France
Martinique: Dix policiers blessés, des journalistes visés par des tirs
Forces de l’ordre et journalistes ont été ciblés par des tirs dans la nuit de jeudi à vendredi en Martinique, les violences faisant dix blessés parmi les policiers, suscitant la vive réaction du gouvernement alors que la crise se poursuit aussi en Guadeloupe.
Une dizaine d’interpellations ont eu lieu, selon le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.
« Dans la nuit, un gradé de la gendarmerie qui intervenait avec ses collègues sur un cambriolage a été violemment heurté par le véhicule des pilleurs. Il est grièvement blessé et est opéré ce jour », a également indiqué le parquet de Fort-de-France.
Parmi les dix policiers blessés, cinq l’ont été par balles et cinq par d’autres projectiles.
Quatre journalistes français, dont un photographe, ont essuyé des tirs de la part d’hommes circulant en moto dans une rue déserte de Fort-de-France, au moment où ils étaient en train de filmer et de prendre des photos à bonne distance d’un barrage en feu.
Enfin les premières enquêtes ouvertes suite aux faits de la nuit ont abouti à la présentation de trois suspects au parquet de Fort-de-France en comparution immédiate.
« Ces actes d’une extrême gravité appellent une condamnation unanime et sans aucune ambiguïté », a réagi dans la matinée le Premier ministre Jean Castex : « La République ne tolérera jamais qu’on attaque les citoyens qui nous protègent et qui nous informent. La Justice poursuivra les auteurs de ces violences inadmissibles ».
En Guadeloupe, la brigade de gendarmerie de Capesterre-Belle-Eau, au sud de la Basse-Terre, a subi une attaque comme celle de Morne-à-l’eau, la nuit précédente, selon la radio RCI Guadeloupe.
En zone police, 17 barrages ont été levés durant la nuit notamment sur la RN4 et au Gosier, mais La Boucan, Montebello et Perrin son toujours bloqués, de même source.
La Guadeloupe et la Martinique, distantes de 120 km l’une de l’autre, connaissent un important mouvement de contestation, né du refus de l’obligation vaccinale pour les soignants et les pompiers, qui a dégénéré en crise sociale, révélant les attentes d’une population où beaucoup vivent sous le seuil de pauvreté, avec un important chômage chez les jeunes.
La Martinique est la région d’outre-mer française la moins touchée par le chômage. Toutefois, en 2020, le taux de chômage s’y établissait à 12,4%, soit 4,4 points de plus qu’en France métropolitaine, du fait d’un marché du travail étroit et d’un manque local de qualification.
Le niveau de vie médian de la population est inférieur de 17% au niveau national, le taux de pauvreté (29,8%) près de deux fois supérieur.
Le mouvement social est accompagné de violences urbaines nocturnes qui ont poussé le préfet de Martinique à instaurer jeudi un couvre-feu de 19H00 à 5H00, tandis que le préfet de Guadeloupe prolongeait celui ayant déjà cours dans l’île.
Sortir de l’impasse
Les autorités ont entamé des discussions avec des syndicats et des élus pour tenter de sortir de l’impasse.
Le gouvernement a ainsi indiqué qu’il envisageait une « solution individuelle » pour les personnels soignants et pompiers de Guadeloupe devant être suspendus car rétifs à la vaccination obligatoire, selon le ministère des Outre-mer.
Il tiendra vendredi à 15h00 une réunion similaire avec le président du conseil régional, le président du conseil départemental et les parlementaires du territoire de Guadeloupe.
Les élus demandent la venue sur place « dans un délai assez court » du ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu, et l’ouverture d’un débat sur une éventuelle évolution du statut de la Guadeloupe.
Selon le ministère, M. Lecornu se rendra « prochainement sur place », mais un tel déplacement « ne doit pas s’organiser sous la pression et doit s’inscrire dans le cadre d’engagements précis et partagés ».
En Martinique également, les autorités locales et nationales ont ouvert la porte à un dialogue avec les syndicats et les élus.
Les leaders des 17 organisations syndicales, le préfet et le président du conseil exécutif de la Collectivité territoriale de Martinique, Serge Letchimy, ont ainsi participé jeudi à une réunion de conciliation à la préfecture.
Mais « les discussions n’ont pas permis d’apporter des éléments probants permettant de rassurer quant aux intentions de l’état sur les revendications principales : obligation vaccinale et pass sanitaire », ont-ils indiqué dans un communiqué vendredi.
France
Brigitte Macron femme transgenre: deux femmes condamnées pour diffamation
Deux femmes, ayant diffusé une rumeur transphobe à l’encontre de Brigitte Macron, ont été condamnées pour diffamation. Elles doivent verser 8 000 euros de dommages et intérêts à la Première dame et 5 000 euros à son frère.
Deux femmes ont été condamnées par le tribunal correctionnel de Paris pour avoir propagé une infox virale selon laquelle Brigitte Macron serait une femme transgenre. Elles doivent payer une amende de 500 euros avec sursis ainsi qu’un total de 8 000 euros de dommages et intérêts à Brigitte Macron, et 5 000 euros à son frère, Jean-Michel Trogneux.
Ce verdict fait suite à la diffusion d’une longue « interview » sur YouTube en 2021, où l’une des femmes, Amandine Roy, autoproclamée « médium », interrogeait Natacha Rey, une prétendue journaliste autodidacte. Ensemble, elles relayaient cette théorie conspirationniste, basée sur la fausse idée que Brigitte Macron n’aurait jamais existé, et que son frère aurait pris son identité après un changement de sexe.
L’avocat de Brigitte Macron, Me Jean Ennochi, a souligné l’importance de cette décision, bien qu’il ait qualifié cela de simple application de la loi. Il a rappelé les dommages considérables causés par cette rumeur, qui avait rapidement pris une ampleur internationale. En réponse, la Première dame a décidé de porter plainte en janvier 2022, aboutissant à ce jugement.
La rumeur avait eu un écho mondial, notamment aux États-Unis, où elle avait été relayée dans des cercles d’extrême droite. Ce phénomène s’inscrit dans une tendance inquiétante qui a également visé d’autres figures politiques féminines, telles que Michelle Obama ou Kamala Harris, souvent victimes de fausses informations à caractère transphobe.
France
Le procès de Mazan suspendu suite à l’hospitalisation de l’accusé principal
Dominique Pelicot, accusé clé dans l’affaire des viols de Mazan, a été hospitalisé mardi, perturbant le déroulement du procès. Une suspension de l’audience est désormais envisagée pour permettre à l’accusé d’assister aux débats, cruciaux pour les victimes.
Dominique Pelicot, 71 ans, principal accusé dans l’affaire des viols perpétrés à Mazan, est au cœur d’un procès complexe qui secoue la cour criminelle de Vaucluse. Mardi, alors qu’il devait s’exprimer pour la première fois, son hospitalisation a chamboulé l’audience, laissant planer l’incertitude sur la suite des débats. L’avocate de Pelicot, Me Béatrice Zavarro, a informé la cour que son client, affaibli depuis le début de la semaine, ne pouvait pas se présenter en raison de son état de santé. Ce dernier, souffrant de douleurs intestinales depuis plusieurs jours, a finalement été admis à l’hôpital, soulevant la question d’une éventuelle suspension du procès.
Le président de la cour, Roger Arata, a réagi en ordonnant une expertise médicale de l’accusé, tout en envisageant une suspension temporaire du procès. « Il est essentiel que M. Pelicot soit en mesure d’assister aux débats », a déclaré le magistrat, soulignant l’importance de la présence de l’accusé dans un procès criminel. Cette position a été appuyée par l’ensemble des parties civiles, pour qui il est impensable de continuer sans que Pelicot ne soit en salle. Me Stéphane Babonneau, avocat de la famille Pelicot, a réitéré cette nécessité en soulignant que l’absence de l’accusé empêcherait toute déposition de ses clients.
Lundi matin, Pelicot était apparu affaibli à l’audience, se déplaçant difficilement avec l’aide d’une canne et s’appuyant contre la vitre de son box. Son état alarmant n’a fait qu’empirer au cours du week-end, selon son avocate, qui a insisté sur le fait qu’il ne s’agissait en aucun cas d’une manœuvre visant à retarder le procès. « M. Pelicot n’a pas l’intention de fuir ses responsabilités », a affirmé Me Zavarro, réfutant toute tentative de manipulation.
Alors que cette hospitalisation marque un tournant inattendu, les témoignages se poursuivent, notamment celui de Stéphan Gal, enquêteur clé dans ce dossier tentaculaire. Lors de son audition, Gal a corroboré les propos de son collègue, le commissaire Jérémie Bosse Platière, en affirmant que les agresseurs ne pouvaient ignorer l’état inconscient de Gisèle Pelicot au moment des faits. Des milliers de photos et vidéos enregistrées par l’accusé ont été analysées, confirmant le caractère délibéré de ces actes, bien que certains accusés, comme Mathieu D., alias « Gaston », aient plaidé la naïveté en évoquant un prétendu « jeu sexuel ».
Ce procès hors norme, impliquant 51 accusés âgés de 26 à 74 ans, dont 35 reconnaissent les actes tout en niant l’intention criminelle, repose en grande partie sur la question de la manipulation exercée par Dominique Pelicot. Les experts entendus lundi ont souligné la personnalité de l’accusé, décrivant un homme capable de « manipuler les autres à sa guise ». Face à l’ampleur de l’affaire, l’intérêt public ne cesse de croître, attirant un nombre important de journalistes et de spectateurs à Avignon.
Dominique Pelicot, qui a fait le choix de rendre cette affaire publique, souhaite que son histoire serve d’exemple à d’autres victimes de soumission chimique. Le silence pesant qui règne dans la salle lors de la description des faits en témoigne : ce procès, au-delà de sa dimension juridique, a profondément marqué l’opinion publique.
Le procès pourrait donc être suspendu le temps que Dominique Pelicot se rétablisse, mais l’ampleur de l’agenda fixé sur quatre mois laisse la possibilité de rattraper les séquences manquées. Une suspension qui, bien qu’inévitable, souligne l’importance pour la justice d’entendre toutes les parties dans ce procès d’une rare intensité.
Culture
Les descendants de Gustave Eiffel s’opposent au maintien des anneaux olympiques sur la tour Eiffel
Alors que la maire de Paris souhaite conserver les anneaux olympiques sur la tour Eiffel jusqu’aux Jeux de Los Angeles en 2028, les héritiers de Gustave Eiffel réaffirment leur désaccord. Ils proposent un transfert symbolique des anneaux à Los Angeles d’ici fin 2024.
L’installation des anneaux olympiques sur la tour Eiffel, symbole incontournable de Paris, suscite un vif débat entre la municipalité et les descendants de son créateur, Gustave Eiffel. L’Association des descendants de Gustave Eiffel (Adge) s’est à nouveau exprimée, dimanche, en réaffirmant sa ferme opposition à la volonté de la maire Anne Hidalgo de maintenir cette installation jusqu’en 2028, au-delà de l’échéance olympique parisienne de 2024.
Dans un communiqué, les descendants expriment leur satisfaction quant à la présence temporaire des anneaux durant les Jeux, mais insistent sur la nécessité de les retirer dès la fin de l’année olympique. En cause, une « altération substantielle » de l’esthétique et du symbole de la tour Eiffel, qu’ils jugent incompatible avec l’œuvre originelle de leur ancêtre. Selon eux, les anneaux, de par leur taille imposante et leurs couleurs vives, perturbent l’harmonie visuelle de ce monument iconique, modifiant ses formes épurées et symbolisant une rupture avec son histoire.
Cette prise de position s’inscrit dans un contexte de tensions avec la mairie, qui défend de son côté une démarche visant à prolonger l’esprit olympique à travers cette installation. Anne Hidalgo avait réitéré son souhait de voir les anneaux perdurer sur la tour Eiffel jusqu’aux Jeux de Los Angeles en 2028, insistant sur leur potentiel à renforcer le lien entre ces deux événements planétaires. Toutefois, ce projet a provoqué un tollé parmi les défenseurs du patrimoine parisien et les opposants politiques, arguant que la tour, patrimoine universel, ne doit pas devenir le support de symboles événementiels temporaires au-delà de son rôle dans les Jeux de Paris.
Les descendants d’Eiffel vont plus loin en suggérant une alternative à la prolongation des anneaux. Ils proposent que, tout comme la flamme olympique sera transmise à Los Angeles à la fin des Jeux de 2024, la Ville de Paris pourrait symboliquement transférer les anneaux à la cité californienne. Ce geste marquerait, selon eux, la clôture de l’année olympique et préserverait l’intégrité visuelle de la tour Eiffel tout en respectant la continuité symbolique des Jeux.
Soucieux de protéger l’héritage de Gustave Eiffel, les membres de l’Adge rappellent avoir consulté un cabinet juridique afin de défendre leur position. Pour eux, l’accrochage des anneaux ne relève pas seulement d’une question esthétique, mais touche également au symbole que représente la tour, monument synonyme de neutralité et de paix, dénué de toute association directe avec les Jeux olympiques au fil de son histoire.
Ce débat soulève des questions plus larges quant à l’utilisation des monuments historiques dans le cadre d’événements mondiaux. Si certains y voient une opportunité de rayonnement international, d’autres, comme les héritiers d’Eiffel, insistent sur la nécessité de préserver l’intégrité des œuvres architecturales majeures. Le dialogue entre la mairie de Paris et les représentants de Gustave Eiffel reste ouvert, dans l’espoir de trouver un compromis respectant à la fois l’esprit des Jeux et celui de la tour Eiffel, emblème éternel de la capitale française.
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