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Rétention administrative en France : moins de placements, mais des durées d’enfermement allongées

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Les centres de rétention administrative voient leur taux d’occupation baisser, mais les personnes enfermées y passent désormais plus de temps, selon un rapport associatif.

En 2024, le nombre d’étrangers en situation irrégulière placés dans les Centres de rétention administrative (CRA) a diminué, passant de 46 955 en 2023 à 40 592. Cependant, la durée moyenne de détention a augmenté, atteignant 33 jours contre 28,5 l’année précédente. Les associations intervenant dans ces structures dénoncent une politique de plus en plus répressive, avec des conséquences graves sur la santé mentale et physique des personnes retenues.

Parmi les détenus en métropole, les Algériens représentent la première nationalité (32 %), suivis des Tunisiens (12 %), des Marocains (11 %) et des Roumains (4,4 %). Mayotte concentre à elle seule la quasi-totalité des placements en Outre-mer, avec 24 634 personnes retenues. Les CRA, au nombre de 25 en France, peuvent maintenir un individu jusqu’à 90 jours, voire 210 en cas d’activités terroristes.

Les organisations humanitaires pointent du doigt l’inefficacité du système : près de 58 % des personnes enfermées sont finalement libérées, sans être expulsées. De plus, la majorité des éloignements (78 %) interviennent dans les 45 premiers jours, rendant discutable l’utilité d’un allongement des délais. Les conditions de détention, marquées par des tensions, des automutilations et des tentatives de suicide, soulèvent de vives critiques.

Dans ce contexte, une proposition de loi portée par la majorité sénatoriale vise à étendre la durée maximale de rétention à 210 jours pour les condamnés pour des crimes ou délits graves. Parallèlement, un autre texte, examiné en mai, propose de remplacer les associations par l’Office français de l’immigration et de l’intégration, une mesure perçue comme une restriction des droits des détenus. La Cimade, l’une des principales organisations concernées, a déjà quitté le plus grand CRA de France, estimant ne plus pouvoir y travailler dans des conditions acceptables.

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