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Oman, terrain neutre pour un dialogue crucial entre Téhéran et Washington

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Les ennemis historiques renouent le fil de discussions sensibles sur le dossier nucléaire, dans un climat de méfiance réciproque mais avec une lueur d’espoir.

Un nouveau round de négociations s’est ouvert ce week-end à Mascate entre délégations iranienne et américaine, sous l’égide du sultanat d’Oman. Ces échanges, les troisièmes en un mois, visent à désamorcer une crise latente autour du programme atomique de la République islamique. Les précédentes rencontres, tenues à Rome et dans la capitale omanaise, avaient été saluées comme « constructives » par les deux camps, malgré des positions toujours diamétralement opposées.

L’absence de relations diplomatiques directes depuis la révolution de 1979 complique la donne. Les pourparlers actuels constituent la première tentative sérieuse de rapprochement depuis le retrait unilatéral des États-Unis de l’accord de Vienne en 2018. Ce revirement avait conduit Téhéran à intensifier progressivement ses activités d’enrichissement d’uranium, franchissant délibérément les limites fixées par le texte international.

La configuration des discussions reste inchangée : des experts techniques préparent le terrain avant que les principaux négociateurs – Abbas Araghchi pour l’Iran et Steve Witkoff pour les Américains – ne prennent le relais. Le ministre omanais des Affaires étrangères assure la médiation entre les parties, dans un rôle devenu crucial pour maintenir le dialogue.

Les déclarations publiques reflètent une ambivalence calculée. Si Téhéran affiche un « optimisme prudent », il exige des « gestes concrets » prouvant la bonne foi américaine. Washington, de son côté, persiste dans sa stratégie de sanctions économiques tout en maintenant ouvertes les portes de la diplomatie. La récente découverte par l’AIEA de structures souterraines suspectes près du site de Natanz ajoute une couche de complexité aux débats.

L’horizon des possibles reste étroit. L’Iran réaffirme son droit inaliénable à maîtriser le cycle nucléaire civil, tandis que les Occidentaux redoutent une dérive militaire. Avec l’échéance d’octobre pour le rétablissement automatique des sanctions onusiennes, la fenêtre de négociation se réduit comme peau de chagrin. Les prochaines semaines diront si ces pourparlers omanais peuvent éviter un nouvel enlisement.

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