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L’Europe face au casse-tête énergétique : comment rompre avec le gaz russe ?

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Alors que l’UE dévoile sa stratégie pour réduire sa dépendance aux hydrocarbures russes, les défis restent immenses, entre diversification des sources et tensions géopolitiques.

L’Union européenne s’apprête à présenter un plan ambitieux visant à réduire drastiquement ses importations d’énergie en provenance de Russie. Un défi de taille, tant Moscou demeure un fournisseur clé, notamment pour le gaz naturel liquéfié (GNL), qui représente près de 20 % des approvisionnements européens en 2024. Après avoir imposé un embargo sur le pétrole russe fin 2022, Bruxelles cherche désormais à limiter les livraisons de gaz, tout en évitant de fragiliser son économie.

La diversification des sources d’approvisionnement constitue l’axe principal de cette stratégie. Les États-Unis, déjà premier fournisseur de GNL vers l’Europe, pourraient voir leur part augmenter, malgré les tensions commerciales persistantes avec l’administration Trump. Certains responsables européens évoquent également des accords compensatoires, comme des achats massifs de soja américain, pour apaiser les relations transatlantiques.

Cependant, les divisions entre États membres compliquent la donne. Certains pays, comme la Hongrie, entretiennent des liens étroits avec Moscou, tandis que d’autres, à l’image de la France, ont accru leurs importations de GNL russe ces derniers mois. Les terminaux français, dont celui de Dunkerque, jouent un rôle central dans cette logistique, ce qui rend toute mesure coercitive difficile à mettre en œuvre sans consensus unanime des Vingt-Sept.

Face à ces obstacles, une hausse des droits de douane sur les hydrocarbures russes pourrait être privilégiée, plutôt qu’un embargo pur et simple. Parallèlement, l’UE met en avant ses progrès : la part du gaz russe dans ses importations est passée de 45 % à 18 % depuis le début de la guerre en Ukraine. Mais la route reste longue pour atteindre une indépendance énergétique totale, alors que Bruxelles entend se prémunir contre toute influence hostile dans ce domaine stratégique.

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