Nous rejoindre sur les réseaux

Économie

Pensions alimentaires : les féministes montent au créneau contre une fiscalité discriminatoire

Article

le

Alors que la campagne de déclaration des revenus touche à sa fin, des collectifs dénoncent un système fiscal qui pénalise majoritairement les mères isolées.

Plusieurs organisations engagées pour les droits des femmes tirent la sonnette d’alarme : le traitement fiscal actuel des pensions alimentaires creuse les inégalités entre les sexes. Dans une pétition relayée cette semaine, elles exigent une réforme immédiate de ce qu’elles qualifient de « double peine » pour les familles monoparentales, dont 90 % sont dirigées par des femmes.

Le mécanisme en cause est pourtant simple en apparence : lorsqu’un parent verse une pension pour subvenir aux besoins de son enfant, cette somme est déduite de ses revenus imposables. À l’inverse, elle s’ajoute à ceux du parent gardien, généralement la mère. Résultat ? Une augmentation de sa base taxable qui peut réduire ses allocations sociales (RSA, APL, etc.) tout en alourdissant sa feuille d’impôt.

Les signataires pointent l’absurdité d’un système où l’argent destiné à l’enfant devient paradoxalement un facteur de précarisation. « Ces sommes ne constituent pas un revenu, mais une participation obligatoire aux frais quotidiens », martèlent-elles. La Fondation des femmes insiste sur l’urgence d’exonérer totalement ces versements, comme le prévoyait un amendement adopté puis abandonné fin 2024.

Ce combat fiscal cache une réalité sociale criante : avec 900 000 bénéficiaires concernés, principalement des femmes, la question dépasse largement le cadre comptable. Les associations rappellent que de nombreuses mères renoncent déjà à réclamer leur dû par crainte de conflits ou par méconnaissance des procédures. Une réforme constituerait donc un signal fort pour protéger à la fois les droits des enfants et l’autonomie économique des femmes.

Alors que l’exécutif planche sur le budget 2025, la balle est désormais dans le camp des parlementaires. Les militantes espèrent relancer le débat avant qu’une nouvelle génération de familles ne subisse les effets pervers d’une législation jugée archaïque.

Click to comment

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Les + Lus