fixant les grandes lignes du développement du territoire, à l’échelle des 14 communes concernées. Il définit notamment les zones de croissance urbaine, les priorités en matière de logement, d’activité économique et de mobilité, tout en prenant en compte les enjeux environnementaux. L’objectif affiché par cette révision était de planifier l’accueil de 16 000 nouveaux habitants d’ici 2040, avec la construction de 16 500 logements, principalement dans le triangle urbain Sète-Frontignan-Balaruc. Arrêté par le comité syndical le 15 octobre 2024 et notifié aux services de l’État le 25 novembre, ce projet devait répondre aux nouveaux enjeux d’urbanisation tout en respectant les prérogatives environnementales. Mais la réalité du texte présenté s’est avérée bien différente.

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Dès le 20 février 2025, l’Inspection générale de l’environnement et du développement durable (MRAe) rendait un avis tranchant sur le projet. Selon ce rapport, le SCoT présentait des lacunes majeures en matière de prise en compte des incidences environnementales. L’analyse critique soulignait notamment une consommation foncière mal évaluée, une absence d’étude sérieuse sur la ressource en eau, et une prise en compte insuffisante des risques naturels et technologiques, en particulier face au changement climatique. Pire encore, certaines zones prévues pour le développement étaient situées dans des secteurs sensibles, comme des espaces Natura 2000, sans qu’aucune évaluation des impacts ne soit réalisée. La MRAe recommandait donc une reprise en profondeur du dossier, jugeant qu’en l’état, la trajectoire annoncée ne respectait ni les engagements de réduction de l’artificialisation des sols ni les exigences de préservation des milieux naturels.

Dans la foulée, le Préfet de l’Hérault, par un courrier daté du 21 février 2025, est venu enfoncer le clou en émettant un avis défavorable sur la révision du SCoT. Il y est détaillé que de nombreuses observations formulées en amont par les services de l’État n’ont pas été prises en compte, conduisant à une incompatibilité majeure avec les lois et réglementations en vigueur. L’absence de respect de la loi Littoral, un vice de forme lié à l’intégration du Schéma de mise en valeur de la mer (SMVM) sans consultation préalable de la préfecture maritime, ainsi qu’une estimation biaisée de la consommation foncière figurent parmi les motifs de ce rejet. Le préfet met également en avant la nécessité d’intégrer pleinement le recul du trait de côte, les risques naturels et les besoins réels en logement, tout en respectant une trajectoire de réduction de l’artificialisation des sols conforme aux exigences nationales.

Le coup d’arrêt est donc net ! Le projet de SCoT ne peut, en l’état, être validé. Les services de l’État, par la voix du Préfet, invitent le SMBT à reprendre entièrement son document et à travailler de concert avec les différentes instances concernées, notamment la préfecture maritime, afin d’éviter un nouveau blocage. Si cette décision peut apparaître comme un frein aux ambitions démographiques et économiques du territoire, elle constitue en réalité une victoire pour la protection de l’environnement. En bloquant un projet qui aurait risqué d’aggraver la pression sur des écosystèmes fragiles, l’Inspection générale de l’environnement et le Préfet réaffirment la nécessité de concilier développement et préservation des ressources.

Reste à savoir comment le SMBT réagira face à cette injonction de révision. Acceptera-t-il de revoir sa copie en profondeur, en intégrant réellement les contraintes environnementales, ou tentera-t-il de négocier des ajustements à la marge ? Une chose est sûre la bataille pour un développement respectueux du bassin de Thau est loin d’être terminée.

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1 Commentaire

1 Commentaire

  1. L’inconnu

    3 mars 2025 at 18 h 36 min

    Bravo et merci à ces institutions et au préfet ! Continuez de préserver notre territoire.

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