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Maternités sous surveillance : la détresse des migrantes haïtiennes en République dominicaine

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Des femmes enceintes ou venant d’accoucher sont arrêtées dans les hôpitaux, alors que les expulsions massives s’intensifient sous la pression des nationalistes.

En République dominicaine, la politique migratoire se durcit, ciblant particulièrement les Haïtiennes enceintes ou jeunes mères. Une jeune femme, encore affaiblie par son accouchement, a été interpellée avec son nouveau-né dans les bras, puis placée dans un bus des services d’immigration. Son beau-frère, présent pour lui rendre visite, a lui aussi été arrêté. Il dénonce une mesure inhumaine, tout en reconnaissant la volonté des autorités de contrôler l’immigration clandestine.

Depuis peu, les hôpitaux sont devenus des lieux de traque pour les sans-papiers. Les étrangers doivent présenter des documents en règle pour accéder aux soins, sous peine d’être expulsés après leur traitement. Cette décision, justifiée par le gouvernement comme une réponse à la pression migratoire, suscite l’indignation des défenseurs des droits humains. Ils dénoncent une violation du droit fondamental à la santé, surtout pour les femmes vulnérables.

Les conséquences sont immédiates : de nombreuses Haïtiennes évitent désormais les centres médicaux par peur des arrestations. Les maternités enregistrent une baisse significative de fréquentation, tandis que les centres de rétention voient affluer des dizaines de femmes et leurs nourrissons. Parmi elles, des épouses de Dominicains, dépourvues de papiers malgré des années de résidence, se retrouvent séparées de leurs familles.

Cette politique s’inscrit dans un contexte plus large de tensions communautaires. Les groupes nationalistes multiplient les manifestations, exigeant des expulsions massives et dénonçant une prétendue « haïtianisation » du pays. Les discours xénophobes se radicalisent, comme en témoignent les insultes proférées contre des migrants transportés dans des camions cellulaires.

Avec plus de 86 000 expulsions au premier trimestre 2025, les autorités dominicaines affichent une fermeté inédite. Pourtant, derrière les chiffres, ce sont des destins brisés : des mères séparées de leurs enfants, des familles déchirées et des vies mises en danger par une politique qui sacrifie l’humanité sur l’autel de la sécurité intérieure.

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