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Sète Agglopôle – Jean-Guy Majourel, ex-cadre à 25 000€/mois, peut-il comprendre la réalité locale ?

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Sète Agglopôle – Jean-Guy Majourel, ex-cadre à 25 000€/mois, peut-il comprendre la réalité locale ?
Jean-Guy Majourel au micro

Premier candidat officiellement déclaré à la succession de François Commeinhes à Sète Agglopôle Méditerranée, Jean-Guy Majourel divise. Ancien haut cadre d’EDF, considéré comme déconnecté, il incarne la continuité d’un système politique fragilisé par la justice. De plus en plus de voix s’élèvent contre cette candidature jugée hors sol.

Jean-Guy Majourel est le premier candidat officiellement déclaré à la succession de François Commeinhes. Contrairement à Blandine Authié qui assure aujourd’hui l’intérim à la tête de la ville de Sète [lire ici] et qui laisse planer l’incertitude sur sa candidature, Jean-Guy Majourel n’a pas attendu pour faire savoir à plusieurs élus qu’il serait candidat pour être le nouveau président de Sète Agglopôle Méditerranée (SAM). Mais ce choix intrigue, inquiète et parfois exaspère jusque dans les rangs de sa propre majorité. Plusieurs élus de la majorité municipale, tout comme de l’opposition, dénoncent en coulisses un profil hors sol, un homme déconnecté des réalités locales, incapable d’incarner un renouveau politique à la hauteur des enjeux.

À Sète et sur le bassin de Thau, où les taux de pauvreté atteignent des niveaux alarmants, il est difficile pour certains de comprendre comment un ancien cadre supérieur d’EDF, ayant déclaré une rémunération de 25 000 euros par mois en fin de carrière, pourrait incarner la voix des plus modestes.

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À Sète, un habitant sur quatre vit sous le seuil de pauvreté. Le revenu moyen annuel ne dépasse pas 19 960 euros. Dans l’ensemble du bassin de Thau, le taux de pauvreté dépasse les 18 %, bien au-dessus de la moyenne nationale. Le décalage entre Jean-Guy Majourel et la réalité sociale du territoire est criant. La plupart des habitants ne gagnent pas en un an ce qu’il percevait en un mois en fin de carrière. Ce seul chiffre suffit à alimenter un profond malaise dans les rangs politiques locaux.

Les critiques fusent. On le dit « mou », « docile », « soumis ». Il serait selon certains le profil idéal pour permettre à François Commeinhes de continuer à tirer les ficelles en sous-main, malgré sa condamnation pour détournement de fonds publics. Une hypothèse jugée inacceptable par plusieurs élus de l’opposition avec qui nous avons pu échanger, qui affirment qu’ils saisiront le procureur de la République si le moindre doute subsiste sur une quelconque direction parallèle de François Commeinhes. L’ombre de l’ancien président condamné continue de planer sur l’avenir institutionnel de la SAM, et Jean-Guy Majourel, par son absence de relief politique, nourrit ce soupçon.

Son parcours professionnel impressionne sur le papier. Technicien en électrotechnique de formation, il avait intégré EDF Distribution Hérault dès 1980 avant d’en gravir tous les échelons. Il fut ingénieur dans le Gard, puis dans les Pyrénées-Orientales, chef d’agence dans les Alpes-Maritimes, directeur adjoint dans l’Aude, puis directeur en Corrèze et Cantal. Il était également directeur régional ERDF en Aquitaine, avant de prendre en 2014 la direction régionale du groupe EDF pour l’ensemble du Languedoc-Roussillon. Il y représentait alors 3 000 salariés et 1,6 million de clients, coordonnant les activités commerciales, de production, de distribution, de valorisation énergétique, jusqu’aux projets nucléaires de Marcoule. Une carrière brillante, mais à mille lieues du quotidien des Sétois et des habitants du bassin de Thau, dont beaucoup estiment qu’il ne comprend rien à la réalité sociale du territoire.

Depuis 2020, il occupe la fonction de premier vice-président de la SAM, où il a soutenu sans réserve toutes les décisions de François Commeinhes, sans jamais remettre en cause ni sa stratégie urbaine ni ses choix budgétaires. Il a voté l’ensemble des délibérations de l’ancien président, y compris celles qui ont conduit à l’endettement massif de la SAM. Curieux pour un homme au parcours aussi exceptionnel, qui a eu autant de responsabilités.

Et pourtant, il avance. Tranquillement. Peut-être trop tranquillement. Pour ses soutiens, sa discrétion est une force. Pour ses détracteurs, c’est le symptôme d’un isolement profond. Un élu proche de la majorité le décrit comme un Macron « puissance mille », totalement coupé des réalités, enfermé dans une posture technocratique, loin des attentes populaires. « Il faut l’entendre parler des éoliennes en mer, c’est lunaire », nous glisse un proche de la majorité.

La bataille de la succession de la SAM ne fait que débuter. Et pour beaucoup, Jean-Guy Majourel n’est pas la solution, il serait plutôt un problème. Reste à savoir si les élus du conseil communautaire, qui voteront dans moins de 15 jours, valideront cette candidature ou s’ils préféreront se tourner vers un autre candidat.

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4 Commentaires

1 Commentaire

  1. reilles jean claude

    4 mai 2025 at 20 h 44 min

    qui connais ce type? c’est un valet de l’ex maire les setois (es) ne veulent plus subir les hommes ou femmes d’affaires.

  2. Bruno

    4 mai 2025 at 21 h 45 min

    Un petit soldat à la botte de l’ex.maire

  3. Vince

    5 mai 2025 at 0 h 17 min

    Ça pue le fric. Pour venir en politique et accepter des baisses de salaires conséquentes, c’est qu’il doit y avoir du pognon dans cette agglo

  4. Bibi Ladorade

    5 mai 2025 at 10 h 57 min

    Qu’il gagne beaucoup d’argent et qu’il ait fait une grosse carrière je trouve que c’est plutôt positif, bien que les promotions obtenus au sein d’une entreprise d’État relèvent plus du copinage que de la performance. Ensuite espérer qu’un élu soit plus représentatif de la population n’est pas spécialement un avantage, on peut très bien comprendre la problématique d’une population qui subit du chômage et de faibles revenus sans pour autant en faire partie. Maintenant il peut très bien être l’homme de paille qui permettrait à l’ancien Maire de continuer à tirer les ficelles afin de dérouler une grosse partie de la pelote à son profit. Un élu intègre et qui a une réelle vision pour le devenir de la ville de Sete serait le candidat idéal malheureusement soit la compétence et la capacité des prétendants sont douteuses, soit ce sont des démagogues qui sont douées uniquement pour serrer des paluches et faire des risettes. L’objectif de la plupart des prétendants aux mairies du bassin de Thau est de prendre un billet sur les concessions de plage, pistonner les proches et des représentants des plus grosses familles/ corporations afin d’ acheter leur soutien, et lancer des travaux inutiles pour prendre un billet en dessous de table par les promoteurs et les intervenants du BTP. Les problématiques des citoyens locaux n’est souvent pas leur problème, surtout une fois qu’ils ont obtenu leur vote dans l’urne.

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