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Économie

L’ONU à New York : un système de climatisation vieux de 70 ans qui puise son énergie dans l’East River

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Un dispositif ingénieux et économe, mais encore trop peu répandu face à l’urgence climatique.

Au cœur de New York, le siège des Nations Unies cache un secret méconnu : son système de climatisation fonctionne depuis les années 1950 en puisant l’eau de l’East River. Cette méthode, peu gourmande en énergie, contraste avec la prolifération des climatiseurs traditionnels, pourtant accusés d’aggraver le réchauffement climatique.

Le mécanisme, intégré dès la construction du bâtiment, a été modernisé lors de la rénovation du complexe entre 2008 et 2014. Il permet de maintenir une température stable autour de 24-25°C en utilisant l’eau froide de la rivière, bien moins énergivore que l’air conditionné classique. Chaque minute, jusqu’à 26 000 litres d’eau salée sont aspirés par des tuyaux en fibre de verre vers une centrale de refroidissement, où un gaz réfrigérant entre en jeu. L’eau, ensuite rejetée légèrement plus chaude, retourne dans l’estuaire sans risque de contamination grâce à un double circuit étanche.

D’autres sites de l’ONU, comme le Palais des Nations à Genève ou UN City à Copenhague, exploitent également des ressources aquatiques pour leur refroidissement. Ces solutions centralisées, bien que performantes, peinent à se généraliser. Pourtant, face à l’explosion de la demande en climatisation – avec deux milliards d’appareils dans le monde –, leur efficacité énergétique représente un atout majeur.

Le déploiement de tels réseaux nécessite toutefois une coordination urbaine ambitieuse, comme à Paris où la Seine alimente le plus grand système de refroidissement d’Europe. Les défis restent nombreux, notamment la crainte d’impacts sur les écosystèmes aquatiques. Des précautions, comme des filtres ou des limites de température, permettent cependant de minimiser ces risques.

Preuve que l’innovation peut parfois se nicher dans les détails : certains employés de l’ONU affirment même que le réservoir souterrain abrite occasionnellement… des crustacés voyageurs.

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