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Nouvelle-Calédonie : Christian Tein, libéré, plaide pour une résolution pacifique de la crise

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Le leader indépendantiste kanak, récemment remis en liberté après un an de détention, réaffirme son engagement pour le dialogue et dénonce les tensions persistantes.

Christian Tein, figure emblématique du mouvement indépendantiste en Nouvelle-Calédonie, a rompu le silence lors d’une conférence de presse tenue à Montpellier. Libéré le 12 juin après une année passée en détention provisoire, il a réitéré son attachement à une approche non violente pour résoudre la crise qui secoue l’archipel depuis les violentes émeutes de mai 2024. Ces événements, marqués par des affrontements meurtriers et d’importants dégâts matériels, ont exacerbé les divisions entre partisans et opposants à l’indépendance.

Le président du FLNKS a fermement rejeté les accusations pesant contre lui, notamment celles de vol en bande organisée et d’association de malfaiteurs, tout en déplorant les conditions de son incarcération. « Un an d’isolement, menotté lors de mon transfert… Pour un pays comme la France, c’est inadmissible », a-t-il déclaré, évoquant une épreuve personnelle douloureuse. Son avocat, Me Florian Medico, a souligné l’absence de preuves tangibles dans le dossier judiciaire, qualifiant les charges de « infondées ».

Sur le plan politique, Tein a rappelé son attachement à l’accord de Nouméa (1998), tout en critiquant la gestion française du dernier référendum d’autodétermination, boycotté par les indépendantistes. Il a pointé du doigt l’enchaînement des événements ayant conduit aux émeutes, imputant en partie la responsabilité aux forces de l’ordre. « Personne ne voulait de morts. Mais quand la jeunesse est confrontée à la répression, les choses dégénèrent », a-t-il analysé, appelant à éviter toute répétition des erreurs passées.

Alors qu’Emmanuel Macron prévoit des discussions à l’Élysée début juillet, Tein a laissé entendre que sa participation dépendrait des décisions du FLNKS. Il a néanmoins exprimé sa volonté de trouver une issue durable à la crise, insistant sur la nécessité d’une « pleine souveraineté » pour la Nouvelle-Calédonie. En toile de fond, il a dénoncé ce qu’il considère comme un manque de respect de la parole de l’État français, sans toutefois citer nommément les responsables visés.

Ses avocats, plus virulents, ont fustigé les propos tenus par l’ancien ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, qui avait qualifié Tein et ses proches de « mafieux ». Une rhétorique jugée « indigne » et contre-productive dans un contexte déjà tendu. Pour eux, l’acquittement pur et simple s’impose, rendant inutile toute mesure d’amnistie.

Alors que l’archipel tente de panser ses plaies, les déclarations de Christian Tein relancent le débat sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie, entre aspirations indépendantistes et recherche de stabilité.

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