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Motaz Azaiza, la voix brisée de Gaza, en tournée aux États-Unis

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Devenu une icône des réseaux sociaux, le photographe palestinien porte le cri d’un peuple meurtri, entre douleur et devoir de témoignage.

Dans une église de Philadelphie, l’émotion est palpable. Des centaines de personnes se pressent autour d’un homme au regard las, vêtu simplement d’un jean et d’un t-shirt noir. Motaz Azaiza, photographe gazaoui devenu malgré lui symbole d’une guerre, partage son histoire d’une voix tremblante. « J’aurais préféré que vous me découvriez autrement que par un génocide », confie-t-il, sous les applaudissements.

Il y a quelques mois à peine, ce jeune homme de Deir al-Balah gérait modestement les réseaux sociaux d’une agence onusienne, loin des projecteurs. Aujourd’hui, ses clichés brutaux de la guerre ont transformé son compte Instagram en tribune planétaire, avec plus de 16 millions d’abonnés. Ses images, montrant l’horreur au quotidien, ont transcendé les frontières, donnant un visage aux chiffres glaçants du conflit.

Après 108 jours sous les bombes, Motaz a pu quitter Gaza. Mais l’exil pèse. « Quand on perd des proches, on se sent coupable d’être en sécurité », murmure-t-il. En tournée aux États-Unis pour lever des fonds en faveur de l’UNRWA, il incarne désormais une cause, portant la détresse de ceux restés sur place. Lors des collectes, les donateurs se mobilisent, touchés par la puissance évocatrice de ses photos. « Elles humanisent l’inimaginable », souligne un participant.

Pour les jeunes Américains, son authenticité contraste avec les récits médiatiques traditionnels. « Avec lui, on ressent Gaza », explique une étudiante. Les experts soulignent l’impact de ce nouveau journalisme citoyen, où chaque image devient un plaidoyer universel. Pourtant, derrière cette notoriété, Motaz reste hanté par sa terre. « Je veux juste que ça s’arrête, rentrer et reprendre mon appareil photo », avoue-t-il, loin des selfies et des ovations. Une star malgré elle, qui préférerait redevenir un anonyme dans les ruelles de Gaza.

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