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Pompeo en tournée chez des alliés qui ont déjà tourné la page Trump

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Dialogue de sourds assuré: le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo, qui fait mine de se préparer à un second mandat de Donald Trump, se rend samedi en France puis dans d’autres pays alliés qui considèrent déjà tous Joe Biden comme le président élu des Etats-Unis.

« Il y aura une transition en douceur vers une seconde administration Trump. » La phrase, lâchée mardi, et suivie d’un petit sourire, a provoqué des remous: elle signifie que le plus important des ministres du gouvernement américain, chargé de le représenter à l’étranger, refuse de reconnaître la victoire du démocrate pourtant entérinée dans la plupart des capitales.

Mike Pompeo a aussi critiqué les dirigeants internationaux, comme le président français Emmanuel Macron, qui se sont pressés d’appeler Joe Biden pour le féliciter et lui promettre leur coopération.

Va-t-il leur dire de vive voix qu’ils doivent cesser ce dialogue, durant sa tournée de dix jours en France, Turquie, Géorgie, Israël, Emirats arabes unis, Qatar et Arabie saoudite? Et va-t-il tenter de les convaincre que le président républicain est parti pour un nouveau mandat?

Embarras au département d’Etat.

« Il reste le secrétaire d’Etat », se borne à répondre un haut responsable américain, il est « concentré sur nos missions » de défense « des intérêts et priorités des Etats-Unis ».

A Paris, on fait en tout cas bien comprendre que la page Trump est tournée. Emmanuel Macron recevra lundi matin Mike Pompeo à la demande du chef de la diplomatie américaine et « en toute transparence avec l’équipe du président élu Joe Biden », a tenu à préciser l’Elysée, soulignant que les contacts avec les futures équipes étaient déjà « établis et opérationnels ».

L’étape parisienne, qui sera aussi l’occasion pour le ministre américain de rendre hommage aux victimes des récents attentats, s’annonce d’ailleurs tendue, comme plusieurs autres moments de la tournée.

Son homologue français Jean-Yves Le Drian a prévenu qu’il s’opposerait, devant Mike Pompeo, à une accélération du retrait des troupes américaines d’Afghanistan et d’Irak.

Courroux turc

A Istanbul, lundi et mardi, le secrétaire d’Etat n’a prévu de rencontrer que le patriarche Bartholomée de Constantinople, chef spirituel de l’Eglise orthodoxe, pour affirmer « la position ferme » des Etats-Unis sur la liberté religieuse.

Courroux de la diplomatie turque: « la liberté religieuse de nos concitoyens de différentes confessions est protégée », a réagi Ankara, « il serait plus approprié pour les Etats-Unis de se regarder dans un miroir et de se pencher sur le racisme, l’islamophobie et les crimes de haine dans leur pays ».

Surtout, alors que les sujets de friction entre les Etats-Unis et la Turquie sont légion, Mike Pompeo n’entend pas en discuter avec le gouvernement turc. Des rumeurs ont circulé d’un possible entretien avec le président Recep Tayyip Erdogan, qui a lui aussi félicité Joe Biden pour son élection.

« Il n’y a pas de rencontres prévues avec des responsables turcs », a démenti vendredi le département d’Etat américain.

A Jérusalem, il s’entretiendra bien avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, un « ami » de Donald Trump qui a également félicité Joe Biden en insistant sur leur relation déjà « chaleureuse ».

Mais la visite s’annonce néanmoins controversée.

La diplomatie américaine n’a ni confirmé ni démenti l’information, mais Mike Pompeo deviendra, selon plusieurs médias, le premier secrétaire d’Etat américain à se rendre dans une colonie de l’Etat hébreu en Cisjordanie occupée et sur le plateau du Golan, dans une nouvelle entorse unilatérale de l’administration Trump au consensus international, après la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël.

Les Palestiniens ont déjà fustigé ce déplacement symbolique, qui risque d’occulter en partie les autres objectifs du passage au Moyen-Orient: réaffirmer le front anti-Iran et faire la promotion des accords « historiques » qui ont vu, sous l’égide de Donald Trump, Israël nouer des relations avec les Emirats arabes unis, Bahreïn et le Soudan.

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Gaspillage alimentaire: face à l’ampleur du phénomène dans le monde, l’ONU appelle à agir

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Gaspillage alimentaire: face à l'ampleur du phénomène dans le monde, l'ONU appelle à agir

L’Organisation des Nations unies pour l’environnement sonne l’alarme face à la crise du gaspillage alimentaire dans le monde, appelant à des mesures urgentes pour contrer ce phénomène. Un rapport publié révèle que 1,05 milliard de tonnes de nourriture ont été gaspillées en 2022, représentant un cinquième de tous les aliments disponibles pour les consommateurs.

Selon le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), les ménages sont les principaux responsables de ce gaspillage, ayant gâché 631 millions de tonnes de nourriture en 2022, suivi par le secteur de la restauration (290 millions de tonnes) et le secteur de la vente au détail (131 millions de tonnes).

Ce gaspillage a un impact significatif sur l’environnement et la société, souligne Clémentine O’Connor de l’ONU environnement, en contribuant aux émissions de gaz à effet de serre, notamment de méthane, responsable de l’augmentation des températures mondiales. De plus, ces pertes représentent 940 milliards de dollars de pertes économiques annuelles, alors que près de 783 millions de personnes souffrent de la faim dans le monde.

Richard Swannel de l’ONG britannique Wrap souligne que le gaspillage alimentaire n’est pas seulement un problème des pays riches, mais concerne également les pays à faible revenu, avec seulement 7 kg de différence de gaspillage par personne et par an entre les deux catégories. Des exemples de réussite, tels que la réduction de 31 % du gaspillage alimentaire au Japon et de 18 % au Royaume-Uni, démontrent qu’une action concertée peut apporter des résultats positifs.

Le PNUE insiste sur la nécessité d’une action immédiate, soulignant que seul un nombre limité de pays dispose de données consolidées sur le gaspillage alimentaire. Malgré les engagements pris en 2022 par les pays du monde entier pour réduire de moitié le gaspillage alimentaire d’ici 2030, davantage d’efforts sont nécessaires pour atteindre cet objectif.

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Julian Assange obtient un nouveau répit pour contester son extradition

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Julian Assange obtient un nouveau répit pour contester son extradition

La Haute Cour de Londres a accordé à Julian Assange un sursis supplémentaire dans sa lutte contre son extradition vers les États-Unis. Les magistrats ont donné trois semaines au gouvernement américain pour fournir des garanties sur la procédure judiciaire entourant le fondateur de WikiLeaks en cas d’extradition.

Cette décision fait suite à un recours de M. Assange, qui souhaitait une ultime audience en appel pour contester son extradition. Les magistrats britanniques ont exigé des garanties de la part des États-Unis, notamment concernant le traitement de M. Assange en tant que ressortissant australien, l’assurance qu’aucune peine de mort ne serait requise à son encontre, ainsi que sa protection en vertu du premier amendement de la Constitution américaine, garantissant la liberté d’expression.

Si ces garanties ne sont pas jugées suffisantes par la justice britannique, une nouvelle audience sera organisée pour débattre à nouveau de la légitimité de la demande d’appel de Julian Assange. En revanche, si les garanties sont considérées comme valables, l’audience en appel aura lieu et une décision sera prise sur le fond de l’affaire.

Cette décision accorde à Julian Assange quelques semaines de répit et lui offre une nouvelle opportunité de se défendre. Cependant, une extradition reste possible à l’issue de cette procédure. En cas d’extradition, M. Assange pourra encore faire appel devant la Cour européenne des droits de l’homme.

La justice américaine poursuit Julian Assange pour avoir publié plus de 700 000 documents confidentiels sur les activités militaires et diplomatiques américaines à partir de 2010, en partenariat avec plusieurs médias internationaux, dont Le Monde. Parmi ces documents, une vidéo montrait des civils, dont des journalistes, tués par un hélicoptère de combat américain en Irak en 2007.

Julian Assange avait été arrêté par la police britannique en 2019 après sept ans passés à l’ambassade d’Équateur à Londres pour éviter son extradition vers la Suède dans une affaire d’enquête pour viol, classée sans suite la même année.

Des voix se sont élevées pour exhorter le président américain Joe Biden à abandonner les dix-huit chefs d’accusation retenus contre Julian Assange, qualifiés d’espionnage, durant le mandat de Donald Trump. La santé de M. Assange, détenu depuis cinq ans dans la prison de haute sécurité de Belmarsh à Londres, suscite également des préoccupations, certains craignant un risque de suicide en cas d’extradition.

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Sénégal : Bassirou Diomaye Faye, le candidat de la « rupture », remporte la présidentielle

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Sénégal : Bassirou Diomaye Faye, le candidat de la « rupture », remporte la présidentielle
Sénégal : Bassirou Diomaye Faye, le candidat de la « rupture », remporte la présidentielle

Libéré de prison il y a dix jours seulement, le vainqueur de la présidentielle a assuré lors de sa première déclaration officielle que son pays resterait « l’allié sûr et fiable » de tous les partenaires étrangers « respectueux ». Emmanuel Macron lui a adressé ses vœux de réussite.

Les rues de Dakar ont été le théâtre d’une explosion de joie lorsque les premières tendances de l’élection présidentielle ont été annoncées, révélant la victoire du candidat de l’opposition, Bassirou Diomaye Faye. Les partisans de l’opposition ont célébré cette victoire avec enthousiasme, tandis que le candidat de la majorité, Amadou Ba, a reconnu sa défaite.

Amadou Ba, lors d’une déclaration à ses partisans au siège de l’Alliance pour la République, avait exprimé son espoir d’un second tour. Cependant, dès le lendemain matin, les médias sénégalais ont unanimement proclamé la victoire écrasante de Bassirou Diomaye Faye. Plusieurs autres candidats, y compris d’anciens rivaux politiques, ont également félicité le vainqueur.

La défaite du camp présidentiel constitue un revers significatif, les résultats indiquant une large défaite dans toutes les grandes villes du pays. Cette défaite est interprétée comme un vote de sanction contre les 12 années de pouvoir de Macky Sall, marquées par des promesses non tenues et des scandales de corruption.

Le scrutin s’est déroulé dans le calme, avec une participation estimée à plus de 61 % selon la société civile. Les Sénégalais, impatients de voter après plusieurs reports, ont exprimé leur satisfaction quant à la conduite pacifique du processus électoral.

Bassirou Diomaye Faye, relativement peu connu jusqu’à son arrestation en mai 2023, devient ainsi le cinquième président du Sénégal et le plus jeune jamais élu. Son élection intervient dans un contexte de grandes attentes de la population, en particulier des jeunes, pour un changement significatif dans le pays.

Le nouveau président a promis de ne jamais trahir les Sénégalais et s’est engagé à œuvrer pour un allègement du coût de la vie et une refondation des institutions. Son défi principal sera de réconcilier une nation divisée après des années de tensions politiques.

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