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L’Irak mise sur les eaux souterraines pour sauver son agriculture désertique

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Face à une sécheresse persistante, le pays puise dans ses réserves phréatiques pour cultiver le blé, au risque d’épuiser ses ressources.

Au milieu des étendues arides du sud irakien, des cercles de verdure surgissent là où la terre semblait stérile. Ces oasis artificielles, irriguées par des systèmes modernes, témoignent d’une stratégie agricole audacieuse mais risquée : l’exploitation intensive des nappes phréatiques pour compenser la raréfaction des fleuves.

Les agriculteurs locaux, comme Hadi Sahib, ont adopté des techniques d’arrosage performantes, réduisant de moitié la consommation d’eau tout en augmentant les rendements. Grâce à des subventions gouvernementales, ils louent des terres désertiques à bas coût et investissent dans des équipements high-tech. Résultat : des récoltes record, avec près de 250 tonnes de blé pour certains exploitants.

Pourtant, cette apparente réussite cache un péril majeur. Les réserves souterraines, accumulées sur des millénaires, s’amenuisent rapidement. Des puits autrefois productifs à 50 mètres de profondeur doivent désormais être forés à 300 mètres, signe d’un épuisement accéléré. Les experts alertent sur l’absence de données récentes concernant ces réserves, ce qui complique toute gestion durable.

Les autorités irakiennes reconnaissent le danger mais justifient cette exploitation par l’urgence alimentaire. Le pays, qui a atteint l’autosuffisance en blé l’an dernier, mise sur ces cultures pour sécuriser son approvisionnement. Toutefois, le modèle saoudien, où une surexploitation similaire a conduit à l’effondrement des réserves, sert d’avertissement.

Sans une régulation stricte, l’Irak pourrait sacrifier son avenir hydrique pour des gains à court terme. Les solutions alternatives, comme une meilleure gestion des fleuves ou l’adoption de cultures moins gourmandes en eau, restent insuffisamment explorées. Pour l’instant, le désert continue de fleurir, mais pour combien de temps ?

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